Partie 4: Ma conscience me parle?!

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Malheureusement on y était déjà, dimanche étant passé assez vite -Par je ne sais quel miracle-, et à partir d'aujourd'hui, on s'habille bien: chemisier grandes manches près du corps, jupe crayon noire et talons multi-brides. Un maquillage léger et discret, ai-je oublié quelque chose? -Ta coiffure, gogole!- Ah oui! Ben ça... On va les laisser détachés, après tout l'éternel chignon devient lassant ou en fait non, une tresse sera juste parfaite! C'est dingue quand même, avant j'aurais même pas pu me permettre ce genre de comportement, Jen' m'a un peu redonné confiance en moi finalement. Et me voilà partie travailler, sourire aux lèvres bien sûr!

Toute la matinée les même questions revenaient sans cesse: Où va t-il m'emmener? Qu'a t-il besoin de savoir? Comment va t-il se comporter? Pourquoi pas au téléphone, tout simplement? Bref tout cela se répétait en boucle, jusqu'à la pause déjeuner où mon cerveau était visiblement concentré sur le contenu du sandwich et le café sans goût, ni sentiment posé sur mon bureau. Une bonne heure après avoir repris le travail, la forme massive de mon patron apparaissait dans l'encadrement de la porte, je levais donc la tête pour l'accueillir quand il posa une question qui entraîna un décrochement soudain de ma mâchoire et sans doute des yeux de merlans frits:

"- Excusez-moi, je cherche Mia Forrester, vous savez la fille qui me sert d'assistante. - Il est même pas foutu de reconnaître son assistante alors qu'elle a juste changé d'habits et de coiffure? C'est une blague, dites-moi que c'est une blague! Je vais te me le lui faire ravaler son sourire niais là!-

- Excusez-moi. Je cherche un cerveau, vous savez le truc qui fait un lien logique entre le bureau et la personne auquel il appartient. - J'ai un peu trop forcé là, non? -

Puis sans se départir de son sourire, qui devint très très froid - On dit glacial, chérie dans ces cas là...- en passant m'asséna un joli:

- Vous êtes un peu trop premier degré, non? Je ne suis pas idiot à ce point, contrairement à ce que vous croyez. - Vlan! là, tu l'as bien cherché. -

- Je...Hum, je suis désolée... Peut-on clore l'histoire maintenant et m'expliquer pourquoi vous êtes là.

- Bien sûr. - Ton froid et lisse, il est vraiment vexé et je suis conne, très conne. - Je vous ai apporté un document concernant la fusion d'une des branches de AWI (soit Aaron Wyles' Industries) avec une entreprise assez importante. Si vous pouviez vous en occuper, merci.

- Avec plaisir! lui dis-je, avec un beau sourire colgate - Et tranche papaye aussi, non?-

Il allait répondre quelque chose mais s'arrêta pour me scruter de haut en bas avant de répondre:

- Vous ne pourriez pas vous occuper aussi un peu de moi, ce soir, "avec plaisir"? - Alerte pervers! Alerte pervers! -

- Je ne vous serais d'aucune aide, m'en voilà d'ailleurs désolée pour ce refus.

- Soit, mais un jour je vous aurai, soyez-en sûre."

Il prit congé tandis que sa dernière phrase déclenchait en moi un sentiment...d'appréhension? D'impatience? De joie? Aucune idée mais je sentais mon coeur battre à cent à l'heure et mon sang pulsait dans mes veines. Cet individu crée de ces réactions chez moi, c'est juste inouï, et je vais devoir passer une heure, voire deux avec lui? Je ne sais pas comment je vais tenir avec ce -pervers psychopathe égocentrique arrogant et passablement narcissique- mec. J'entends déjà ma conscience me dire "qui aime bien, châtie bien" - T'as pas tort chérie- sauf que là ça ne s'applique pas - Oh que si! Et arrête de te taper la discu avec moi, tu risque de passer pour une folle -, je me demande si je ne le suis pas déjà... Les aiguilles de la pendule tournaient et le dossier n'avançait pas beaucoup, le comble c'était que le président de l'entreprise désirait voir le notre et l'invitait dans trois mois, afin de réunir les fonds nécessaires, à signer la fusion directement chez eux: soit aux Etats-Unis, ma terre natale. Si je suis de la partie autant décliner tout de suite ça sera mieux, trois mois ne me suffiront pas pour oublier cet enfer, et de toute façon il y aura beaucoup de dossiers à traiter ici en attendant. En fait quand j'y pense depuis mon arrivée, c'est les montagnes russes un jour ça va et l'autre non...

Ah il est enfin vingt heures! - T'en fais pas tu vas le voir ton beau patron - Oh non! J'avais presque oublié cette "autre moi". Bon allez faut se préparer et demander conseil à Jenny, surtout pour la tenue: *Je sors avec quelqu'un, je mets quelle robe? Une petite idée?*. * Mets la rouge t'es adorable dedans! Qui est cette personne?*. *Mon voisin!*, j'espère que ça passera, * Mia, ton seul voisin est un pauvre type de cinquante ans bourré de bière et de pizza...* Ah oui c'est vrai... *Je te le dirais demain promis ;) merci encore pour le coup de main, Bye bye!*, * Mouais bon, j'aurais une info à te dire dans la soirée :)*, intéressant...*C'est quoi?*, *tu le sauras tout à l'heure promis ;) , bye bye!*. L'arroseur arrosé, bon va pour la robe rouge, un perfecto et des escarpins noirs (en multimédia pour la robe )! Un rouge à lèvres dans les même tons, un traits d'eye-liner et un peu de mascara et ce sera tout. Et puis pas besoin de se faire aussi belle, je ne cherches à impressionner personne - ça c'est ce que tu crois! -. Bon ce soir, pas de larmes, pas de gifles et pas de filles siliconées, c'est juste un dîner d'affaire dans la joie et la bonne humeur.

A vingt et une heure, une luxueuse voiture se garait devant le portail et en même temps je reçus un texto: *Normalement mon chauffeur est là, à très bientôt!*, oui il est là - Uniquement le chauffeur?- et je suis juste terrorisée - Ne stresse pas, tu risques de débiter des idioties...-. Je fermais tant bien que mal la porte avec une main tremblante, et enfin dans l'ascenseur préparait mentalement la soirée: Ne pas boire, ne pas insulter, ne pas critiquer quoique ce soit, faire attention à ce que je dis et surtout bien réfléchir avant se sortir une énorme bourde. Surtout ne pas pleurer, surtout pas devant lui et tout devrait aller pour le mieux. Enfin, les portes s'ouvraient et après avoir traversé le chemin menant à la voiture je pus prendre place, sur les sièges, moelleux et simili cuir, on aurait des des canapés. Sans même regarder mon environnement, j'attachais ma ceinture et relevais vivement la tête pour tomber nez à nez avec mon chauffeur, soit...Aaron! Je fais quoi maintenant?! Ma conscience pourrait pas m'aider pour une fois, c'est encore la seule partie de mon cerveau qui n'a pas encore fondue. Ah ben non, je dois me débrouiller par moi-même.

"- Bonsoir Mia! Une soirée? Un Lundi? Sentiment de déjà-vu non? Cette fois rien, ni personne pourra nous déranger.

- J'ai évidemment hâte d'être à notre dîner d'affaires! -Jouons la carte de la fille sûre d'elle-.

- Moi aussi, ma chère et n'affichez cette tête terrorisée je suis totalement inoffensif, enfin..."

C'est uniquement lorsque la voiture démarra, j'eus véritablement pris conscience de mon erreur...

* * *

Suspens! Le chapitre est plus court de quelques mots, mais j'ai voulu faire traîner un peu avant de publier celui de la soirée qui sera remplie de révélations des deux côtés ;) Pour l'instant je me tâte à faire le point de vue de notre cher Aaron. Dites-moi votre avis dans les comms! :) Grand merci à mes lecteurs! Au fait quels acteurs ou mannequin correspondrait aux différents personnages ? (Mia, Aaron, Jenny et Joey) n'hésitez pas non plus à en mettre en commentaires ^^

Votre petite powney(tte) 

Mon patron...Cet arrogant!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant