ATTENTION : Cette histoire est classée en mature, on y parle de beaucoup de choses négatives telles que le suicide. Âmes sensibles s'abstenir.
Je tiens à préciser que c'est histoire est une fiction, ce n'est pas inspirer de témoignages ou de ma vie réelle, je me sens très bien. Je n'ai pas besoin de parler, je préfère d'ailleurs ne parler à personne. Si vous vous sentez concernés ou que vous reconnaissez, posez vous des questions, parlez-en autour de vous.
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Déjà cette journée m'était compliquée à son commencement. J'avais prudemment descendu les marches de bois de la maison que nous louions pour nos vacances d'été mes amis et moi. La destination que nous avions choisie après maintes réflexions était Héraklion en Crète, mais nous nous étions installés à l'écart de la ville, par soucis de place et de budget. Les autres étaient déjà en bas lorsque j'arrivai, ils mangeaient, ils discutaient, ils riaient... normal. Je m'installai et prenait silencieusement mon petit déjeuner, me ressassant le programme de la journée. Aujourd'hui, nous allions en ville visiter le musée archéologique d'Héraklion puis manger dehors pour ensuite revenir. Le musée avait beau être intéressant, je ne pouvais oublier que nous étions samedi, c'est-à-dire grosse foule dans les rues ainsi que dans le musée et par conséquent beaucoup de bruit, une réelle épreuve sociale. Je débarrassai mes affaires et allai dans ma chambre me préparer mentalement et physiquement, toujours en silence.
Officiellement nous devions partir à 10 heures et demie, dans les faits le départ s'effectua à 11 heures, une demi-heure de retard, première fois que l'on part si peu de temps après l'horaire initialement prévu. Sans surprise la journée fut éprouvante, dès que je le pouvais je me mettais de la musique dans les oreilles. Heureusement que j'avais pensé à charger mes appareils électroniques avant notre départ, je ne sais pas comment j'aurais surmonté cette journée autrement. Une fois rentré, je m'effondrai sur mon lit sans prendre la peine d'enlever chaussures ni écouteurs pour sombrer dans un profond sommeil.
Dans l'eau. J'étais dans l'eau. Ou plutôt à sa surface, du moins pour l'instant. Peu à peu je me sentais sombrer, attirer par les profondeurs abyssales du liquide qui m'entourait désormais le corps entier, y compris le nez et la bouche. Je fis alors tous les mouvements que je pouvais afin de remonter à la surface, mais j'étais toujours et encore attiré vers le bas, comme si une force obscure me tirait vers les profondeurs de l'eau. J'avais cependant l'impression qu'autre chose était entré en jeu, quelque chose qui venait de l'extérieur, peut-être au-dessus de la surface de l'eau, et qui venait directement me heurter à la poitrine, m'enfonçant dans les abîmes et m'empêchant de faire le moindre mouvement. Je ne compris pas tout de suite ce qu'était cette chose nouvelle qui me frappait violemment et continuellement le torse, mais je reconnu progressivement des sons, des voix, des paroles qui venaient se planter dans mon cœur tel des glaives.
« Pourquoi on est amis ?! »
« Je me demande comment t'as fait pour rentrer dans notre groupe d'amis, peut-être qu'on a eu pitié de toi. »
« - Elle m'a confondu avec la balle.
- En même temps c'est pas très compliqué ! »« Éloigne-toi de moi. »
Tout avait beau être sur le ton de la rigolade, je ne pouvais m'empêcher de penser que ces paroles avaient peut-être une part de sincérité. Avec ces paroles, des prénoms : « Noémie » ; « Zoé » ; « Amélie » ; « Max ». Et avec ces prénoms, des visages tous familier, mais j'avais beau chercher, je ne pouvais trouver à qui appartenaient ces prénoms et visages. Mais ça n'avait aucune d'importance, plus rien n'avait d'importance. J'avais arrêté de me battre et je me laissai peu à peu couler, sombrer toujours plus bas jusqu'à me heurter doucement au fond d'algues douces. La surface n'était alors plus qu'une faible lueur au loin. Je laissai s'échapper une dernière bulle d'air de ma bouche et je l'observai remonter à la surface, transportant avec elle mon dernier souffle.
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À l'intérieur
Short StoryOn a tous un masque pour la société. On cache toujours des choses aux autres. Mais parfois c'est trop, et ça engendre négativité, crises d'angoisse, etc... Voilà comment ça se passe sans masque, à l'intérieur. ______________________________________ ...