Après une attente qui m'a semblé interminable, la lumière du soleil pénétra enfin dans l'obscurité où je m'étais réfugié. Les créatures cauchemardesques qui m'avaient attaqué semblaient s'être évaporées comme des ombres dissipées par la lumière, laissant derrière elles un silence oppressant. La terreur viscérale qui m'avait envahi se dissipa peu à peu, cédant la place à une curiosité nouvelle, aussi vive que l'éclat du jour.
Je décidai de braver l'inconnu et d'explorer le temple mystérieux qui se dressait devant moi. En me frayant un chemin à travers les décombres, ma première découverte fut une fresque murale colossale, peinte avec une précision stupéfiante. La fresque représentait une carte énigmatique, divisée en cinq régions distinctes : une forêt dense et mystérieuse, un désert aride et impitoyable, une montagne imposante et déchiquetée, une plaine vaste et accueillante, et une plage baignée par des vagues tumultueuses. Les noms des lieux étaient gravés en lettres anciennes et élégantes : la Plaine du Dénis, les Monts de la Fureur, la Sylve des Négociations, la Côte des Lamentations, et le Désert de l'Acceptation.
Je pris un moment pour analyser ces inscriptions. Actuellement, j'étais situé dans le Désert de l'Acceptation, un lieu de chaleur étouffante et de sable brûlant. Tandis que j'examinais plus attentivement la fresque, un détail me frappa de manière inattendue : je pouvais lire les inscriptions. Cette réalisation me laissa stupéfait. La capacité de lire dans ce monde mystérieux était un don inconnu dont je ne me souvenais pas avoir acquis. L'étonnement mêlé à l'émerveillement se mêla à ma curiosité, renforçant mon désir de découvrir les secrets que ce temple pouvait receler.
En poursuivant mon exploration, mon regard fut attiré par une brique légèrement décalée dans le mur. Cette anomalie éveilla ma curiosité. En la poussant avec précaution, un mécanisme caché s'enclencha avec un grincement métallique, révélant cinq portes dissimulées derrière des panneaux coulissants.
Je choisis d'explorer la salle directement en face de moi. La pièce était austère, illuminée par une lumière tamisée filtrée à travers des ouvertures étroites. Un texte ancien était gravé sur un mur, détaillant les quatre races dominantes de ce monde mystérieux :
Les Ignoriels : Des anges majestueux à la beauté surnaturelle, dotés de grandes ailes et de cheveux flamboyants d'un rouge ardent. Leur auréole rougeâtre, semblable à une lueur d'incendie, brillait d'un éclat éthéré. Ils résidaient dans la Plaine du Dénis, où leur éclat contrastait avec le paysage serein et verdoyant.
Les Glacéride : Des êtres à la peau d'un marron pâle, ornés de cicatrices en forme de coutures, et dont les cheveux se transformaient en glace sculptée. De petits cristaux de glace, comme des éclats d'étoiles gelées, parsemaient leur corps. Leur apparence se fondait parfaitement dans les sommets glacés des Monts de la Fureur, où ils vivaient isolés dans un environnement hostile.
Les Vérian : Ces créatures mystérieuses ressemblaient vaguement à des chacals, vêtues de longs manteaux ou capes indistinctes. La fresque ne fournissait pas beaucoup de détails sur eux, les laissant enveloppés dans un voile de mystère. Ils résidaient dans la Sylve des Négociations, où leur nature insaisissable et leurs intentions obscures ajoutaient à la mystique de la forêt dense.
Les Éclipsians : Des êtres aquatiques à la peau bronzée, avec des cheveux en cire qui se drapaient comme des algues marines. Leur apparence évoquait celle des hommes-poissons, avec des traits adaptés à la vie dans les eaux profondes des Côtes des Lamentations. Leur peau bronzée se mêlait harmonieusement au paysage marin sombre et mélancolique.
Le texte était enrichi de fresques détaillées représentant chacune de ces races dans leur environnement naturel. Les Ignoriels, resplendissants dans leur plaine luxuriante ; les Glacéride, figés dans les glaces éternelles ; les Vérian, énigmatiques dans les ombres de la forêt ; et les Éclipsians, mélancoliques au bord de la mer. Chaque fresque offrait un aperçu de leur monde, mais je décidai de mettre de côté ces illustrations pour me concentrer sur les autres découvertes.
En poursuivant mon exploration, je découvris que les quatre autres salles étaient toutes similaires, chacune contenant un autel imposant avec un mot gravé en lettres anciennes : déni, colère, marchandage, et dépression. Ces mots semblaient symboliser les étapes d'un processus émotionnel complexe. Il apparaissait que chaque autel attendait l'offrande d'un objet spécifique, mais je n'avais aucune idée de ce que cela pourrait être.
Ma quête me conduisit ensuite vers une nouvelle salle : une bibliothèque immense et silencieuse. Les murs étaient couverts de fresques fascinantes et de manuscrits anciens, les rayonnages débordant de volumes poussiéreux. En examinant les fresques, je découvris des informations cruciales : chaque nuit dans ce monde était une épreuve à surmonter, conçue pour tester les limites des individus. Pour triompher, il fallait franchir des obstacles psychologiques et satisfaire Vanitas, la divinité primordiale et créatrice. Les défis nocturnes étaient liés aux épreuves imposées par d'autres divinités, et il était recommandé de résoudre leurs énigmes et d'éliminer les malédictions qu'ils avaient pu répandre.
Les fresques décrivaient également les Entités du Deuil, des créatures sinistres qui apparaissent lors des Nuits du Deuil, des périodes particulièrement sombres et éprouvantes. Leur présence était associée à une intensification des épreuves, mettant à l'épreuve les limites de la résistance et de la résilience des habitants. Leur apparition était souvent un signe que les épreuves de la nuit seraient plus difficiles, augmentant les défis auxquels les individus devaient faire face.
Déterminé à comprendre pleinement la complexité de cet univers, je passai plusieurs jours à explorer la bibliothèque, déchiffrant les textes anciens et accumulant des connaissances précieuses. Les heures s'étiraient alors que je plongeais dans les mystères de ce lieu sacré. Chaque livre, chaque rouleau de parchemin, semblait contenir une pièce du puzzle complexe que je devais assembler. Les écrits, parfois déchiquetés et abîmés par le temps, offraient des indices précieux sur les épreuves à venir et les moyens de les surmonter.
Après sept jours et six nuits d'efforts acharnés, mon esprit était clair et ma résolution était fermement ancrée. J'avais assimilé une quantité considérable de connaissances et de stratégies pour affronter les défis à venir. Je me sentais prêt à quitter le Désert de l'Acceptation, avec une compréhension plus profonde de la nature des épreuves que j'allais rencontrer. Avec un sentiment de détermination renouvelée, je me dirigeai vers la Plaine du Dénis, prêt à poursuivre mon voyage dans cet univers aussi fascinant que périlleux. Les mystères du temple et les révélations de la bibliothèque m'avaient préparé à affronter les défis de cette nouvelle région, et j'étais prêt à découvrir ce que la Plaine du Dénis avait à offrir.
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Les nuits du Deuils
FantasyIl s'agit de l'histoire d'un vagabond amnésique, il se réveille dans un monde inconnu, nu et sans aucun souvenir de son passé. Désemparé et confus, il se lance dans une quête périlleuse pour retrouver son identité et comprendre sa raison d'être. Son...