J'enfile la capuche sur ma tête et range mon sac sur mon dos. Je pouvais voir la mine boudeuse de ma mère au bout de la rue. Je soufflai légèrement pour me préparer aux conneries que je vais entendre sous peu. Ses yeux bleus me perçaient du regard , c'est le reflet des miens . Elle avait l'air bien énervé, je n'y prêtais pas attention enfin je me suis habituée. Je jette mon sac à l'intérieur de la voiture puis m'installe à mon tour. Je relève la tête pour voir mon père assis sur le côté passager en avant , d'habitude il travaille à cette heure. Ne me dîtes pas qu'ils ont appelé mes deux parents? Je jetai ma tête en arrière puis place mes écouteurs dans mes oreilles, jamais sans écouteurs en présence de mes parents. Ma mère monta à son tour, je pouvais sentir sa colère en sa juste présence. Je fermais les yeux en ignorant que nous étions trois dans la même voiture, en théorie ils étaient là mais pour moi il n'y avait pas plus d'une personne dans cette voiture. Au bout de quelques minutes, la voiture s'arrêta brusquement ce qui me tira en sursaut. Mes écouteurs viennent d'être arracher des mains de ma mère. J'étais sous le choc....
— Ton père et moi on a à te parler et tu vas nous écouter jeune fille
Elle me sort toujours cette fameuse phrase avant que tout parte en vrille. Je jetai à nouveau ma tête en arrière, m'abstenant de ne pas péter les plombs
— Malissa !
— Qué madre? Estoy atrás de ti ( Quoi maman? Je suis là juste derrière toi)
Je savais déjà comment ça va se terminer. Elle va me sortir toutes les merdes qui la passent par la tête, on va se crier dessus comme deux folles, mon père lui , il ne dira rien et ne fera rien qu'à part secouer la tête pour appuyer toutes les théories de maman ensuite on va rentrer à la maison, je vais filer dans ma chambre et de ne pas leur adresser la parole pendant une semaine . C'est comme un boomerang. Mais aujourd'hui , j'en avais l'estomac lourd d'émotions refoulées, la gorge serrée de mots que je n'ai jamais pu exprimer enfin qu'on ne m'a jamais laissé exprimer. J'en avais la tête lourde et c'est là que j'ai compris que j'en avais marre de n'être pas comprise , j'en avais marre qu'on s'en fout littéralement de ce que moi je ressens. Mes yeux me piquaient , ma poitrine se serra, je sentais les larmes me monter aux yeux à force d'entendre ma mère me traiter d'enfant ingrate, que je ne mérite rien dans ma vie , me reproche mon comportement, que je foutais ma vie en l'air , que j'avais pas d'avenir ...
— T'avais promis de ne plus toucher à une cigarette Malissa ! T'AVAIS PROMIS
— Oui je sais ! Je sais
Et c'était parti pour une séance de pleurs et de sanglots
— Arrête de pleurer comme ça ! Relève la tête Malissa !
— Ma...
— On m'a appelé pour me dire que toi Malissa! Que ma fille n'était pas en cours mais plutôt dehors entrain de fumer avec une bande de délinquants !!! REGARDE-MOI MALISSA !
Elle s'arrêta un moment pour me regarder avec dédain puis redémarre la voiture sans rien dire de plus. Je jetai mon regard par la fenêtre car j'avais les yeux lourds pour regarder devant moi
— Tu... tu vas finir comme ces sales putes sur les trottoirs à foutre ta vie en l'air comme ça ! C'est ça que tu veux n'est-ce pas?
— Querida...(Chérie)
Le chat lui a enfin rendu sa langue
— J'ai tellement honte de toi, j'ai honte que tu sois ma fille , je te reconnais même plus Malissa
— Mais va te faire foutre Andrea ! Tu crois que je suis fière que tu sois ma mère ?
— no lo puedo creer ( je n'y crois pas) tu vas voir ce qui va se passer quand on arriva à la maison Malissa ! Tu vas me connaître MALISSA! Tu vas me connaître !
– Quoi? Tu vas faire quoi maman? Tu vas faire quoi que tu ne m'as pas déjà fais?
— Malissa por favor ( Malissa... stp) prononce mon père tout bas
— Toi papa , tu ne me parles pas ! Vous savez quoi?
Je me mettais aussitôt à ouvrir la portière
— Je ne veux plus rester dans cette voiture... je ne veux plus ... Je ne veux plus... Vous pouvez aller vous faire foutre tous les deux
— Malissa .... Malissa lâche cette putain de porte
— MALISSA ! Basta ( Malissa ! Arrête)
— Ne me dîtes pas ce que je dois faire ! BORDEL DE MERDE ! Ça fait presque six mois que je suis revenue du désintox , vous ne m'avez même pas poser la question une fois « Malissa comment tu te sens? » et vous osez me reprocher des choses alors que vous vous en foutez complètement de ce que je ressens ! Toi papa , tu ne peux même plus me regarder dans les yeux .... Tu... tu penses que je ne l'avais pas remarqué ?
— Mi niña, on va discuter tranquillement arrivé à la maison , d'accord ?
— JE NE VEUX PAS RENTRER À LA MAISON !
J'abattais mes poings sur la portière tout en pleurant... J'ai mal... oui j'ai mal. Ça m'a pris du temps pour me l'avouer mais oui j'ai mal.
— Maman .... Déverrouille cette porte ! Mierda
Je perdais le contrôle et ma mère aussi, elle quitta une main du volant pour me maintenir alors que je me débattais en sanglots
— Por favor Malissa ! Basta !
— Andrea !
On n'avait tous perdu le contrôle , au bout des minutes qui suivent, j'entendais simplement le bruit d'une chose s'abattre sur nous.
2 ans plus tard
Aujourd'hui , c'est le jour où je dois aller m'installer avec ma nouvelle famille d'accueil. C'est ma quatrième depuis. Madame Carmen, l'agence de protection des mineurs , m'attendait en bas du bâtiment. Je rangeai mes derrières affaires puis descends , elle me souriait déjà en me voyant arriver au loin. C'est la femme gentille que je connaisse à Madrid disons qu'elle fait juste son travail parce qu'il n'y a pas de personnes gentilles à Madrid. Elle me prend dans ses bras quand je fus plus proche d'elle
— oh Malissa ... comment vas-tu mi niña ?
Je la souris doucement pour la dire que ça allait. De toute façon , je n'ai pas de grandes réponses à cette question
— Allez viens, je t'ai apporté deux trois choses
Je monte dans la voiture , elle à son tour puis démarre. Le trajet se déroula silencieusement, je ne suis pas très bavarde mais j'apprécie bien la présence de Madame Carmen. Ce fût trente minutes de route puis on arriva devant une maison méditerranéenne. «C'est là que ma quatrième vie commence» me dis je. Je prends une grande inspiration sous le regard observatrice de Madame Carmen
— Malissa....
— Ça va aller Madame Carmen , je vous assure ça va
— Écoute moi Malissa
Elle prend mes deux mains et m'incite à la regarder
— Je veux que tu ailles bien mi bella (ma belle) je veux que tu sois heureuse d'accord? Je suis là pour toi ok? Si ça ne va pas , tu peux juste m'appeler d'accord?
Je ne peux m'empêcher de jeter une larme , j'hoche la tête pour dire oui
— Viens là mi niña
Elle me prend dans ses bras puis me caresse légèrement le dos pendant de brèves secondes. Elle termine toujours avec un grand sourire puis nous sortons de la voiture. C'était toujours rien de particulier, comme à l'habitude, le couple dans leur délire d'avoir une nouvelle « fille » , Madame Carmen qui expliquait les règles et les conditions à respecter pour ensuite signer un tas de papier et après c'est la « fameuse » visite puis « l'illustre » chambre préparée pour moi.
C'est devenu ma vie depuis, rien de particulier, c'était juste moi . Juste Malissa López~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
J'espère que vous allez bien❤️ alors dites-moi ce que vous en pensez du prologue? Quels sont vos feed-back ? Qu'en pensez de Malissa ? C'est notre chouchou hein 🥹 j'attends vos commentaires
Premier chapitre sous peu ...🫶🏾
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Malissa López
RomanceOrpheline, rebelle et fière, cette jeune femme de 17 ans doit affronter ses traumas, assumer sa vie , guérir de ses blessures et en être l'autrice de sa propre histoire