CHAPITRE 2

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Je lui dit au revoir, pas pour de bon, mais pour le moment.

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KIYO

Le son de ma valise qui roule sur le sol lisse de l'aéroport, les au revoir autour et mon dernier au revoir à côté de moi.

Comment le dire ?

Au revoir papa, prends bien soin de maman et de ma petite sœur, Inaya, prends la dans tes bras de ma part parce que je n'ai pas eu la force de le faire moi même... Tu sais papa, j'ai peur, j'ai vraiment peur... Ne m'oubliez pas... Même si je sais que je n'arriverai pas à envoyer le premier message, demandez de mes nouvelles, au fond de moi il y a toujours une partie qui pense à vous...

Je m'arrête net et regarde mon père, hésitante, alors qu'il me regarde avec un petit sourire triste.

- Au revoir papa...

Mon cœur se serre en l'imaginant partir sans mes paroles.

Il me prend donc dans ses bras et je sais à partir de ce moment que je n'ai plus besoin de le dire, il le sait.

Je lui dit au revoir, pas pour de bon, mais pour le moment.

New York m'attend, qui aurait cru que je partirais aussi loin à mes 18 ans, dans un de ces états célèbres, tellement clichés, pour faire de la musique, de la danse, de l'art.

Je n'ai pas plus d'informations que ça mais je serais logée et je saurais m'y faire, je n'ai pas le choix.

Sincèrement, après avoir passé le concours d'entrée, je n'étais certaine de rien. Je n'avais pas peur, j'attendais de voir ce que le futur me réservais et je m'adapterai.

Mais en m'adaptant trop souvent, j'oublie ce que je souhaite vraiment.

C'est ça qui me fait peur, comment savoir quand on a fait le bon choix ?

Comment vivre avec envie ?

L'un de mes plus longs vols, 32h, et pourtant ça ne me dérange pas.

Je ferme les yeux est pense à ces vagues douces qui frôlent ma peau, à ces nuits passées à m'échapper, combler cette solitude par le simple bruit des vagues, par les caresses du vent, par la présence des étoiles et admirer ce ciel sans risquer d'avoir mal aux yeux, admirer cette nuit sans crainte.

La nuit est douce et réconfortante mais trop de personnes la sacrifie pour un sommeil perdu dans des milliers d'autres.

En fermant les yeux, le temps passe plus vite, comme si le vide pouvait en combler un autre, une boucle infernale entre le temps et l'ennuie.

J'arrive au bout de ce vol avec un léger soulagement, ce soulagement de ne plus entendre ces ronflements interminables dans mes oreilles, ce soulagement de ne plus sentir tout ce monde si proche.

Ma valise roule encore mais dans l'aéroport d'arrivée, une étape de moins même si elle n'est pas comparable aux prochaines.

J'analyse tout autour de moi en un regard, la première chose que je remarque c'est que tout est démesuré, étouffant, j'ai encore plus ce sentiment d'être un point perdu dans le monde.

En arrivant à la Temporal Music, je remarque ce gigantesque jardin rempli d'une somptueuse végétation et de magnifiques fontaines sculptées. Les différents bâtiments en face de moi sont impressionnants et aussi beaux que les fontaines, dans un mariage parfait entre l'ancien et la fraîcheur du nouveau avec des baies vitrées et une entrée principale enviée par le simple portail que je vient de passer.

Une aire nouvelle.

Mais ce qui attire le plus mon attention à ce moment-là était ces petites fleurs bleus parsemant le sol, au lieu de continuer sur le chemin tracé à travers toute cette nature, mon regard s'égare loin du chemin avant de revenir à la réalité et continuer mes pas sur le gravier.

Je trouverai sûrement l'opportunité d'admirer ça plus tard.

Toujours avec un air neutre mais efficace, je rentre dans le hall et ouvre plus grand les yeux en voyant ce plafond qui a l'air si loin, si haut et cet art du décor... L'impression que chaque chose a été pensée et réfléchie pour que le « wow » soit la bienvenue ; c'est d'ailleurs ce que j'entends autour de moi mais je ne fais pas attention au différentes personnes et j'en profite pour demander la clé au bureau d'accueil.

La dame qui s'occupe de l'accueil a l'air tellement jeune que je l'aurai cru élève ici sans son badge.

Elle me donne la clé et m'indique le bâtiment et l'étage avant que je ne prenne fausse route.

Bâtiment 3, 2ème étage, porte 12.

Je crois que le pire dans cette histoire c'est que ma valise commence à devenir de plus en plus lourde à chaque pas.

Il est 17h et j'atteins enfin la porte 12, la force des bras en moins.

Quand j'ouvre la porte et la referme, je souffle enfin et lâche ma valise pour effectuer un tour de vérification, l'un des nombreux conseils que mon père m'a donné avant de partir.

Le parquet est clair alors que le petit appartement rayonne, la grande fenêtre du salon laisse entrer assez de lumière pour me décoller la rétine. C'est simple, accueillant, mais trop lumineux à mon goût.

Après ça, j'hésite à envoyer à mon père que non il n'y a pas de four sans porte, de fenêtre en sucre glacé ou encore de monstre ce nourrissant des pièces de monnaie que l'on perd toujours dans le canapé. Je m'étonne d'ailleurs d'en rire un instant.

Puis je remarque qu'il y a quatre lits dans la chambre. Une petite cuisine, une salle de bain, un petit salon, une chambre mais quatre lits.

Quatre comme les quatre petits cochons... ou bien ils sont trois ? Je ne sais plus.

J'hésite un instant à faire demi-tour, voir la femme de l'accueil et lui dire que je me change en Gremlins à minuit et qu'une colocation n'est pas possible.

Je m'étale toujours quand je stresse...

Je fini par prendre une grande bouffée d'air alors que mon cœur palpite.

Rien ne sera plus comme avant. La réalité me frappe en pleine face.

J'ai choisis ça, j'assume, mais j'ai peur.

Je finis par bailler, mes heures de vol et ma fatigue accumulée à cause de toutes ces pensées se fait enfin ressentir.

J'ai besoin de repos et peut-être qu'avec un peu de chance, je serai endormie à l'arrivée de mes... colocataires.

Je profite de ma dernière vraie solitude en sentant la douceur de l'eau chaude sur ma peau, c'est différent mais c'est déjà ça. Je pose ensuite ma valise à côté du lit, le plus éloigné de tous, au fond de la grande chambre, et décale la couverture qui la recouvre pour mieux y rentrer et m'y endormir.

J'ai l'habitude de dormir en plein jour et même si mon corps ne le supporte pas, laissez moi encore une seule fois... sentir que le soleil ne me verra pas aujourd'hui.

Enfermée dans ce sommeil lourd de fatigue, ce bruit qui grince tellement dans mes oreilles qu'il en réveille mon subconscient me fait ouvrir les yeux à tout prix.

Je me redresse en urgence. C'est l'alarme incendie.








- ☾ -

Bonjour tout le monde !

J'espère que ce chapitre vous a plu, à vrai dire je n'en suis pas très fière.

J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire et même si je prends mon temps au risque de parfois écrire qu'une phrase par jour, je trouve que ce chapitre manque de profondeur.

En tout cas il est un passage obligé alors le voilà.

J'espère qu'il n'est pas si décevant que ça...

A bientôt !!

Shining Through the NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant