Passion dans les ombres de la vengeance

1.L'éveil de la Vengeance

La nuit s'était abattue sur les rues étroites et chaotiques de San Salvador, comme une toile sombre tissée par le destin. Isabella se tenait seule devant la tombe fraîchement creusée de son frère aîné, Diego. Les bougies vacillaient doucement, projetant des ombres dansantes sur les pierres tombales alentour, créant une atmosphère lugubre qui reflétait parfaitement l'état d'esprit d'Isabella.

« Diego, » murmura-t-elle, la voix tremblante de tristesse contenue. « Pourquoi toi ? »

Les dernières paroles échangées avec Diego résonnaient encore dans l'esprit d'Isabella, comme un mantra lancinant de promesses brisées et de vies volées. Son cœur était lourd de chagrin et de colère, une colère froide et implacable qui consumait tout sur son passage. Elle n'avait plus rien à perdre. Les larmes qui coulaient silencieusement sur ses joues étaient un mélange de tristesse et de détermination.

C'était ici, parmi les tombes silencieuses et les souvenirs brisés, que naquit la promesse de vengeance d'Isabella. Elle ferma les yeux un instant, se perdant dans ses pensées tourbillonnantes, avant de rouvrir les yeux pour fixer intensément l'horizon obscurci par les nuages de fumée des quartiers défavorisés.

« Je te vengerai, Diego, » déclara-t-elle à voix haute cette fois-ci, son ton empreint d'une détermination glaciale. « Peu importe où cela me mène. »

Le vent nocturne souffla à travers le cimetière, faisant frissonner Isabella dans sa robe noire. Elle tira son châle plus étroitement autour d'elle, cherchant un peu de réconfort dans le froid impitoyable de la nuit. Jetant un regard autour d'elle, elle nota mentalement l'heure tardive affichée sur son téléphone portable : minuit approchait rapidement, et elle savait qu'elle ne devait pas tarder.

« San Salvador, minuit, 17 août »,
murmura-t-elle à elle-même, enregistrant la date précise dans sa mémoire comme un serment solennel.

La villa familiale où résidait Isabella se dressait majestueusement sur une colline surplombant la ville. Les lumières de la maison étaient éteintes à son retour, rendant chaque pièce plus grande et plus silencieuse que jamais. Elle monta les escaliers avec précaution jusqu'à sa chambre, une oasis de luxe et de confort dans cette demeure imposante. Les murs étaient décorés de tableaux d'art local, les meubles en bois sombre étaient disposés avec élégance, et une vue imprenable sur San Salvador s'étendait au-delà des grandes fenêtres.

Isabella s'assit à son bureau en chêne massif, allumant une lampe dorée qui diffusait une lueur chaleureuse dans la pièce. Des piles de cahiers et de livres remplissaient l'étagère près de son lit à baldaquin, un sanctuaire où elle écrivait ses pensées les plus profondes et planifiait ses stratégies pour obtenir justice.

Alors qu'elle consultait ses notes sur son ordinateur portable, elle entendit des murmures étouffés en bas. C'était son père, un homme de stature imposante et d'expression austère depuis la tragédie qui avait frappé leur famille. Sa mère, malade depuis plusieurs mois, ajoutait une aura de tristesse palpable à leur demeure autrefois vibrante.

Les voix de ses parents, rares et distantes depuis la perte de Diego, résonnaient faiblement dans la maison. Isabella soupira, sentant un mélange de nostalgie et de frustration monter en elle alors qu'elle essayait de se concentrer sur les informations qu'elle avait recueillies.

Son téléphone vibra soudainement, brisant le silence. Un message d'un contact anonyme s'afficha à l'écran, proposant une rencontre pour le lendemain soir, au même endroit. Isabella retint son souffle, ses doigts frôlant l'écran du téléphone alors qu'elle ouvrait le message cryptique.

« Rencontrez-moi demain soir. Même lieu. Ne parlez à personne. »

Son cœur battait la chamade d'excitation mêlée d'une nervosité fébrile. Enfin, peut-être, la vérité émergerait des ténèbres qui avaient enveloppé sa vie depuis trop longtemps.