plus rien n'est grave

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Maintenant qu'y a plus l'chant des oiseaux, j'reste des heures à penser sur l'banc
Nos coeurs tapent sur l'battement du piano, pourquoi j'vois les débris dans le vent ?
Pourquoi j'souris même quand j'mens ? Ça explose y a la guerre à la radio
Y a la mer, y a l'amour, y a le manque, y a la Terre, y a l'retour, y a le cardio
À treize ans, j'rappais d'jà dans le champ, bientôt, j'marcherai cagoulé dans le centre
Papi a du plomb dans le crâne, moi, j'ai des pavés dans le ventre
J'aimerais le voir depuis qu'il est parti, Léo p'tit veut savoir quand il rentre
J'aimerais lui dire comme il m'a appris, surtout à quel point il me manque
Cette maison d'un amour passé, d'vant laquelle j'ai peur de r'passer
Un "je t'aime", c'est encore plus beau quand c'est dit 'vec le coeur cassé
J'veux partir, il est l'heure, t'façon, le rap, ça m'a trop froissé
Ils s'parlent à travers la cloison comme si s'aimer, c'était pas assez
J'ai vu la peur sur mes tableaux, les fleurs sous les panneaux, quelques gouttes de sueur tomber sur mes garrots
Des heures, des heures, des heures à scier les barreaux pendant que le ciel pleurait sur les carreaux
Un jour, j'ai vu l'ancien, il parlait aux oiseaux, c'est l'seul qu'avait compris qu'on partait tout là-haut
Merci pour les travaux, merci pour les bravos, merci pour la douleur, merci pour le cadeau

Plus rien n'est grave, plus rien n'est grave
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus jamais, plus jamais, plus rien, plus jamais
Plus jamais, plus jamais, plus rien n'est grave

J'y réfléchis toutes les nuits, j'ferme les volets, merde, encore une de moins
J'entends les battements qui s'accrochent à la vie, dans les persiennes, j'aperçois la Lune de loin
J'fume, j'parle pas, j'brûle le joint, plus j'marche là, plus j'rejoins
Ceux qu'j'attraperais si j'avais plus de mains, ceux partis quand j'en avais l'plus besoin
La vie est belle mais elle a pas ses yeux et j'admirais ceux qui savaient parler d'eux
Elle m'a dit : "mourrir, c'est comme les phares éteints, qui t'a dit qu'sourire voulait dire aller mieux ?"
Et un jour, je sais, qu'on ira à la mer, quand le monde tout entier nous punira
J'leur ai tout donné, ils en d'mandent encore, mon âme, mon coeur, tout ça, ça suffit pas, ah (ah)

Plus rien n'est grave, plus rien n'est grave
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus rien n'est grave, plus rien, plus jamais
Plus jamais, plus jamais, plus rien, plus jamais
Plus jamais, plus jamais, plus rien n'est grave

merciOù les histoires vivent. Découvrez maintenant