𝐊𝐀𝐌𝐀𝐑𝐈

Prologue

Bonne lecture,

🖤

PROLOGUE

Amsterdam - 4 ans auparavant

KAMAR

L'air frais glisse sur ma peau alors que je déambule dans les rues bondées d'Amsterdam. Mes longs cheveux blonds se baladent sur mon visage à cause de la brise d'aujourd'hui. Je zieute l'heure sur ma montre.

Mince ! Je suis à la bourre, il va me tuer !

C'est la troisième fois cette semaine que je n'honore pas nos rendez-vous à l'heure. Et je sais à quel point Cain déteste les gens en retard.

J'accélère davantage mon allure, quitte à trottiner et bousculer quelques personnes sur mon passage. Je lâche des excuses aléatoires, la politesse avant tout ! Pourtant ça n'empêche pas certains grognons de m'insulter.

Cain est mon meilleur ami d'enfance. Il est adorable, un vrai bisounours, mais il y a des choses sur lesquelles il ne vaut mieux pas le contrarier.

Comme être en retard pour la troisième fois...

J'arrive enfin devant Break to Coffee, un tintement signale ma présence. Une fois à l'intérieur, une chaleur réconfortante m'enveloppe. Les épices sucrées s'infiltrent dans mes narines et suffisent à faire gargouiller mon ventre.

Ma mère me réprimanderait de prendre ce genre de repas à mon grand âge. Elle répète que notre corps n'en a plus besoin. Pourtant c'est aussi la première à me faire des crêpes au caramel le vendredi après-midi. Une habitude qui s'est instaurée au fil des années. Je pense surtout que c'est pour me dire de faire attention à ma santé, le sucre agit comme une drogue sur notre organisme.

Et il faut croire que depuis toute petite, j'ai une légère addiction pour les aliments sucrés.

— KAMAR !

Oups...

La voix irritée de mon meilleur ami sonne dans la pièce. J'arme mon visage d'un air désolé, un petit sourire vers le bas, des yeux suppliants et la tête légèrement penchée sur le côté. Je papillonne des cils en m'avançant vers lui, assis devant une petite table ronde au milieu de la salle.

— Si tu crois que tes beaux yeux vont m'attendrir, c'est mal me connaître.

Mince.

— Et si je te paye ton cappuccino supplément chantilly et en prime, je t'achète un cookie au pépite de chocolat noir, tu me pardonnes ?

Il fait mine de réfléchir en levant les yeux en l'air.

— Humm, je crois que ça peut se faire. Déclare-t-il finalement en se levant.

Je souffle, soulagée d'avoir été pardonnée avec un simple cookie et cappuccino. Cain est la preuve qu'acheter les gens, c'est facile et ça marche. Il m'ouvre grand les bras et je m'y loge sans attendre. Son odeur boisée s'infiltre dans mes narines, un parfum à travers lequel je me laisse bercer. On finit par se détacher, je m'assois tout en interpellant une serveuse pour passer notre commande.

— Quelle est ton excuse aujourd'hui ? Je sens encore l'amertume dans sa voix.

Je ne peux pas lui en vouloir de me faire les gros yeux. Trois fois en une semaine, on pourrait penser que je le fais exprès.

— Mon chat, Noupy, il a fait pipi sur mes affaires... ça m'apprendra à les laisser traîner au sol.

— Si je ne savais pas que Noupy avait tendance à vider sa vessie sur les vêtements qu'il croise, j'aurais pu ne pas te croire. Se moque-t-il, retrouvant soudainement sa bonne humeur habituelle.