Chapitre 1 : Le Petit Défi

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Coucou tout le monde, je suis très heureuse de vous retrouver pour deux toutes nouvelles fics et une petite songfic. Maintenant que ma saga s'est achevée – d'ailleurs encore merci à tous ceux qui l'ont suivi et à Meny pour ses petits coms – je vais vous faire un petit update sur les prochaines sorties de ce compte. Déjà, une nouvelle bannière et un nouveau message d'accueil un peu plus long pour mieux vous informer sur le contenu de ce compte. Ensuite, quelques petites infos sur ma nouvelle dynamique : il y aura désormais deux posts par semaine et non plus trois, même si il m'arrivera de vous poster de temps à autre une petite songfic indépendante. Ce que j'ai toujours aimé faire, c'est proposer une fic principale et une fic secondaire. La plupart d'entre vous sont habitués à mes fics secondaires, des fics fluffy, mignonnes et plus courtes mais maintenant qu'Avec Et Sans Toi est terminé, de nouvelles fics principales vont arriver dont celle-ci. Elles se composent pour la plupart entre quatre et six chapitres, parfois trois et sont donc un peu plus longues que les secondaires. Si il y aura toujours du Verrecroce, je considère ces fics comme plus ambitieuses, avec un scénario un peu plus travaillé et il y aura vraiment de tout. De l'amour, bien entendu, mais aussi parfois des disputes, des défis, des évenements et toutes sortes de thèmes différents, notamment les papas Verrecroce où ils sont de jeunes parents ou la MG Family avec Fred, Guillaume, Lucas et Camille. Contrairement à ce que peuvent vous laisser penser les petites fics, je tiens à explorer entièrement la relation si riche de Pierre et Ben et lui donner un vrai réalisme. Alors oui, il y aura parfois de la tristesse, de la colère, voire même de sérieux coups de gueule – PARFOIS, ça restera occasionnel – mais je souhaite intégrer au maximum toutes les facettes qu'on retrouve dans une amitié, un partenariat, une rivalité et un couple. Seule chose que je peux vous promettre : toutes mes fics auront un happy ending, c'est obligatoire pour moi ! Cependant, on est bientôt en été et pour ceux qui l'ignorent, il y aura certainement une coupure de trois semaines en août où je ne posterai plus rien. Donc en attendant, je tiens à vous proposer des fics solaires et agréables pour bien commencer l'été. On entame donc cette nouvelle fic de cinq chapitres inspirée du troisième volume des « Serveurs, les yeux bandés ». Petite précision, j'essayerai de vous proposer à chaque fois une fic où Pierre et Ben ne sont pas encore ensemble en même temps qu'une autre où ils sont en couple pour que vos lectures soient variées. Comme cette note a été interminable, je vous laisse en profiter tout de suite et continuerait sur ma note de fin. Bonne lecture à tous ;-)

Toute l'équipe de Maison Grise participait au grand nettoyage des studios de la villa qui s'étaient retrouvés victimes d'un concept dont le chapiteau avait toujours du mal à se remettre : la Guinguette Grise.

Le temps d'une vidéo, le lieu se transformait en modeste bistrot à la carte douteuse et habité par un personnel chaleureux mais à la tenue quelque peu singulière : élégamment vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir mais toujours affublé d'un bandeau sur les yeux.

Autant dire que le service pouvait se révéler plus que discutable et que les clients repartaient très souvent avec leurs commandes non pas dans leurs ventres mais sur leurs ventres, à même les vêtements et non pas dans les assiettes, façon plus simple mais trop classique de servir les repas au goût de l'établissement.

Si la Guinguette Grise connaissait un franc succès en termes d'ambiance, elle souffrait de défauts inacceptables la rendant inapte à pouvoir obtenir le titre tant convoité de "restaurant" et il était fort heureux qu'elle n'ouvre que dans de rares occasions et toujours dans le cadre d'une vidéo.

Comme toujours avec Pierre, le niveau s'était élevé avec trois équipes pour servir au lieu de deux et de nombreux gages ajoutés. Les concurrents sentaient encore leurs pauvres pieds endoloris après avoir marché sur un charmant tapis de legos multicolores et devinaient sans peine les nombreux bleus qui devaient parsemer leurs corps après s'être cognés à plusieurs reprises contre les coins de table.

Lorsque la maison accueillait de gros tournages de ce genre, les membres de la société se répartissaient les rôles : les créateurs rangeaient principalement les accessoires et l'équipe se chargeait du reste.

C'était important pour les artistes de toujours mettre un peu la main à la pâte. Si aujourd'hui, ils disposaient de plusieurs employés prêts à accomplir ce genre de tâches, ils n'avaient pas oublié l'époque pas si lointaine où ils devaient réaliser une vidéo pratiquement tout seul et cela, sans l'aide de qui que ce soit.

