Chapitre 33

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Je reste debout sous la pluie, sans bouger. Je sens tout autour de moi les gens s'agiter, mais je n'arrive plus à réfléchir ou à penser.

Il y a quelques minutes à peine, je fixais l'écran avec Charlotte, et regardais Lando, en tête du GP, puis la pluie est arrivée et tout s'est passé si vite. J'ai cligné des yeux, et l'instant d'après sa voiture était dans le mur. C'était comme dans un mauvais rêve.

Charlotte me secoue les épaules : - Maëlle, viens on va au garage McLaren, ils auront des nouvelles.

Voyant que je ne bouge pas, elle me tire par le bras pour m'emmener de force. Je revois en boucle sur grand écran le crash avec la pluie, et Lando qui perd le contrôle de sa voiture et va s'encastrer violemment dans le mur. Je vois le zoom sur sa voiture, et l'attente longue, si longue de le voir bouger, sans succès. Lorsque j'arrive au garage, j'entends la radio de Lando, qui devrait me rassurer mais c'est tout l'inverse. On l'entend dire très rapidement qu'il va bien, et après on l'entend souffler fort, trop fort. Ça me glace le sang.

Je vois les commissaires de piste avec une ambulance approcher de sa voiture, pour le sortir de là. Je vois aussi tous les pilotes rentrer dans leur garage, ils sont filmés en gros plan en train de demander à leurs ingénieurs des nouvelles de Lando, le visage inquiet.

Oscar bondit de sa voiture pour aller prendre des renseignements. Il m'aperçoit et court vers moi : - Maëlle ?

Je le regarde, hébétée : - Je, je ...

Il me prend dans ses bras : - Ne t'inquiète pas, il va bien.

Je hoche la tête sans rien dire.

Il me pousse doucement vers une porte : - Va le voir au centre médical !

Je marche dans un long couloir avant d'arriver enfin devant une porte fermée. J'aperçois le médecin sortir de la pièce. Il se tourne vers moi : - Tu dois être Maëlle ?

Je le regarde surprise : - Euh oui ...

Il sourit : - Lando m'a dit que tu allais arriver. Il va bien, tu peux y aller.

J'ouvre la porte doucement et entre. Il est allongé dans le lit et ne semble avoir aucune blessure grave. Lorsqu'il tourne la tête vers moi en me souriant avec douceur, je fonds en larmes. Il ouvre de grands yeux : - Non non non ne pleure pas Maëlle, je vais bien.

Voyant que je ne bouge pas, il essaie de se lever mais fait la grimace. Je m'avance alors vers lui tandis qu'il caresse ma joue et essaie de chasser mes larmes : - Maëlle, regarde moi, je vais bien.

Je secoue la tête : - Ne me dis pas que tu vas bien alors qu'il y a 10minutes tu étais encastré dans un mur !

Il soupire : - Oui et maintenant je suis sur ce lit d'hôpital, je n'ai rien de cassé, juste quelques bleus. Putain quand je pense que j'étais premier ... J'ai envie de tout casser !

Voyant que je ne réponds pas, il se décale dans son lit et me fait signe de le rejoindre. Je m'allonge donc à côté de lui tandis qu'il me prend dans ses bras. Je murmure : - J'ai eu si peur.

Il m'embrasse le sommet du crane : - Oui je comprends, mais c'est le risque ...

Je soupire : - Lando ...

- Je sais que c'est difficile à comprendre, mais tous les pilotes savent qu'en montant dans cette voiture on prend des risques. On a tous déjà vu des crashs impressionnants par le passé, qui se sont parfois très mal terminés. On n'est pas complètement inconscient, on connait les risques.

Je secoue la tête : - Et pourtant vous continuez de monter dans ces voitures.

Il sourit en me serrant un peu plus contre lui : - Bien sur. On aime trop ça pour arrêter. Et puis dans 99% des cas, on sait ce qu'on fait et on maitrise.

Renouveau - LN4 - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant