Royaume de Baa

Début

Les larmes coulant à flots, je m'enfuis de chez moi, le souffle coupé. Je tourne la tête de tous les côtés, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans la nuit qui m'entoure. La rue qui borde ma demeure est plongée dans une obscurité totale, ne m'offrant aucun repère.

Le noir absolu.

Je ne vois rien, pas la moindre lumière. La peur et l'incertitude me tenaillent le cœur. D'une voix brisée par les sanglots, j'appelle à l'aide, scandant les noms de mes voisins. Mais mes cris résonnent dans le vide, sans réponse. Le silence glacial est ma seule compagnie.

Seul face à l'immensité de la nuit.

N'ayant trouvé aucun secours, je me résigne à retourner à l'intérieur de la maison, où une lumière tamisée filtre à travers les fenêtres. Je me précipite vers le corps inerte de mon père, agenouillé à ses côtés. Sa peau est froide et pâle, tachée de marques noires profondes.

La douleur de la perte.

Des larmes silencieuses coulent sur mes joues tandis que je secoue doucement son bras, le suppliant de se relever. "Ne me laisse pas tout seul...", murmure-je d'une voix tremblante. Mais il reste immobile, indifférent à mes supplications. Son silence assourdissant est une confirmation déchirante de sa disparition.

Le désespoir m'envahit.

Je suis seul, face à la mort de mon père, face à l'obscurité qui m'entoure. La peur et la tristesse me submergent, me laissant sans voix et sans force. Je ne sais que faire, ni où aller. Je suis perdu dans un océan de solitude et de désespoir.

La nuit semble interminable.

Chaque seconde qui passe est une éternité, ponctuée par mes sanglots et le silence pesant de la maison. Je me sens impuissant, incapable de faire face à la réalité qui s'impose à moi.

L'avenir est incertain.

Que vais-je devenir ? Comment vais-je survivre sans mon père ? Ces questions tournent en boucle dans mon esprit, sans réponse. Je suis plongé dans un abîme de chagrin et de désespoir, incapable de voir la lumière au bout du tunnel.

La nuit de l'obscurité s'annonce longue et solitaire. 

Je me positionne au centre de la rue, les jambes tremblantes et le cœur battant la chamade. Un cri jaillit de ma poitrine, perçant le silence nocturne :

"Aidez-moi ! À l'aide !"

Ma voix résonne dans les cavités désertes, un appel désespéré vers l'inconnu. J'ai la conviction que quelqu'un est là, qu'une aide peut surgir de l'obscurité.

"Je sais que vous êtes là...", poursuis-je, la voix pleine d'espoir. "Je sais que vous êtes encore debout... Mon père a besoin de vous."

Je pense à Blu, l'ami et collègue de mon père. Un homme loyal et bienveillant, toujours prêt à rendre service. Je me raccroche à l'idée qu'il puisse entendre mes appels.

"Blu !", hurle-je à pleins poumons. "Père et toi, êtes amis et collègues de travail... Je t'en supplie, réponds-moi !"

Le silence me répond.

Je ne renonce pas. Je sais qu'il y a d'autres personnes qui pourraient aider, des voisins peut-être, ou des passants tardifs.

"Marie !", crie-je de nouveau. "Je sais que tu aimes papa ! Tu es secrètement amoureuse de mon père, ai-je-déclaré en hurlant à plein poumon. C'est le moment, vas à son secours, il te sera à jamais reconnaissant..."

J'espère que mon appel touchera Marie. Son affection pour mon père pourrait la motiver à se manifester et à nous prêter main-forte.

Je continue à crier, ma voix s'enrouant, mes larmes coulant sur mes joues. La nuit semble interminable, mais je refuse de céder au désespoir. Je dois sauver mon père, je dois trouver de l'aide.