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Colombie, 21h33

Le combat de boxe est terminé. Les cris et les applaudissements de la foule s'atténuent alors que les spectateurs commencent à quitter les gradins.

Je descend les escaliers avec une pointe de stresse.

Par respect, tout le monde se dirige vers les autres pour se serrer la main. C'est l'occasion parfaite pour accomplir ce que Ricardo m'a demandé.

Je traverse la salle, répondant brièvement aux félicitations de certains spectateurs. L'air est lourd de mystère, je ne sais pas à quel clan ils appartiennent. Je prend une grande inspiration discrètement et m'avance vers eux, le visage serein.

Je tends la main au premier homme avec un grand sourire, cachant toute nervosité.

— Enchanté !

L'homme me fixe un instant avant de prendre ma main.

Je cherche à reconnaître la couleur de ses yeux, espérant trouver une familiarité. Mais aucun ne me semble familier.

— Enchanté, nous sommes les Al-Saud. Nous sommes extrêmement honoré de vous rencontrer madame Di Noche.

Mon esprit est en alerte ! Je continue à serrer la main des trois autres hommes, toujours avec ce sourire confiant. Ils me répondent poliment, bien que certains semblent surpris par mon assurance.

Je n'arrive pas y croire, je me trouve devant ses ennemis. J'ai devant moi une occasion en or ! Je cache mon enthousiasme derrière un sourire calme et répond :

— Nous vous souhaitons la bienvenue, le plaisir est partagé messieurs !

À l'intérieur, je jubile. Savoir que je suis face à ses ennemis signifie que je vais avoir un coup d'avance partout. Je devrai être plus rusée et déterminée que jamais pour naviguer dans ce jeu dangereux.

***

Quelques minutes plus tard, je me rends dans la salle de bain pour me rafraîchir. Une fois seule, je ne peut plus contenir ma joie. J'ai juste envie de sauter de joie.

C'est un sentiment d'excitation pure que je dois extérioriser. Je m'attendais à tout sauf ça. L'opportunité est au delà de mes espérances, et je suis prêt à en tirer parti.

Le pire c'est que je ne peux pas en parler à Tabata, je suis obligé de garder ça pour moi, ça me brûle la langue de lui annoncer.

Après m'être calmé, je sors de la salle de bain. Un jeune homme m'arrête, c'est le plus jeune des Al-Saud présent, ici. Il s'appelle Yassir, son expression est sérieuse mais détendu.

— Je viens en paix, dit-il. Je souhaite parler de certaines affaires.

Généralement, quand la conversation débute de cette manière, ça annonce soit du bon ou au contraire du mauvais.

Je hausse un sourcil et j'acquiesce même si habituellement je préfère organiser un rendez-vous pour parler calmement. Il ne faut pas oublier qu'il s'agissait d'un combat amicale, alors je n'aime pas entretenir de discussion qui relève à des affaires privés.

— Nous pensons pouvoir être plus que vos consommateurs et réaliser un partenariat, éventuellement.

C'est très compliqué d'accéder à un partenariat avec moi, il y a plusieurs engagements qui s'imposent, pourquoi ils veulent accélérer les choses ?

CORRER ES TU DESTINOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant