- ???, ??? -
Rose
《 Quand j'ouvris les yeux, un vide abyssal m'entourait. Une souffrance incessante et une douleur sans fin m'enveloppaient. C'était comme se noyer perpétuellement sans jamais toucher le fond. Des profondeurs de cette mer infinie, une voix résonnait :
- Tout est de ta faute. Rose, tu es une pourriture.
Des murmures lointains me parvenaient, à peine perceptibles.
- T'as pas honte d'agir comme ça ? Tu nous dégoûtes.
Je manquais de m'étouffer lorsque j'entendis :
- À ta naissance, si nous avions su que tu nous causerais tous ces problèmes, commença la voix, nous t'aurions déjà abandonnée.
La douleur se répandait dans chaque fibre de mon être, un poids écrasant mon cœur et noyant mon esprit. Une main glaciale me tira soudainement hors de l'eau. La surface, loin d'être salvatrice, était un autre enfer. Une voix criante m'assaillait, brisant le silence assourdissant de mon désespoir.
Jamais je n'aurais imaginé sombrer dans cette pseudo-dépression. J'avais toujours pensé que j'étais au-dessus de cela, que ma volonté était indomptable. Pourtant, ici, dans ce néant, toutes mes certitudes s'étaient dissoutes. L'obscurité m'entourait, étouffant le moindre espoir de rédemption. Chaque respiration était un effort monumental, chaque pensée, un rappel cruel de ma chute. 》
- Vendredi, 05h10 -
Rose
Je pris une grande inspiration en me réveillant brusquement. Encore ces cauchemars... Quand est-ce que ça va s'arrêter ? Et puis zut, hein.
- Putain... il est 5 heures... fallait que je me réveille maintenant, dis-je en soupirant avant de me recoucher.
J'en ai marre de tout ça. OK, je suis à l'université, mais ça ne change pas ce qui s'est passé, ça n'efface rien.
Je me frottai le visage tout en étirant mes jambes engourdies. J'émis un léger rire lorsque je vis ma colocataire - qui est aussi ma meilleure amie - encore affalée dans une de ses positions étranges. Elle n'arrive vraiment pas à dormir sans bouger dans son sommeil, hein?
- Bon, je vais me lever, commençai-je à voix basse, j'irai me faire foutre si je suis fatiguée...
Je me mis sur pieds et me dirigeai vers la salle de bain. Je pressai l'interrupteur et la lumière froide du néon au-dessus du miroir m'éblouit. Je clignai plusieurs fois des yeux avant de m'habituer à la luminosité de la pièce.
Je jetai un rapide coup d'œil par la fenêtre tout en sortant ma brosse à dents de sa trousse. Il faisait encore noir.
Super, bonne façon de se réveiller, on dirait, hein ?
Après avoir brossé mes dents, je me regardai dans le miroir, cherchant des signes de fatigue sur mon visage. Les cernes sous mes yeux témoignaient de mes nuits agitées. Je soupirai, sachant que la journée allait être longue.
Je retournai dans la chambre et m'habillai rapidement, essayant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller ma colocataire. Alors que je m'apprêtais à sortir, je jetai un dernier coup d'œil à la pièce sombre et silencieuse.
Je me demandai combien de temps encore je pourrais continuer à vivre ainsi, tiraillée entre mes cauchemars et la réalité. Mais pour l'instant, je devais avancer, une journée à la fois.