Nous sommes vendredi quatre février mille-neuf-cent-vingt-deux, j'attend ma Pierette, place de la Concorde, Paris huitième. Nous ne nous sommes pas vue depuis déjà trois mois, et, pour des jumeaux, c'est bien trop long. Je suis vraiment heureux de l'a revoir, elle a énormément manqué à mon cœur. Dernièrement, elle a été très prise avec son nouveau travail de comédienne de théâtre, et puis, j'ai l'impression que Marcel, son patron, est très exigeant avec elle concernant le boulot. La voilà qui arrive ! Elle me sourit, nous nous jetons dans les bras.
- Oh ! Mon Pierrot, comme tu m'as manqué ! J'avais l'habitude d'être avec toi tout les jours, durant toutes notre vie, et voilà qu'aujourd'hui nous ne trouvons même plus une minute pour nous voir.
Elle s'assit près de moi. Je remarque qu'elle a un maquillage encore plus extravagant que d'habitude. Mais il est aussi plus précis, plus rechercher. Avec sa bouche en coeur, ses yeux ronds et ses sourcils tristes, je reconnais bien ma Pierette tout de même. J'essaie de l'analyse un peu, mais sans trop de mal car je l'a connais mieux que je me connais moi-meme. Elle poursuit :
- Alors, dit moi, comment-va tu mon Pierrot ?
- Oh, je suis si heureux de te voir. Je vais bien, mais surtout lorsque tu est près de moi. Je ne peux être séparé de ma jumelle ! ( Elle rit discrètement) Mais je voudrais d'abord savoir tout sur toi !
- Je ne peux pas être séparé de toi trop longtemps non plus. Mais ne parlons pas de moi de suite, je suis trop pressé d'entendre tout sur ta nouvelle vie à la roulotte ? Est ce que tu a réussi à accomplir ton rêve de tout petit ?
- Tu est si bonne, ma chère sœur. Alors, je vais te raconter puisque tu me le demande. Cela fait déjà deux mois que je suis dans la roulotte, avant, j'était dans une autre et...(elle m'interrompt)
- Vraiment ?! Tient, ça alors ! Je ne le savais pas que tu avais changé, je pensais que tu avait toujours été dans la même, tu n'est plus dans celle où il y a Victor ?
- Non. Je l'ai quitté très tôt. En fait, ils me traitaient tous bien mal là ba et...( elle m'interrompt encore)
- Oh ! Ce n'est pas possible ! Eux ! Mal traitez mon Pierrot. Mais, comment ?
- Et bien, premièrement, ils me battaient, il m'insultaient en me traitant d'incapable et tout les membres du groupe m'humiliaient et me rabaissaient en me disant que je ne faisait rire personne, que je n'avais qu'un humour triste et étrange. ( choquée, elle vient de cacher sa bouche avec sa main). Victor, qui, comme tu le sais, est le directeur, sans jamais qu'il me propose son aide, m'a supposer que quitté la roulotte arrangerait mes sois disant « soucis d'intégration ». Le lendemain j'était partit. Sur le chemin du retour, seul, je pleurait à chaude larmes, mais un petit garçon m'a vu. Je l'ai reconnu en me souvenant qu'il regardait souvent mes spectacles. Il était toujours assis au premier rang. En me tirant la main, il m'a emmené en courant, j'en ai fait tombé mon chapeau. Il m'a emmener dans la roulotte où je suis maintenant. Le dirigeant de celle-ci, Roger, s'entend très bien avec moi. Ne t'en fait pas ma soeur, j'y suis bien heureux désormais. Et, oui, j'ai accompli mon rêve d'enfant, celui d'être un pantin fou, un clown, un poète. Je crois que je suis un artiste !- Oh que oui tu l'est ! Je suis si heureuse d'entendre ses bonnes nouvelles, mais je suis tellement attristé de ce que tu as vécu avant tout ce beau rêve. Toute cette tristesse, toutes ces méchancetés que tu as subit. Je n'ai même pas été là pour t'aider, pour te soutenir, pour essuyer tes petites larmes que j'essuyai souvent lorsque nous étions petit. Oh, excuse moi, j'aurai aimé te sauver, mais cette fois je ne l'ai pu. Et, ce à cause de mon nouveau travail. J'exige que nous nous voyons plus souvent !
A-t-elle dit avec un clin d'œil complice.
- J'en suis plus que d'accord, promettons nous de ne plus jamais nous quitté, pas de plus d'une semaine !
- C'est promis !
- Alors raconte-moi tout, je veux savoir ! Comment c'est la vie de comédienne ? Et ton patron ? Te traite-t-il bien ? ce certain... Marcel ? Je crois ?
Je vois ses yeux qui s'adoucissent, elle baisse la tête, sourit et me prend la main.
- Marcel me traite plus que bien, car il est mon amant.
Je bondit d'un coup
- Quoi !
- Ne t'inquiète pas Pierronet,(c'est un surnom qu'elle me donne depuis enfant) il est adorable avec moi, il est mon prince charmant. Nous sommes très amoureux lui et moi tu sais !
- J'en suis si heureux, tu ne peux même pas t'imaginer, je t'assure mais il a intérêt à bien te traiter sinon, c'est moi qui le traiterait mal !
Nos rires s'envolent dans le ciel de Paris. Elle reprend :
- Depuis que je travail dans le « théâtre Michel », je suis vraiment épanouie. Les gens sont si gentils avec moi, tout le monde trouve que j'ai un vrai talent. Marcel est exigeant avec moi, mais c'est pour me pousser à réussir, il sait qu'en j'en ai les capacités, du moins, c'est ce qu'il dit. Il veut que je vive mon rêve, et sans sans rendre compte, il m'en a crée un autre.
- Lequel ?
- Lui
- Oh! Pierrette, Tu est si amoureuse !
- Oui je le suis. Mais crois moi j'ai des raisons de l'être. Notre différence d'âge ne définit aucunement notre amour, car il est plus puissants que tout. Bientôt je prend le train pour aller en Angleterre, un nouveau projet s'est présenté à Marcel et il aimerait que je joue le rôle principal.
- Splendide ! De quoi parle la pièce ?
- Je n'en sais pas trop encore, Marcel n'a pas voulu me dire, il aimerait que j'en sache plus là ba, mais je crois que cela parle des classes sociales. Elle marque une pause et elle lève les yeux aux ciel pour réfléchir. Ayant retrouvé le fil de sa pensée, elle me demande avec un sourire coquin : Mais dit-moi, as-tu trouver ta Colombine mon Pierot ?
J'explose de rire, et elle aussi. Je lui répond, encore amusée de son humour : Il y a bien une fille à la roulotte, une fille qui me tape à l'œil. Mais elle ne s'appelle pas Colombine. Elle s'appelle Germaine. Nous travaillons ensemble, elle s'occupe des marionnettes comme moi. Parfois, c'est nous qui faisons certains spectacles. Nous sommes très vite devenus complices, mais je ne sais pas si elle ressens les mêmes choses que moi.
- Alors, avoue lui !
- Ce n'est pas si simple...
- Et pourquoi donc ?
- Car c'est la fille de Roger , et j'ai peur qu'il change son opinion sur moi. Je ne pense pas qu'il donnerait la main de sa fille a un un pantin fou, là pour amuser la galerie et sans grande ressource financière.
- Peut-importe, suit ton coeur, et tout ira bien, comme tu l'a toujours fait.
Nous nous sommes promenés main dans la main dans les rues de Paris, comme deux enfants en discutant sans s'arrêter et sans voir les aiguilles tourné. C'est comme si le temps s'arrêtait. Avec elle, tout est spécial, tout est beau, tout est magique. Chaque fois que je l'a retrouve, je ne veux plus la quitté, et pour rien au monde je voudrais la perdre. Elle est m'est trop chère, c'est la prunelle de mes yeux. Je décrocherai toutes les étoiles de la constellation pour illuminer ses yeux d'étincelles. Je pourrai me battre, traverser les mers et les montagnes rien que pour qu'elle dorme au chaud dans un lit. j'accepterai la mort, la misère et le chagrin pour qu'elle soit chérie, soignée, protégée et heureuse. Je pourrai être aimé par toute la terre, elle restera l'unique personne par laquelle je veux être aimé, par laquelle mon âme est attachée profondément, la seul et l'unique. Je préférerai être détestée par la terre entière, plutôt que d'être détesté par elle. Je lui resterai fidèle, je ne l'abandonnerai jamais et même si elle le faisait, je pourrai attendre toute ma vie qu'elle revienne à moi, sans remords, sans haine et sans vengeance avec les bras grands ouvert et un sourire chaleureux. Je l'aimerai toujours quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle devienne, elle fait partit de mon âme plus que moi même j'en fait parti. Durant notre balade, elle tenait beaucoup à me montrer son théâtre où elle travaille, elle m'a donc emmené au « théâtre Michel » pour que je découvre son art, ses amis et son univers. Je n'ai pas encore vu son chère Marcel, mais j'ai rencontrer les autres comédiens. Ils sont très amusants, nous avons beaucoup rit, et ils ont tous un bon cœur, sincère et bienveillant. J'ai rencontrer Paul, un petit mince, brun aux lunettes, ridé sur le front, solitaire, perfectionniste dans son travail et passionné par le jeu de scène et la littérature Russe. Il était assez réservé, il répétait seul dans son coin et je voyais ses mains trembler souvent. De ce que Pierette m'a dit, il est très dur avec lui-même et de nature angoissé. J'ai aussi fait la connaissance de Lucien, très grande taille, blond aux yeux noir et extraverti. L'inverse de Paul. Il est venu vers moi très rapidement pour faire m'a connaissance. Sa spécialité, c'est le théâtre comique. Il aime faire rire et il parait avoir confiance en lui. Il dégage une assurance et un charme assez frappant. Pierette m'a révélé en secret dans l'oreille qu'il serait amoureux de Suzanne. Selon Pierette, elle est aussi perfectionniste et professionnel que Paul dans son travail. Suzanne serait quelqu'un de passionnée par la littérature anglophone, et son domaine est le théâtre romantique. En dehors du théâtre, elle pratique de la danse classique de ballet. Pierette m'a décrit une personne très douce, emphatique, discrète et respectueuse envers tout le monde. La légende raconte qu'elle ne s'énerve jamais. Je ne l'ai qu'aperçu mais j'ai constater qu'elle est blonde aux cheveux assez long, avec des yeux clair, un teint très pale. Pendant que Lucien me parlait vivement, que Paul répétait son texte dans son coin, et que Suzanne, tout au bout de la salle de répétition, sans qu'elle nous ai vu ou entendu, se dépêchait pour aller dans sa loge, un porte claqua. C'était Colette qui fit son apparition de manière soudaine, et inattendue. Lucien se retourna pour l'a saluer.
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Les jumeaux de Paris
AdventureEntre un père alcoolique et une mère prostituée, les jumeaux Pierot et Pierette on eut une enfance particulièrement instable et pauvre. Pendant cette enfance des plus difficiles, ils ont créé entre eux un liens de complicité très fort, qui leurs a...