T1.Chapitre 32 - Petit Frère

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Mia

Une grosse journée nous attend. Comme chaque matin, le Prince et moi, nous réveillons en douceur.

Si l'on pouvait figer le temps, ce serait parfait. Ainsi, on ne s'occuperait plus de la mission et ses hommes ne risqueraient pas d'arriver d'un instant à l'autre. On pourrait prendre le petit-déjeuner ensemble pour toujours, comme c'est le cas maintenant.

Désireuse de lui faire découvrir un bout de ma vie, qui n'existe certes plus, bien qu'il soit constamment présent au plus profond de mon âme, je lui prépare des plats et des viennoiseries suédoises.

« Il faut savoir cuisiner si tu veux trouver un mari ! »

Les propos de ma mère, que j'exécrais à l'époque, me reviennent en mémoire et je la remercie d'avoir été pointilleuse là-dessus. Pouvoir l'impressionner et le faire jouir avec ma cuisine me satisfait grandement, à défaut de le faire avec mon corps.

Il ne veut pas capituler, malgré mes vaines tentatives. Nombreux sont ceux qui auraient cédé depuis très longtemps. Mais pas Aleksander. Il maintient qu'il ne me fera l'amour que quand il se sera montré digne de m'embrasser, même s'il a conscience que cela ne pourrait jamais arriver.

En es-tu sûre ?

Je ne sais plus.

Ce mec est en train de régenter tout ce que je pensais être acquis. Mes décisions, mes promesses, mes valeurs. Même mon vocabulaire ! Faire l'amour n'a jamais été la façon dont je qualifiais les relations sexuelles. Or, il n'y a pas d'autres adjectifs quand je suis dans ses bras ou qu'il a sa tête entre mes jambes.

Rien n'est pervers avec lui ni faux. Tout est...

Simple ? Tu l'as déjà dit, changes de disque !

Pourtant, c'est la stricte vérité. Chercher des mots plus savants les uns que les autres, pour décrire ce qu'il se passe entre nous, ne servirait à rien.

— Je vais me doucher, le préviens-je après qu'on ait fini la vaisselle.

— Est-ce une invitation pour que je te rejoigne ? me taquine-t-il, de son rictus si charmant qui fait grimacer sa cicatrice.

Je ne lui ai pas encore demandé d'où il la tient. Il la triture souvent quand il réfléchit, et je me dis que ça ne doit pas être un bon souvenir, alors je préfère reculer le moment où je cèderai à la curiosité.

— Si tu viens, ça risque de prendre plus de temps. Et tu es tout propre, le nargué-je en faisant remonter mon index le long de sa mâchoire.

— Je ne vois pas le problème. On a tout notre temps, et je serais encore plus propre après.

Quand il me sonde de cette façon si spéciale, qui me donne la sensation que je suis unique à ses yeux, je ne peux que craquer.

Une fois à la salle de bain, nous entrons dans une cabine, déjà bouillonnants de désirs.

Sa bouche martyrise tendrement la peau sous mon oreille, tandis que ses doigts me pénètrent avec lenteur.

— Plus vite, suffoqué-je.

— Tu es trop pressée, s'amuse-t-il.

Il me fait languir, puis accélère sa cadence. Au bord du précipice, je me hisse sur la pointe des pieds, comme si je cherchais à lui échapper, alors que je souhaite qu'il me possède tout entière.

Propulsée vers les étoiles, il devient difficile de rester solide sur mes deux appuis, pour le plus grand plaisir de mon Prince qui aime me voir défaillir ainsi.

RADUCHKA T1 (terminé), T2 (en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant