Comme Deux Êtres.

Au loin.

C'était un agréable début de mois de décembre.

Les températures avaient chuté, laissant place à un froid hivernal voire même glacial au coeur de la péninsule coréenne. En un temps pareil, certains préféraient admirer la neige recouvrir les villes depuis chez eux bien au chaud, tandis que d'autres au contraire sortaient de plus en plus pour profiter de tout ce que cette saison pouvait offrir.

À cette période de l'année, de nombreux stand réouvraient à l'occasion des fêtes au plus grand désarroi des parents qui devaient alors acheter la canne à sucre ou la pomme d'amour que leurs enfants auraient suppliée pendant de longues minutes sans lâcher l'affaire, ou encore jouer encore et encore au même jeu de tir pour tenter de gagner cet immense peluche devant laquelle ils se seraient tellement extasié qu'il leur serait impossible de refuser. Et bien sûr, tout cela sans devoir expliquer que ce serait trop en comptant déjà leurs cadeaux de Noël. Après tout c'est le Père Noël qui ramènait tout ces cadeaux, les parents pouvaient bien se permettre quelques attractions et barbapapa pour leurs enfants à côté, n'est-ce pas ?

C'était également l'occasion parfaite pour des sorties en amoureux, des stands vendant des plat bien chauds durant l'hiver, préparés avec soin et attention par des personnes la plupart eu temps âgées, souhaitant bonheur aux jeunes couples qui venaient partager leurs marchandises, des tas d'attractions et la fameuse grande roue dans laquelle on pouvait tout autant passer le moment le plus romantique possible avec une des plus belles vues sur la ville que passer un sale quart d'heure à tenter de faire taire son vertige par fierté pour impressioner son ou sa partenaire. Noël étant une fête notamment célébrée en amoureux en Corée du Sud, ce cas de figure n'était pas si rare.

Enfin, Minho lui ne se trouvait dans aucun de ces cas de figure.

Autour du brouhaha que les étudiants créaient dans les couloirs de la plus grande faculté d'art de Séoul, Minho était imperturbable. Entré dans sa bulle à la seconde ou son corps avait commencé à danser, son cerveau ne répondait plus qu'au son de la musique qu'il accompagnait de ses gestes. Ce n'était pas forcément une période de l'année ayant une grande signification pour lui, alors profitant que le reste de sa promotion s'en aille se ruer hirs de l'établissement pour profiter de leur temps libre à l'extérieur entre amis ou en couple, lui restait ici. Et il se sentait bien.

« Vous vous améliorez de jour en jour Lee. à ce rythme votre tante aura raison... Elle veille sur un des futurs meilleurs danseur de Corée. »

Des mots si forts et précieux et pourtant Minho ne les remarqua même pas, ce n'étaient que des paroles perdues dans l'air qui n'atteindront jamais ses oreilles.

Son corps bougeait d'une facilité et d'une légèreté si belle pour ceux qui pouvaient bien le regarder danser. Un pas en avant et cela suffisait à le faire tournoyer d'une fluidité si gracieuse. Les traits du visage divinement harmonieux, comme sculptés par Aphrodite elle-même, Minho était d'une beauté déconcertante ainsi guidé par des notes de musique. Le regard volontairement noyé dans le vide, de ses longs cils qui adoucissaient la forme de ses yeux si féline en caressant légèrement ses pomettes à chaque battement de paupières, de son grain de beauté dessiné sur une aile de son nez droit à ses lèvres rosées et entrouvertes dont la supérieure demeurait plus pulpeuse que l'inférieure, laissant à peine apercevoir ses deux dents de devant subtilement plus avancé que les autres. Ses mèches brunes balayaient l'air paresseusement, retombant mollement au devant et aux côtés de son visage presque trop parfaitement. Le jeune homme avait l'air d'une incarnation des plus belles statues grecques.

Et il le savait.

Bien sûr, un jeune homme comme Minho ne passait inaperçu pour personne et encore moins pour les jeunes femmes de sa promotion. À de nombreuses reprises l'étudiant avait reçu des lettres voulues anonymes de la part de certaines dites admiratrices ou des avances de la part d'étudiantes notamment, demandant son numéro de téléphone ou même un date déguisé en un simple rendez-vous à la cafétéria de l'université pour les plus téméraires. Elles n'étaient ni méchantes ni malintentionnées, elles devaient en effet simplement avoir eu un coup de cœur sur le fameux Lee Minho comme beaucoup d'autres.