Chapitre 1

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Ellia avait toujours entendu les gens autour d'elle, lui dire que les elfes n'étaient qu'une légende. Que leurs civilisations n'a jamais existé. Mais elle, voulait vraiment savoir si c'était vrai ou non. Non pas par curiosité, mais aussi pour échapper à son quotidien. Ellia était une jeune fille aux cheveux roux, et des yeux verts. Elle n'avait rien de sa mère qui était décédée dans l'incendie qui avait détruit la maison qui se trouvait au Rohan. Sa mère avait des cheveux noirs et des yeux bleus rieurs. Les derniers souvenirs qu'elle avait eu, était son sourire et les flammes qui l'avalaient.  Depuis, elle avait été obligée d'aller s'installer chez la sœur de sa mère à Dale. 
Rien n'avait assuré à l'enfant qu'elle était à sa place. Sa tante, n'avait fait que la traiter froidement. Et puis, elle l'avait assignée à des tâches domestiques que l'enfant avait acceptée sans broncher. Pour rembourser la dette d'être là comme lui disait sa tante avec mépris.  En grandissant, elle avait vu sa tante se marier avec un homme et le vit s'installer dans la maison.  Elle avait continué de faire ses tâches sans rien dire, faisant tout pour qu'on oublie sa présence. Sauf que l'homme avait finit aussi par cracher sur l'existence de l'enfant.  Ellia avait finit par s'accoutumer aux coups et aux hurlements de colère et de haine du couple.  Dans la grange attenante, elle rêvait d'une autre vie, regardant la pluie tomber et écoutant les gouttes qui tombaient dans les seaux placés ça et là. Il lui arrivait de se réveillée trempée, car l'eau avait débordé dans les seaux.  Le couple avait finit par l'envoyer à l'école ce qui l'aidait à souffler. Elle n'avait pas d'amis, les enfants étaient aussi cruels que les adultes. Les murmures et les regards moqueurs ou alors de pitiés lancés, ne la rendait plus que silencieuse. Elle avait finit par arrêter de parler. Mais ses notes brillaient, attirant la jalousie des élèves. Le harcèlement, les courses poursuites, les jets de cailloux sur elle, faisait qu'elle rentrait, très souvent en boitant, couvertes de blessures, de bleus. Et l'accueil à la maison, n'avait rien de chaleureux. Elle avait finit par ne rien demander, acceptant, juste de ses yeux devenus vides les coups, les insultes.  Beaucoup savaient qu'elle n'avait pas de père. Sa mère ayant donné naissance sous X d'après les rumeurs. Les voisins les plus proches, la regardaient mais ne l'aidaient pas. Ils savaient ce qui se passait à l'intérieur de cette maison. Mais un jour en fouillant dans un carton, elle découvrit un livre qui parlaient des elfes. Elle l'emporta chez elle et le cacha dans la grange. Elle lut encore et encore les histoires et tenta de s'imaginer si les elfes vivaient encore ici. Son doux rêve, se brisa sous les hurlements de rire de ses camarades quand elle avait posé la question sur leurs existences. Mais elle n'abandonna pas et après ses corvées, elle lisait avant de regarder la forêt qui bordait Dale. Elle avait hésité, mais ses pas et sa curiosité l'avait guidée dans cette forêt. Elle avait découvert, au fur et à mesure de ses découvertes, un monde enchanté, où le soleil éclairait des scènes splendides. Le calme, le silence, le gazouillis des oiseaux s'entendaient. Le doux murmure des rivières qui passaient qu'elle enjambait avec amusement. Voilà son seul lot de consolation. Se promener dans cette forêt et découvrir des espèces jamais découverte ni vu. 

