Ch.17: Apathie.

1.9K 85 66
                                    


Une, deux, trois, quatre heures. Quatre heures à fixer un plafond terne et gris, une ennui désespérante, des jours sans fin à seulement voir des infirmiers entrer et sortir, à constamment être surveillé, à ne plus pouvoir bouger, c'était l'enfer quotidien de Jordan. La lassitude pesait lourdement sur son esprit, chaque instant passé sur ce lit lui semblait une éternité sans répit. Aucun visiteur autorisé, aucun contact humain réconfortant, rien que le vide oppressant de la solitude. Il n'aspirait qu'à fuir cet endroit, mais il était prisonnier de son propre corps, condamné à endurer la langueur, la torpeur et la monotonie écrasante de l'hôpital.

Il vît par chance, un journal trainer là, et se décida de le prendre, pour un peu se vider l'esprit, espérant juste que ce satané incident qui l'avait amené sur ce lit d'hôpital ne soit pas encore une fois évoqué. Mais lorsqu'il tourna la page...

 Mais lorsqu'il tourna la page

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



Encore. Cette histoire le hantait et il n'avait ni envie d'entendre parler de ce qui s'était passé ce soir la, ni de revoir la tête de Stéphane. Il avait refusé tous les interviews possibles concernant ce sujet là mais il ne pouvait malheureusement pas interdire les journaux d'en parler, et même dans les journaux les plus paumés au monde, on ne parlait que de ça. Et ça avait le don de l'énerver. Il avait refusé de donner la moindre information sur l'incident et Stéphane, Marine et Gabriel avaient fait de même. Ils seraient bouche cousue jusqu'à la fin, parce que si les médias découvraient la raison de cette attaque, ils étaient tous foutus. Cette affaire devait jusqu'au bout rester secrète pour éviter de foutre la merde.

Pendant que Jordan avait les yeux rivés sur la fenêtre côte à lui, rêvassant de liberté, il entendit la porte s'ouvrir. Il s'attendait habituellement, à voir un infirmier, mais il fut agréablement surpris en voyant Marine dans la pièce. Il était tellement seul qu'il s'en foutait du problème qu'ils avaient eu, voir un humain après plusieurs jours ici sans aucune visite était la plus belle chose qui soit. Son visage s'illumina directement et il sourît largement, la tête levée vers Marine qui avait l'air tout autant réjouie de le voir. Elle s'approcha de lui et s'assît sur la chaise en face de son lit, sa main maintenant sur la sienne.

"Jordan, ça va mieux?"

Demanda t-elle doucement, Jordan lui avait l'air fatigué, ses paupières tombaient et sa voix était fébrile, et très calme. Il garda la tête penchée vers Marine, sa main serrant la sienne fortement.

"Ça va...T'en fais pas. Ça me fait tellement plaisir d'enfin voir quelqu'un."

"J'suis réjouie de te voir aussi Jordan, tu peux même pas imaginer. J'ai eu tellement peur..."

L'homme baissa les yeux puis les releva vers Marine, en serrant toujours fortement sa main. La blonde continua.

"Cette histoire est allée...pour le moins qu'on puisse dire extrêmement loin. J'aurais jamais imaginé que faire ça t'aurais amené ici...dans un lit d'hôpital, condamné à souffrir..."

J. G. : Romance Utopique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant