Camélys jouait avec ses cheveux en contemplant l'entraînement de Kélima. Suivant du regard les coups qu'elle donnait sur la poutre de bois, elle finit par se perdre dans l'observation d'une pâquerette. La saison des fleurs, qui débutait à peine, resplendissait déjà par ses couleurs. L'absence d'insectes lui avait traversé l'esprit, mais elle ne s'y était pas attardé. La princesse fit la moue, songeant à quel point Kélima était chanceuse d'être née en cette saison et pas en plein milieu de la saison chaude avec cette moiteur insoutenable. Elle releva la tête quand Kélima émit un soupir.
— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Camélys
— Je crois que je m'entraîne peut-être un peu trop, répondit Kélima en levant devant elle son poignet rougi par les chocs.
— Tu devrais arrêter, tu ne crois pas ?
Elle secoua la tête.
— Non, je préfère continuer un peu. Je veux être sûre d'y arriver. Dreis m'a demandé de travailler sur ma rapidité.
— Je ne comprends pas pourquoi tu lui as demandé de t'apprendre, déclara Camélys.
— Je dois progresser, lui répondit sa sœur.
— D'accord, mais pourquoi lui ? questionna la jeune princesse.
— Pourquoi pas ? contra Kélima. Et puis, tu vois quelqu'un d'autre pour le faire ?
Camélys secoua la tête en soupirant puis s'allongea dans l'herbe pour somnoler.
Durant plus d'une heure, Kélima continua de s'entraîner. Presque une semaine était passée depuis le début de ses cours avec Dreis. L'homme lui faisait accomplir des mouvements destinés à augmenter sa vitesse et la princesse s'appliquait à les réaliser. Elle complétait ensuite les cours avec ses propres entraînements, dès qu'elle en avait le temps.
Si elle et le jeune homme s'entendaient de mieux en mieux, c'est cependant avec Loucas qu'elle s'était découvert une véritable affinité. À plusieurs reprises ils avaient eu l'occasion de faire connaissance et l'humour rafraîchissant de l'homme lui plaisait beaucoup. De plus, Kélima, peu loquace avec ses nouvelles connaissances, appréciait grandement les monologues passionnants de Loucas.
Une douleur à la cheville la tira de ses pensées. Par manque d'attention Kélima avait frappé trop fort. Elle fit une grimace en voyant un filet de sang s'échapper d'une entaille.
— Bien... Fin de l'entraînement, décréta-t-elle en essuyant le sang.
Elle se dirigea vers sa sœur qui se levait et toutes deux rejoignirent le village. Alors qu'elles arrivaient à proximité de l'auberge, elles aperçurent Loucas qui, comme à son habitude, fit de grands gestes à leur attention. Camélys, qui n'avait pas fait un sourire de tout l'après-midi, laissa éclater sa bonne humeur en le voyant.
— Mais quel exploit ! Tu as réussi à faire sourire mademoiselle boudeuse, annonça Kélima à l'homme en arrivant à ses côtés.
— Mademoiselle boudeuse ? interrogea Loucas. Elle est toujours très souriante avec moi.
— Tu m'étonnes... murmura Kélima en voyant le regard que Camélys posait sur le jeune homme.
Un silence gênant, dont Kélima se délectait, s'installa quelques instants tandis que les deux sœurs s'affrontaient du regard.
— Bon, moi je vais aller me changer. Je vous laisse, déclara finalement Kélima.
Elle entra dans l'auberge et fut surprise de la voir pleine. Presque toutes les tables étaient complètes et le comptoir du bar n'avait plus une seule place de libre. La jeune femme chercha Amïna du regard et la trouva en train de servir des repas sur une table dans un coin de la salle. Elle se dirigea immédiatement vers sa collègue.
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Kélima (Terminée)
Fantasy« Le sang, la haine, la peur... Les images de son passé la hantaient. » Kélima est une jeune sorcière de seize ans, adoptée par le roi de Saeit alors qu'elle n'était qu'une enfant. Sa vie se partage entre ses cours, ses sorties avec son meilleur ami...