Et puis un jour... ses pas la guidèrent vers le son d'une chute d'eau. Et elle avait découvert, avec ses yeux émerveillés, un palais immense, qui était recouvert de végétation.  Elle avait hésité à s'approcher, mais sa peur s'était envolé quand ses yeux s'étaient posés sur les portes recouvertes de lierres. Elle avait traversé le pont très fin et avait tendu les mains pour essayer d'arracher le lierre qui condamnait les portes. Mais n'ayant pas suffisamment de force, elle était repartie pour revenir le lendemain, avec des cisailles. Après quelques heures de travail, elle avait put libéré une grande partie des portes et de fines décorations se révélèrent.  Elle tenta de pousser les lourdes portes et au bout de plusieurs minutes, d'efforts et de combat, elle entendit le craquement libérateur et enfin, elle put ouvrir un petit passage, pour passer. Elle se faufila et découvrit à l'intérieur une immense cavité où des colonnes ressemblaient à des troncs où les branches faisaient des ponts suspendus qui s'entrecroisaient.  Sa partie de jeu préféré ! Elle passa les vacances d'été à visiter chaque fois les salles à l'aide d'une lampe torche. Elle avait même découvert qu'une salle d'armes et  plusieurs jardins se succédaient.  Des appartements, avec des lits sculptés dans un tronc se dressait poussiéreux. Une immense bibliothèque qui ouvrait ses arcades fines vers la forêt.  Le doux son de l'eau l'accompagnait. Et enfin, un jour elle atteignit deux immenses portes fermés. Curieuse, elle poussa une partie et découvrit un escalier qui descendait. En descendant, elle découvrit une fontaine intérieur et une pièce de vie avec un canapé, taillé dans un tronc, un bureau sur une petite estrade avec quelques documents poussiéreux.  Rien n'indiquait que quelqu'un vivait ici. Le temps s'était figé. Pourtant, un  son étouffé lui parvint. Elle se tourna et tomba nez à nez avec une silhouette caché par l'ombre des piliers dont les yeux bleus vifs la figèrent. Et le hurlement de peur qu'elle poussa suivit de sa fuite, fut la première rencontre avec l'habitant. 

Après plusieurs jours, à se demander si elle avait rêvé, elle revint, armée d'une pelle et surtout de nourriture. Elle ne savait pas ce que c'était ! Mais si elle pouvait l'appâter, et éviter de se faire manger, pour qu'elle voit ce que c'était, elle le ferait !  Mût d'un immense courage, elle revint dans les appartements mais ne vit pas la silhouette. Ah ? Elle finit tout de même par déposer son sac et surtout son arme au cas où.  Elle finit par attraper un balais et une chiffonnette et passa partout la poussière. Elle n'avait pas rêvé, en avançant dans son ménage, elle découvrit que cette partie était habitée. Elle tomba sur des vêtements brillants et longs. Très très longs. Elle finit par trouver une longue corde et la tirer pour laver tout ce linge poussiéreux. La toux et les éternuements accompagnèrent son nettoyage. Et enfin, elle suspendit les tissus découvrant à la lueur du soleil, que c'étaient des vêtements de soie fait de fils argentés. Après avoir balayé, elle déposa dans une petite assiette, qu'elle avait pu trouver abandonnée dans un meuble de la grange, les biscuits et chercha dans l'immense cuisine un pichet. Plusieurs étaient ébréchés mais l'un était encore en bon état. Elle mit dedans le thé à la menthe, ce qu'elle aimait et qu'elle buvait en cachette quand elle pouvait. 
-" Voilà... au moins... euh...  si jamais il est là... il pourra manger..." marmonna-t-elle, avant de fixer l'heure  et voir qu'il était temps pour elle de rentrer dans son enfer personnelle. Elle espéra que les vêtements sèchent rapidement ! Elle repartit, après un dernier long regard et fila vers le chemin du retour. 
En retournant, dans la maison,  le quotidien infernal revint. Elle prépara le repas et n'eut que les restes. Elle partie vers la grange, éternuant et tremblant à cause des coups reçus. Sa robe, la seule qu'elle portait, était déchiré et couverte de sang.  Ses mains était déjà abîmés. Elle attrapa le plaid moisi à cause de l'humidité et s'enroula dedans. Demain, elle devra faire sa toilette avec de l'eau glaciale. L'automne était là... 

La dernière elfe d'ArdaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant