J'entre dans la salle. Elle est immense. Il y a plein de chaises, de tables.
« Allez vous trouver une place, on reste ici, dit maman.
– OK ! lançons mon frère et moi en cœur. »
Nous hésitons plusieurs fois à prendre une place. Finalement, un homme portant un T-shirt vert de football nous interpelle :
« Prenez une place avec avec une feuille et un stylo, pour combler les trous.
– OK, répondis-je.
– Si vous avez besoin de quelque chose, dit-il, n'hésitez pas.
– D'accord, sourit mon frère.
– Hé, mon pote, lance l'homme en posant sa main sur l'épaule de mon frère, la dictée est super facile, t'en fais pas.
– Ah, cool.
– Tiens, tu veux voir ? le taquine-t-il. »
Mon frère tend la main vers la feuille et l'homme rit en disant :
« Ha ha, petit joueur, va !
– Mais, heu ! C'était un réflexe ! se défend mon frère en riant aussi. »
Nous prenons place à la deuxième rangée. Ma voisine est une femme de 66 ans, qui s'appelle Annie. Je l'ai vu car elle a écrit son nom sur la feuille.J'observe la mienne. Il y a quatre lignes à remplir : nom, prénom, âge et catégorie. Je jette un coup d'œil à mon frère, qui est tout aussi désemparé que moi.
« C'est quoi ''catégorie'' ? demande-t-il à voix basse.
– Je ne sais pas... »
Je sens un regard sur moi et me tourne vers Annie. Elle me sourit, je l'imite.
Puis l'homme au T-shirt vert commence un discours, laisse parler Madame l'Élue, qui passe ensuite le micro à Redouane Behache, un humoriste, qui doit faire la dictée. Il explique le fonctionnement.
« La dictée a pour sujet la parentalité, plus précisément l'autorité parentale, commence-t-il. Il y a trois paragraphes. Le premier, pour tout le monde, le deuxième, pour les collégiens, les lycéens et les adultes, et le dernier, juste pour les adultes. Les catégorie sont numérotées 1, 2, 3 et 4. Les primaires sont catégorie 1, les collégiens sont la 2, les lycéens sont la 3 et les adultes, la 4. J'irai d'abord doucement, puis plus vite pour la deuxième, et crescendo pour la dernière. À la fin, il y aura des cadeaux pour tout le monde. C'est juste un jeu. Je remarque que vous êtes tous trop sérieux. C'est JUSTE UN JEU. Moi, je suis sûr, si j'étais à votre place, je ferai plus de fautes que vous tous réunis ! Prêts ? C'est parti !