La société s'était agrandie mais gardait toujours les mêmes valeurs et tous les créateurs le prouvaient en accomplissant chacun à leur façon des petits gestes de ce genre.

Pierre se frotta doucement la hanche. Il avait heurté de nombreuses fois le plan de travail et craignait que l'hématome qui en résulterait ne mette plusieurs jours à se résorber. Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il sentit deux mains se poser vivement sur ses épaules pour les serrer amicalement.

-Alors Crossos, on a du mal à accepter sa défaite ? demanda joyeusement la voix sonore de Ben.

Pierre se tourna vers son ami et esquissa un sourire contrit.

-J'ai mal tout court, plutôt, rectifia le blond avec amusement. Je dois être couvert de bleus.

-Ce sont les risques du métier, déclara Ben en haussant les épaules.

Pour toute réponse, Pierre sourit et le regarda de haut en bas. Ben le remarqua et fronça les sourcils. Il demanda, intrigué :

-Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-Pour rien, répondit le blond avec un haussement d'épaules avant de se détourner.

Mais Ben vit le sourire de son ami persister son visage et comprit qu'il avait quelque chose en tête qui semblait bien l'amuser.

-Bah si, je vois bien qu'il y a quelque chose, insista curieusement le brun. À quoi tu penses ?

Le sourire de Pierre s'élargit et il laissa son regard traîner lentement sur le corps de son ami sans chercher à se cacher. Ben cligna des yeux, troublé, et sentit les battements de son cœur s'accélérer et sa température grimper.

Pourquoi Pierre le regardait-il comme ça ? Avec une étrange lueur dans le regard. Une lueur qui ressemblait à s'y méprendre à du dés...

-On dirait que ça t'a fait plaisir ce petit commentaire, rappela la voix de Pierre, le ramenant brusquement sur terre. C'est vrai que tu es très "gaillard" dans cette tenue.

Ben rougit, furieux d'avoir laissé ses pensées ridicules prendre le pas sur son bon sens, mais garda un air neutre et se contenta de répondre :

-Un compliment, ça fait toujours plaisir. Surtout un comme celui-ci.

-Alors, de rien, renchérit Pierre en recommençant à ranger l'équipement avec un sourire satisfait.

-De rien de quoi ? demanda Ben en fronçant les sourcils, confus.

-C'est moi qui l'ai écrit, annonça le blond d'un air détaché.

Les yeux de Ben papillonnèrent et il secoua la tête, rougissant.

-Qu'est-ce qui te prend de dire ça ? C'est Léo qui l'a écrit, rappela le brun d'une voix agacée.

-Non, Léo a écrit le message suivant. Celui-là, je n'ai pas donné de nom, tout simplement. Tiens, regarde par toi-même, incita Pierre en sortant son portable pour lui montrer les messages.

Ben prit le smartphone et se mordit la joue en se sentant rougir de plus belle lorsque son regard se posa sur le message en question surmonté du nom de Pierre qui en était de toute évidence bien l'auteur.

Il le fusilla du regard et lui rendit sèchement son portable avant de demander, irrité :

-Tu te crois malin en faisant une blague pareille ?

-Non, pas spécialement, répondit Pierre en faisant mine de ne pas voir l'agacement de son partenaire. Je ne cherchais pas à être drôle en écrivant ça.

-Tu cherchais à faire quoi, alors ? questionna Ben, énervé.

-J'ai seulement dit ce que je pensais, avoua simplement le blond.

Ben ouvrit la bouche pour insister lorsque Lucas et Fred se joignirent à eux.

-Ça y est ! On est enfin venus à bout de ces foutus legos ! annonça le blondinet d'une voix soulagée.

-De quoi vous parlez ? demanda Fred en notant immédiatement l'air agacé du brun.

-Ben est seulement contrarié que je lui ai glissé un petit compliment dans ma critique, annonça ouvertement Pierre en haussant les épaules.

-Ah, je m'en doutais que c'était toi ! Un message pareil, ça ne pouvait qu'être signé Pierre Croce ! affirma Lucas en souriant.

-Pourquoi ça ne pouvait venir que de Pierre ? demanda Ben en fixant le blondinet, scandalisé.

Comprenant qu'il se retrouvait brusquement dans le collimateur de Ben, autrement dit une position très délicate, Lucas cligna des yeux et balbutia en se faisant tout petit :

-Bah, euh... je ne sais pas... parce qu'il n'y a que Pierre qui te dit ouvertement ce genre de trucs.

-Tu l'as déjà dit ça, sermonna Ben en fixant le jeune homme d'un air menaçant.

