CHAPITRE 1

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-Amy-

Le ciel d'automne était grisâtre comme mon coeur écorché en criant de partir d'ici.
Mes pas sont devenus des poids aussi lourds que la douleur qu'engendre mon corps.

Un pas...deux pas...trois pas...rien.
J'essaie de marcher mais rien ne se passe.

La pluie est devenue piquante et amer.
Pourquoi suis-je ici déjà ?
Ah oui, pour acheter des clopes à ma mère.

Un pas...deux pas...trois pas...Et me voici devant le bureau de tabac.
La lumière jaillit à une faible intensité à vue de l'extérieur.
J'ouvre la porte en grelottant puis la petite clochette commença à jouer sa douce mélodie.

-Eh ! C'est pas un endroit pour mineurs ici ma grande ! , grogna le caissier.

-Oh...euh...ce n'est pas pour moi, mais pour ma mère. dis-je timidement.

Ses traits de visages s'adoucissent.

-Bon, je suis désolé. Mais tu devrais faire attention à toi à cette heure-ci.

-Oui...

L'homme posa ses coudes sur la caisse qui l'entoure.

-Bref, qu'est ce que tu veux ?

Je réfléchis aux mots que je souhaite prononcer avant de parler.

-Un paquet de cigarettes, s'il vous plaît.

Il se retourne puis pioche une petite boîte noire en carton.

-Tiens, dit-il en me tendant le paquet.

-Merci beaucoup.

Sur ce, je vais encore me confronter avec le froid glacial qui va traverser toutes les parcelles de mon corps.
Je marche jusqu'à ma maison en regardant le paysage recouvert de brume.
Le vent caresse mon visage mais aussi me donne des frissons.

Arrivé chez moi, je déverrouille la porte à l'aide de mes clés plutôt rouillées et pousse celle-ci.

-Ah t'es enfin là, tu foutais quoi ?

Ma mère, affalée sur le canapé regarda la télé en me parlant en même temps.

-Je...je, il faisait froid dehors.

Elle se retourne puis transperça mes yeux à l'aide de son regard d'ébène.

-Tu crois que c'est une réponse, ça ?

Je regarde le sol en retenant toutes mes larmes.
Je deviens beaucoup plus sensible quand on me reproche quelque chose.

D'un coup de tête, je file dans ma chambre sans dire un mot.
Cette endroit c'est tellement mon refuge.
Je suis dans ma bulle à chaque fois que j'y suis.

J'ouvre la porte et vit des posters de mes groupes préférés remplir mes murs.
C'est drôle quand on se dit qu'eux ne savent pas ce que j'endure.
Mais il faut aussi se dire qu'eux aussi ont leurs problèmes et ont un masque qui peuvent cacher des larmes et un visage brisé.

Je vis ma peluche préférée sur mon lit en train de m'attendre que je la prenne.
Celle-ci correspond à un mouton blanc qui sourit.
Au moins lui il est content.
Je la prends dans mes bras en la serrant très fort.
Les peluches sont les seuls petits êtres qui me donnent de l'affection.
Surtout celle-ci que j'ai depuis l'enfance.
Je n'ai pas d'animal de compagnie. Ma chienne est tragiquement décédée dans un accident de voiture.
Maintenant, j'aurais bien voulu avoir un petit chat mais malheureusement ma mère y est allergique.
Enfin bref.

J'ai une envie impulsive de peindre.
Je me dirige vers le chevalet et prend de la peinture.
Hop ! J'opte pour la couleur bleue nuit.
Je caresse la toile blanche à l'aide de mon pinceau.
Un trait...deux traits...trois traits...et ça s'enchaîne.
Maintenant, je vais opter pour de la peinture noir.
Je sens la colère me monter.
Mes mouvements deviennent de plus en plus violents et moins fluides.
J'appuie mon pinceau de plus en plus fort contre la toile et mes gestes deviennent plus rapides.
Je commence à voir un visage se dessiner.
C'est bon. J'ai terminé.
Ses yeux sont tristes. Il est triste.

On toque à la porte.
C'est ma mère.

-Ça va ? Qu'est que tu fous, là ?

Je la regarde timidement en lui disant :

-Ça va. J'étais juste en train de vérifier quelque chose !

-Me fais pas de peurs comme ça S.T.P. , rétorqua-t-elle.

Elle referma la porte.

Bon, commençons ma brillante idée.
L'idée que j'ai eu c'est que les gens découvrent pourquoi je me suis suicidée à l'aide d'indices en mettant des cassettes aux endroits et aux objets où j'ai eu des traumatismes. Je veux les faire réfléchir comme j'ai réfléchi tout ce temps. Les faire souffrir comme ils m'ont fait souffrir.
Pour cela, je dois sortir mes cassettes.

J'ouvrit mon tiroir de bureau et on pouvait voir de petites cassettes regroupées entre elles.
Je les prends deux par deux.
Après, je pris des marqueurs et de la peinture pour pouvoir customiser toutes mes cassettes.
Sur la première, je gribouille un petit "1" avec un marqueur noir puis je refais la même chose en écrivant "2", "3" etc...
Ensuite, je dessine des petits motifs à l'aide des couleurs que j'ai. Des vaguelettes, des nuages, des fleurs...font apparition sur les objets rectangulaire en plastique.
Dès que j'ai fini, je pris mon microphone et me levai de ma chaise pour m'enregistrer dans les différents endroits. Je pris un petit sac pour pouvoir mettre les cassettes dedans.
Heureusement que la peinture que j'ai sèche très vite.
J'ouvrit la porte de ma chambre et préviens ma mère que je vais sortir.

-Fais vite, me dit-elle.

J'ouvrit ensuite la porte d'entrée et disparaît de la maison.
Je prends mon vélo puis je mets mon sac dans le petit panier qui se situe devant.

-Allez, c'est parti ! ,dis-je.

Le vent caresse mon visage
Je vis le paysage vert défilant sous mes yeux. Toujours avec ce temps pluvieux.

Ayant fini de tout enregistrer et de placer toutes les cassettes aux endroits correspondant à mes traumatismes je rentre à la maison pour finir avec les objets.
On parle bien des objets dans ma maison car il y a aussi des objets qui se situent dans le lycée (où j'ai tenter de me faufiler dedans).

Je pris une robe et je commence à parler dans le microphone.

-Salut, c'est encore Amy, nous nous retrouvons sur la 6ème cassette...

Après avoir tout enregistrer, je me repose enfin sur mon lit.
Toutes mes pensées s'entremêlent.
Je pense aux flashbacks qui me reviennent.
J'en peux plus. Je veux en finir.
Pour cela, je prends une lame et me dirige dans la salle de bains pour faire semblant de me doucher.
Je fais couler l'eau à une température assez tiède. Je prends des médicaments et les pose à côté de la baignoire. Je suis habillée d'un vieux t-shirt gris à mon père (qui est décédé) et d'un bas de pyjama.
Je rentre dans la baignoire et m'y installe.
Je sens l'eau parcourir toutes les parcelles de mon corps.
Je pris les médicaments et m'engouffrait avec ceux là. Ma vue se troublait peu à peu. Après ça, je taillade mes veines. Je vis du sang couler sur ma peau et remplir la baignoire.
Je baignais de mon sang.
Je sens peu à peu que je m'éteint doucement.
Une...deux...trois...
Je suis morte.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 11 ⏰

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