Athena

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J'entrai dans mon café préféré, il était dans les alentours de quinze heures trente. Je venais ici toutes les semaines. L'ambiance de cet établissement me donnait facilement de l'inspiration pour écrire mes livres.

J'étais auteur depuis maintenant trois ans. Je m'étais lancé dans ce monde imaginaire après avoir abandonné mes études d'ingénieur. Les études avaient été intéressantes, certes, mais le travail qui m’était demandé ne me convenait absolument pas. C'était alors au dépit de mes parents que j'ai plaqué cet avenir, pourtant prometteur à l'époque, pour cette carrière d'auteur.

Comme à mon habitude, je commandais un bon et long café viennois. Bien que mes goûts étaient discutables aux yeux de mes proches, cette boisson était la dernière chose qui m'était nécessaire pour que je puisse me concentrer dans mes écrits.

En ce temps d'automne, nous étions tout de même au mois de novembre, je ne sortais jamais sans ma fameuse écharpe couleur café latté. Bien sûr, je ne me prononcerai pas quant à l’amour que je portais envers le café, je pense l'avoir bien démontré jusqu'à présent.

Installé à ma table favorite ; une petite table ronde au fond de la grande pièce, la vue sur la route, je déposai mon ordinateur sur la surface en bois. Il ne me restait plus que deux ou trois chapitres à écrire avant de me lancer dans l'épilogue.

J'étais très fier de mon travail. C'était mon plus gros livre depuis le début de ma carrière. Plusieurs années d'inspiration, d'amour et de passion sont passées là-dedans. Je tenais toute ma vie sur cet ordinateur. Je ne pouvais pas estimer sa valeur en wons. À mes yeux, c'était tout bonnement impossible.

Depuis que je m'étais installé, il y a quelques minutes maintenant, je pouvais apercevoir du coin de l'œil plusieurs personnes entrer dans le café. C'était habituel pour moi que mes lecteurs et lectrices viennent me demander gentiment un autographe ou même une photo. Je ne me cachais pas du grand public.

Je disais cela car dans le groupe qui venait d'arriver, l'un des jeunes hommes de la bande me regardait de manière intense. De mon côté, je faisais comme si je ne l'avais pas vu, bien trop occupé dans mes écrits pour relever la tête une seule fois. Néanmoins, lorsque j'allais porter à nouveau ma concentration sur mon écran, je le vis s'approcher doucement, son téléphone en main.

Une fois à ma hauteur, je relevais les yeux vers lui.

Il me dit un simple :

« Bonjour. »

Tout en se courbant vers l'avant pour me saluer poliment. J'avais remarqué ses doigts hyperactifs, cherchant quelque chose à presser en boucle. Avec ce détail, je sus qu'il n'était pas très à l'aise.

Pour le détendre un peu, car je n'étais pas non-plus une idole ou quelqu'un que très connu, je baissai mon masque noir sur mon menton pour lui afficher un grand sourire.

Finalement, il me retourna mon sourire et s'inclina presque à quatre-vingt-dix degrés une seconde fois. C'était à moi de ne pas me sentir à l'aise à présent...

On s'était échangé quelques mots type d’auteur à lecteur avant que ma commande n’arrive. Il me souhaita une bonne continuation et beaucoup de courage dans l'écriture avant de s'éclipser vers son groupe d'amis pour y rester.

Moi, de mon côté, je m'étais replongé dans l'écriture malgré le fait que je me sentais toujours observé.

Les pages continuaient de se remplir de part l'encre noire digitale et ma satisfaction grandissait de pavés en pavés. J'avais enfin réussi à faire un plan et des notes pour la scène finale. J’y travaillais dessus depuis des mois. Je ne voulais pas la faire de manière bâclée, après tout ce que j'ai écrit, je ne pouvais tout simplement pas me permettre de faire une telle chose pour moi, puis pour mes lecteurs et lectrices.

𝐀𝐭𝐡𝐞𝐧𝐚 | 𝐎𝐒 | 𝐭𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant