C'est la fin. Dernier jour, dernier cours, dernière heure.
Le temps de l'enfance est passé. De leurs grands yeux naïfs et intelligents, un peu un peu émus, les premières, les secondes nous contemplent.Les rencontres tardives des rendez-vous manqués, les journées puis les soirées, les prises de tête, les odeurs de sueur, le distributeur de la cafète. Les retards, les mots dans le carnet, les fiches pour le bac... Rien de tout cela ne reviendra. Les visages connus, détestés ou aimés en secret, tous partiront et moi aussi je m'en irai. Dans le vide, dans l'espace du renouveau et de l'inconnu, je me jette, je n'ai pas le choix. Je me jette et on me pousse, à moi d'accrocher les sécurités. Du lycée comme un voleur je rassemble des souvenirs dans mes bras. Comme un junkie j'aspire les odeurs caractéristiques qui me rendront nostalgique. L'avenir est dans le brouillard, et est-ce un nuage ou des larmes qui coulent sur mes joues de jeune adulte ?
De cette période je fantasme mes angoisses et mes peurs. Et j'amasse aussi dans mes bras tout plein de souvenirs et les rencontres fugaces et tardives. Les modèles et les références, les amis et les légendes et tout ce qu'on frôlait dans les couloirs à qui on n'a jamais parlé.
Ils vont quand même nous manquer.
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Pensées d'un être ordinairement fantastique
PoetryTout est dans le titre, osez sauter le pas, lisez des mots qui scintillent à votre oreille, tels des grelots de rires ou la berceuse irrégulière d'un ruisseau, si le cœur vous en dit.