-Pourquoi tu te mets en colère ? Pierre t'a juste dit quelque chose de gentil, intervint Fred d'une voix innocente.

-Je ne suis pas en colère, affirma Ben dont la voix résonnait pourtant de plus en plus fort. Je demande seulement à comprendre ce qui vous pousse à penser que seul Pierre peut me faire un compliment. Si c'était le cas, je serais vraiment malheureux.

-Lucas n'a pas dit que Pierre était le seul à te complimenter. Mais qu'il était le seul à pouvoir te dire quelque chose de ce genre en vidéo, expliqua Fred d'une voix calme.

-Exactement, confirma Lucas en hochant la tête, soulagé que son ami vienne lui prêter main forte.

-Et pourquoi est-ce qu'il serait le seul à me faire des compliments sur mon physique ? demanda Ben, les mains sur les hanches, de plus en plus en colère.

Un silence s'installa entre les quatre amis, Lucas et Fred cherchant désespérément une explication plausible qui empêcherait les foudres Verrecchiennes de s'abattre sur eux sous le regard acéré de Benjamin qui ne les quittait pas une seconde des yeux et la présence de Pierre qui se contentait de sourire discrètement dans son dos.

Soudain, pris d'un brusque élan de courage - à moins que ce ne soit de l'inconscience - Lucas demanda avec colère :

-Et toi alors, pourquoi tu es toujours en train de toucher Pierre alors que tu lui cries tout le temps dessus dès que lui a le malheur de te toucher !?

Pris au dépourvu par cette question surprenante, Ben fit un pas en arrière et balbutia, confus :

-Quoi ?

Profitant de ce brusque changement de conversation, et remerciant intérieurement Lucas d'avoir su inverser la tendance à leur avantage, Fred s'infiltra dans la faille et renchérit avec assurance :

-Tout à l'heure, tu as demandé à Pierre d'arrêter de te toucher. Alors qu'il ne faisait rien de mal. Il était simplement aveuglé par son bandeau.

-Il me touchait le visage ! protesta Ben avec colère.

-Et alors ? Toi, tu passes ton temps à lui attraper le bras, le toucher, l'accrocher sans la moindre raison ! Et pas une fois, il ne t'a demandé d'arrêter, rappela Lucas avec insistance.

-Sans compter tous les coups que tu lui mets. Tu es incapable de rester à côté de lui sans le frapper, affirma Fred en acquiesçant.

-C'est complètement faux ! soutint Ben, refusant catégoriquement de reconnaître ce fait qui le gênait.

-Tu prétends qu'on ment ? demanda Fred en croisant les bras.

-Je ne le prétends pas, je l'affirme, asséna Ben en levant fièrement le menton, sûr de son bon droit.

Pierre regardait la scène qui se déroulait sous ses yeux et dont il était le sujet en silence, un sourire aux lèvres. Il connaissait parfaitement les trois hommes présents dans la pièce et savait reconnaître quand ils étaient en position de force ou de faiblesse.

Et il connaissait suffisamment Fred pour comprendre qu'il venait de tendre un piège à Ben et que le brun, trop occupé à vouloir garder la face, venait d'y sauter tête la première. Ses doutes se confirmèrent en voyant Fred esquisser un petit sourire satisfait avant de proposer d'une voix détachée :

-Dans ce cas, j'imagine que tu n'auras aucun mal à relever un petit défi ?

Ben sentit son sang se figer dans ses veines. Il s'était fait avoir, il s'en rendait compte désormais mais il était trop tard. Il ne pouvait plus reculer.

-Quel genre de défi ? demanda le brun, bien qu'il devinait sans peine ce que Fred était sur le point de lui proposer.

-Il te sera formellement interdit de toucher Pierre volontairement pendant vingt-quatre heures, décréta Fred avec un sourire suffisant. Si vous vous effleurez ou que vous vous touchez par inadvertance, ce n'est pas grave. Mais interdiction de toucher Pierre ou même de toucher ses vêtements.

-Et plus de coups de poings, ajouta Lucas en souriant.

-Tout à fait, plus de coups de poing, confirma Fred avec un hochement de tête vers Lucas pour le remercier de cette remarque pertinente. On va être sympas en te laissant une marge d'erreur, disons... cinq chances. Si tu touches Pierre volontairement plus de cinq fois, tu devras admettre que tu es incapable de rester à moins de deux mètres de lui...

-...et tu devras le remercier pour le compliment qu'il t'a fait. Et lui en faire un aussi, pourquoi pas, proposa Lucas, ravi.

Si un regard pouvait pétrifier quelqu'un, Fred et Lucas se seraient changés en statues de sel depuis cinq bonnes minutes. Ben contenait avec peine sa colère, refusant de dévoiler à ses traîtres d'amis toute la frustration que ce défi lui inspirait.

