Chapitre 68

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Mikaël (Mardi 02 juillet 2024)

C'est déjà le fucking deuxième. C'est le deuxième de mes anniversaires que je vais pouvoir fêter avec elle près de oim. Je suis extatique alors que d'habitude ça me chauffe pas trop, j'suis de ceux qui pensent que c'est juste une journée comme les autres.

Pas quand je sais que Romy est là pour me le fêter.

J'ai toujours les yeux fermés, j'ai pas bougé mon cul du matelas, mais putain ça m'aide à me souvenir de l'année dernière au même moment. Elle avait dormi dans mes bras la veille, pas beaucoup, et je m'étais réveillé comme un roi, ma paume contre son dos nu, à moitié découvert par les draps. J'avais viré son réveil, juste pour pouvoir la regarder dormir contre moi cinq minutes de plus.

Tout ce qu'on a vécu tous les deux depuis, même pas je capte vraiment. Je crois que dans ma tête, y a toujours des matins où je bugue quand je la trouve à préparer le petit-déjeuner dans la cuisine, ou à regarder les dessins animés avec Mila dans le salon. C'est limite devenu un jeu de m'imaginer la manière dont elle a coiffé ses cheveux, la tenue qu'elle a enfilée, avant même que je sois sorti de la chambre pour aller la retrouver.

Je sais déjà ce qu'elle a mis aujourd'hui. Elle a fait mine de refuser quand Inès lui a offert la robe dos nu hier soir, mais moi j'ai rien raté. J'ai bien vu comment elle l'a sortie du sac, comment elle a caressé le tissu, et elle m'a parfaitement entendu jurer quand elle l'a retournée et que j'ai vu le manque de matière dans le dos.

Je fais la gueule comme un gosse si elle l'a pas mise pour mon anniversaire.

- J'souris comme un con, ça craint, je ricane en repoussant la couverture, dix minutes large après mon réveil.

J'kiffe faire aucun bruit, j'kiffe quand elle m'entend pas rentrer dans la cuisine, juste parce que j'suis raide dingue de l'air concentré qu'elle affiche en déroulant sa liste de tâches dans sa tête le matin, en la murmurant à voix basse. Elle s'arrête toujours quand elle me remarque, ma présence nique tout. Donc je vais pas me gêner ce matin non plus, j'ouvre la porte de la chambre le plus doucement possible, et c'est sans un bruit que je me retrouve dans le couloir, la lèvre déjà entre les dents. Ça fait que quelques jours que le soleil et la chaleur sont là, mais putain, je suis déjà refait de me lever tous les matins, que Romy ait ouvert les fenêtres pour faire rentrer l'air frais de la nuit, la lumière, et le bruit des oiseaux dans le jardin.

Je pense que si on faisait un concours de canards aujourd'hui avec Nek, c'est moi qui gagnerais. Ça me nique de devoir passer la journée seul en attendant de pouvoir aller récupérer Mila et Romy à l'école ce soir, même pas je nierai. C'est pire quand je sens son parfum depuis même pas la moitié du couloir, ça me pousse à bouger mon cul jusqu'à la cuisine encore plus rapidement que ce que je fais déjà.

Pour la trouver vide.

- Wesh, mes bras se relâchent, Romy ?

Pas de petite blonde derrière le plan de travail à préparer les crêpes de Mila, pas de petite blonde dans l'arrière-cuisine à chercher un nouveau tube de chantilly. C'est quand je me tourne à contre-coeur vers le porte-manteaux que mon rêve s'arrête là : y a pas son sac à mains, y a pas sa veste.

Elle est déjà partie au taff.

- Nan, je souffle en chopant le post-it rose fluo sur le plan de travail. Putain j'avais oublié.

"Joyeux anniversaire Mika, je t'aime, passe une bonne journée. Je suis désolée, j'ai dû partir plus tôt, y a la sortie à la piscine ce matin, promis je me rattrape ce soir. »

Eidos · Deen BurbigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant