Chapitre 11 : La Rencontre Inattendue

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Hugo n'avait jamais imaginé que son voyage en Italie le mènerait à une rencontre aussi bouleversante. Ayant décidé de prendre quelques semaines de congé pour explorer les merveilles de Rome, il espérait que les paysages pittoresques et les ruines antiques apaiseraient son esprit encore tourmenté par les souvenirs de Sasha. Il déambulait dans les ruelles étroites de Trastevere, le quartier bohème de Rome, quand il aperçut une petite librairie charmante nichée entre deux cafés. Attiré par l'odeur des livres anciens et l'atmosphère feutrée, il décida d'entrer. Alors qu'il parcourait les étagères remplies de livres, son regard se posa sur un exemplaire en italien de "La Divina Commedia" de Dante. À cet instant, une main fine se tendit pour saisir le même livre. Hugo leva les yeux, surpris, et se retrouva face à face avec Sasha. Le monde sembla s'arrêter. Les bruits de la rue et les murmures des autres clients s'évanouirent, laissant place à un silence lourd de tension et d'émotions. Sasha ? murmura-t-il, incrédule. Sasha, tout aussi stupéfaite, recula légèrement, les yeux écarquillés. Hugo... Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle, sa voix à peine audible. Je... Je suis en vacances. Et toi ? Moi aussi, répondit-elle en essayant de masquer son trouble. Je ne pensais pas te revoir ici, de toutes les places dans le monde. Un silence gêné s'installa entre eux, ponctué seulement par le bruissement des pages tournées par les autres clients. Leurs regards restaient fixés l'un sur l'autre, une myriade de questions et de sentiments non dits flottant dans l'air. On pourrait peut-être aller prendre un café ? proposa Hugo, brisant finalement le silence. Pour parler. Sasha hésita un instant, puis acquiesça doucement. Ils quittèrent la librairie ensemble et se dirigèrent vers un café pittoresque à quelques pas de là. Assis à une petite table en terrasse, ils commandèrent deux cappuccinos, tentant de retrouver un semblant de normalité. Les premiers échanges furent timides, chacun essayant de cacher son trouble. Ils parlèrent de leurs voyages, de leurs découvertes en Italie, évitant soigneusement d'aborder les sujets plus personnels et douloureux. Alors, qu'est-ce qui t'a amenée à Rome ? demanda finalement Hugo, cherchant à percer le voile de la réserve de Sasha. J'avais besoin de changer d'air, répondit-elle, jouant nerveusement avec sa tasse. De réfléchir. Et toi ? Pareil, admit-il. La vie était devenue un peu... trop compliquée. Sasha hocha la tête, comprenant parfaitement ce qu'il voulait dire. Leurs regards se croisèrent à nouveau, et cette fois, une étincelle de leurs souvenirs communs sembla passer entre eux. Hugo, je suis désolée pour ce qui s'est passé, dit-elle soudainement, la voix tremblante. Pour tout. Moi aussi, répondit-il doucement. Mais peut-être que c'était nécessaire. Pour nous retrouver, nous-mêmes. Ils continuèrent à discuter, leurs conversations devenant peu à peu plus profondes et sincères. Les barrières érigées par le temps et la distance commencèrent à s'effriter, laissant place à une connexion renouvelée, teintée de nostalgie et d'espoir. Alors que le soleil commençait à se coucher, baignant la ville d'une lumière dorée, Hugo et Sasha réalisèrent que leur rencontre à Rome n'était peut-être pas aussi fortuite qu'elle en avait l'air. C'était peut-être une nouvelle chance, une opportunité de réécrire leur histoire à contretemps.

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