Fall out - L'Âme Vendue au Diable

Chapitre 36

Les jours suivants, je n'ai aucunement croisé le roi des enfers et ça me convient parfaitement. J'essaie de fomenter un plan pour récupérer la bague. Lilith vit au château... Comme c'est étonnant. Un étage en dessous du mien. J'ai essayé de me renseigner sur ses va-et-vient qui sont assez inconstants. J'ai décidé que ce soir j'allais attendre qu'elle rentre et me faufiler dans sa chambre pendant qu'elle se lave en espérant qu'elle retire sa bague au moins à ce moment-là.

Je me promène dans les couloirs du rez-de-chaussée en essayant de trouver une personne pouvant me renseigner un peu plus sur Lilith. Il n'est pas facile de parler à des démons que je ne connais pas et d'aborder le sujet sans paraître suspecte. J'entre dans une bibliothèque et perds mon but initial de vue. Je m'interroge sur le type d'ouvrages présents en enfer. Chez Raphe, il y avait des écrits saints, mais ici ? Je parcours du regard chaque intitulé de livres.

Soudain, j'entends un énorme bruit. Aux aguets, je sors lentement de la bibliothèque. Des démons courent vers ma gauche, je ne comprends pas ce qu'ils disent, mais ils se précipitent vers la source du bruit. Je les suis beaucoup plus lentement en restant sur mes gardes, je n'ai encore jamais entendu de bruits similaires. Une foule s'est attroupée dans un immense hall. Je regarde le plafond et en baissant mon regard petit à petit je vois les portes gargantuesques que je cherchais à franchir quand je suis arrivée. Elles sont grandes ouvertes. Je me faufile au travers de la foule et c'est là que je le vois. Il rayonne littéralement. Raphe est dans l'entrée ses deux ailes immaculées déployées entre les portes et ils dévisagent ouvertement Samaël. C'est le roi des enfers qui prend la parole :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Tu es venue la chercher chez moi, j'en fais de même.

— Tu ne peux pas... Elle m'appartient.

— Je suis prêt à l'emmener là-haut, si c'est pour l'éloigner de ton influence néfaste.

— IL ne l'acceptera jamais. C'est une Néphilim et elle a sa place ici.

J'aimerais faire partir tous les démons qui assistent à la scène. J'ai l'impression qu'on expose mon intimité aux yeux de tous. Le pire c'est qu'en les voyant tous les deux l'un en face de l'autre je ne peux m'empêcher de penser que je les ai tous les deux embrassés. Raphe parcourt la foule du regard et tombe sur moi. Il ne s'adresse plus à Sam.

— Léo, tu es là. Viens, je te sors de là.

Samaël se retourne et me regarde. On ne s'est pas revu depuis la fameuse soirée. Il a l'air aussi surpris que moi de me voir. Je fais quelques pas vers Raphe et je remarque le regard assassin du roi des enfers. Je m'approche encore de l'ange. Il me sourit, ce n'est pas mon cas. À quelques pas de lui, je m'arrête et je lui fais un petit geste de la main.

— Salut Raphe.

Samaël s'étrangle en entendant le surnom, je l'ignore et poursuis :

— Écoute, tu n'aurais pas dû venir. Je gère la situation.

— Tu gères ? Tu te rends compte que tu es en enfers ?

— Raphe, je ne suis pas une petite chose qu'il faut sauver. Je sais me débrouiller. mon ton se fait plus ferme.

— Je sais que c'est le cas, mais Léo ça fait deux semaines...

La situation commence à m'exaspérer, tout le monde nous écoute et je vois bien que Raphe ressent le besoin de me sauver, mais je n'ai pas besoin de l'être. Je cherche mes mots et replace une mèche de cheveux avec ma main gauche. L'archange écarquille les yeux. Il comble la distance que j'ai instaurée entre nous. Samaël émet un sifflement de désapprobation. Raphe m'attrape la main et observe la bague.