Il savait déjà qu'il n'avait pas le choix si il voulait garder la face mais décida d'exploiter toutes les possibilités pouvant lui permettre de se soustraire à un pareil défi. Il pointa Pierre du doigt et dit d'un ton accusateur :

-Et si il me provoque ou qu'il fait exprès de me piéger ? Vous savez comment il est !

Face à cette attaque, Pierre fit un pas en avant, revenant dans la conversation et annonça, le regard pétillant mais très sérieux :

-Je jure sur mes chaînes YouTube que je ne ferai rien pour te mettre des bâtons dans les roues au cours de ce défi.

Les trois hommes écarquillèrent les yeux à cette promesse. Ils savaient combien Pierre tenait à ses chaînes qui étaient littéralement le début de tout ce qui les entourait en ce moment même et de la vie qu'ils menaient actuellement.

Ben savait que lorsque Pierre donnait sa parole, il s'y tenait et que par conséquent, il ne lui ferait aucun coup bas. Comprenant qu'il n'avait pas le choix, Ben chassa la lueur de panique qui flottait dans ses yeux et releva fièrement le menton. Il gagnerait ce défi et il le gagnerait avec panache.

-Tu sais quoi, Fred ? Je vais faire mieux que tes vingt-quatre heures. Il n'y aura pas le moindre contact physique entre Pierre et moi pendant quarante-huit heures. Et je me contenterai seulement de trois chances, annonça le brun d'un air supérieur.

Fred et Lucas le regardèrent avec stupéfaction mais le bel asiatique se reprit rapidement et accepta en hochant la tête.

-Très bien. J'espère seulement pour toi que tu ne présumes pas de tes forces, prévint son ami en le regardant d'un air sceptique.

-Ne t'en fais pas, assura calmement Ben, d'un air serein.

-Quarante-huit heures, donc, rappela une dernière fois Fred.

-Quarante-huit heures, confirma Ben en acquiesçant.

-Je te souhaite bonne chance, Ben, déclara Fred en lui tendant la main.

Ben la serra puis serra celle de Lucas qui lui dit d'une voix incertaine :

-Bon courage, Ben.

Il allait leur montrer à ses collègues arrogants qui pensaient le connaître mieux qu'il se connaissait lui-même ce dont il était capable. Benjamin Verrecchia n'avait besoin de rien ni de personne et il comptait bien le leur prouver.

Mais alors que Ben s'encourageait ainsi, son cœur rata un battement en voyant la main chaude et forte de Pierre se tendre vers lui pour le serrer à son tour. Il déglutit en voyant une partie de son poignet découvert par la manche de sa chemise qui s'était légèrement relevé. Son poignet large, viril et si bien dessi...

-Bonne chance, Ben, résonna soudain une voix.

Ben rougit lorsqu'il comprit qu'il s'était perdu dans ses pensées au moment où le poignet de Pierre s'était retrouvé dans son champ de vision et s'empara vivement de sa main pour la serrer.

Un frisson le parcourut en sentant les doigts doux et puissants du blond se refermer autour des siens et il se pinça les lèvres en croisant le regard malicieux du blond.

De la chance, il en aurait effectivement besoin. Mais il aurait surtout besoin de toute la bonne volonté pour arriver à bout de ce défi. Et si il devait être honnête avec lui même... il n'était pas vraiment sûr d'en disposer.

Voilà, j'espère que ça vous a plu. Merci à tous d'avoir lu. Je crois que l'idée de cette fic m'est venue inconsciemment enlisant un com de quelqu'un qui proposait de défier Pierre et Ben de passer toute une vidéo ensemble sans jamais se toucher et quelques semaines après, la réflexion de Ben au passage de Pierre a fait tilt. Pour ceux qui l'ont lu, c'est un peu l'alter ego de Wasabi... Wasabi... - jamais compris pourquoi vous aviez autant aimé cette fic mais ça fait vraiment plaisir – où Pierre devait tenter de ne pas privilégier son petit Ben adoré. Désormais, c'est Ben qui va devoir tenter de ne pas toucher son Pierre. On verra comment il vit ce challenge au cours des prochains chapitres. Laissez-moi un petit com pour me dire ce que vous en avez pensé, ça me ferait vraiment très plaisir. Le début d'une nouvelle three-shot a été posté « Au Fond De Mon Cœur » alors si vous voulez encore un peu de Verrecroce, n'hésitez pas à y jeter un coup d'œil. On se retrouve la semaine pro pour le début du défi. En attendant, je vous envoie tout plein d'amour et de petits cœurs. Et comme toujours, Verrecroce Forever Ever !


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