Chapitre 1 : Adieu, Manhattan
La tête appuyée contre la vitre froide de la voiture, je regarde les gratte-ciels de Manhattan s'éloigner peu à peu. La pluie tambourine contre les vitres, amplifiant le sentiment de tristesse intense que je ressens. Ces moments de citadine ne seraient maintenant plus que des souvenirs lointains.
Je soupire profondément, tentant de contenir mes émotions, mais la douleur de quitter ma ville natale après presque 17 ans est insupportable.
« Sharon, tu pourrais au moins essayer d'être un peu plus positive, » lance mon père, tentant maladroitement de briser le silence.
Je tourne la tête brusquement vers lui, incapable de cacher mon irritation. « Positive ?! Tu veux que je sois positive alors que tu nous arraches à tout ce qu'on connaît ? Tu nous forces à quitter Manhattan pour aller vivre au milieu de nulle part ! »
Mon père serre les mâchoires, gardant les yeux fixés sur la route. « Je sais que c'est difficile, mais c'est pour mon travail. Nous devons tous faire des sacrifices. »
« Sacrifices ? » Je ris sans joie. « Ce ne sont pas tes amis que tu laisses derrière toi. Ce n'est pas ta vie que tu abandonnes ici! »
Un silence pesant s'installe à nouveau dans la voiture, seulement brisé par le bruit de la pluie. Je retourne mon regard vers la fenêtre, les larmes brûlant mes yeux. Manhattan disparaît lentement dans le rétroviseur, et avec elle, une partie de moi.
Je réalise alors que ce chapitre de ma vie se termine, laissant place à une nouvelle réalité que je ne suis pas prête à affronter.
La voiture s'arrête finalement devant notre nouvelle maison, une vieille bâtisse entourée de champs et de chevaux. Je descends de la voiture, mes pieds touchant le sol boueux de la campagne. Un silence pesant m'entoure, seulement interrompu par le vent qui souffle à travers les arbres.Je regarde autour de moi, essayant de comprendre comment cet endroit pourrait jamais se sentir comme chez moi. La réalité de notre nouvelle vie s'impose brutalement, et je me sens plus seule que jamais.Mon père ouvre le coffre et commence à sortir les bagages.
« Allez, Sharon. Ce n'est pas si terrible que ça. Donne-lui une chance. »Je serre les dents, rassemblant mes affaires avec un mélange de colère et de désespoir.
« Une chance ? » murmuré-je, plus pour moi-même que pour lui.
« Comme si je n'avais pas déjà perdu assez. »Les larmes menacent de déborder à nouveau, mais je refuse de les laisser couler. Je suis déterminée à ne pas montrer ma faiblesse. Je prends une profonde inspiration et marche vers la maison, chaque pas m'éloignant un peu plus de tout ce que j'ai connu et aimé.
Je monte les escaliers, chaque pas résonnant dans le silence oppressant de la maison. En ouvrant la porte de ma nouvelle chambre, je suis accueillie par quatre murs vides et une fenêtre qui donne sur un paysage infini de champs et de collines. La vue me donne presque le mal de mer.Je commence à déballer mes affaires, essayant de recréer un semblant de mon ancienne chambre. Je fixe mes posters préférés au mur, disposant mes livres et mes souvenirs sur les étagères. Chaque objet que je pose est un petit rappel de ma vie à Manhattan, une tentative désespérée de conserver une partie de ce que j'ai perdu.
Une fois la chambre décorée à ma sauce, je m'allonge sur le lit, regardant le plafond. Le silence est écrasant, bien loin du bruit constant de la ville. Je ferme les yeux, espérant que l'épuisement m'emporte loin de cette réalité, mais le calme de la campagne me maintient éveillée, amplifiant le vide que je ressens.
Je ne sais pas quoi faire de tout ce temps et de cet espace. Les vastes champs à perte de vue me donnent le vertige, comme si je pouvais me perdre à tout moment dans cette immensité. Je me tourne sur le côté, serrant mon oreiller contre moi, essayant de trouver un peu de réconfort.
« Comment vais-je survivre ici ? » pensais-je dans le silence.
Je prends mon téléphone et envoie un message à Coraline, espérant une réponse rapide pour me sentir un peu moins seule. Mais le réseau est capricieux, et le message reste en attente. Je soupire, résignée, et fixe la fenêtre. Le ciel gris semble refléter mon humeur, et je ne peux m'empêcher de me demander si un jour, je pourrais réellement m'adapter à cette nouvelle vie.
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Hi'Merica!
RomanceSharon, 17 ans, a toujours connu la vie trépidante des quartiers new-yorkais. Née à Manhattan, elle a grandi entourée par les gratte-ciels, les taxis jaunes et le rythme effréné de la ville qui ne dort jamais. Mais son monde s'effondre lorsque ses p...