Chapitre 15

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Je peux sentir le bout de l'arme sur l'arrière de mon crâne. Ma respiration s'est coupée net, tout comme mes faits et gestes. Un goût de peur me traverse alors la bouche.

-Fais ce que je dis.

Je m'exécute, sans dire un mot, maudissant cette stupide idée de m'être introduite ici. Je voulais juste découvrir la vérité, non pas aggraver la situation.

-Retourne toi face à moi.

Cet homme a la voix grave, faisant trembler mes oreilles. Ses mots sont crus, brutales, il sait ce qu'il fait. Je me retourne vers lui, toute tremblante de peur. Il a les yeux d'un marron très foncé, des cheveux aux couleurs poivre et sel, sa barbe rasé de près fait ressortir sa mâchoire. De légère cernes se couchent en dessous de ses yeux, son expression de visage me donne la chair de poule. Il est vêtu d'un costard cravate noir et blanc, pantalon et chaussure assorties.  

-Enlève cette cagoule.

-Je...

-Immédiatement.

Sans un mot de plus, je retire le vêtement qui enrobe ma tête, ayant peur des représailles qui vont me tomber dessus.

-C'est pas vrai...*Dit-il en rangeant son arme*

-Désolée, je voulais pas causer de problème, je-

-Tu es la fille d'Arno. *Me lance l'homme au visage*

Je ne réponds rien, ma mâchoire m'en tombe pratiquement. Mon cœur semble s'arrêter dès que l'homme prononce le prénom de mon père. Mon inquiétude face à la situation, se transforme vite en incompréhension. Mon père était connu comme un héros dans ce commissariat, mais moi ? Qui pouvait bien me reconnaître ?

-Comment vous le savez ?

-D'abord range moi cette cagoule. Ensuite suis moi. 

Je ne dis rien, je m'exécute, rangeant le bout de tissu dans mon sac à dos. L'homme me regarde faire, attendant certainement que je finisse mon action. Après cela, il m'interroge du regard, me faisant comprendre que je dois le suivre rapidement. Il passe devant, me guidant à travers la pièce, puis ouvrit ensuite une porte. Celle-ci donne sur un couloir assez long et large, de quoi rassembler de nombreuses personnes dedans. Il s'arrête subitement devant une porte blanche, dessus se trouve une plaque dorée avec comme inscription "Policier Kurtis".

-Entre. 

Je fais ce qu'il me dit, malgré mon sentiment d'incompréhension et d'inquiétude sur le bout des doigts. Je ne peux m'empêcher de regarder autour de moi, le policier s'assoit sans perdre une seconde sur sa chaise, devant le bureau. De nombreux cadres sont fixés aux murs, des photos, diplômes et j'en passe. La décoration est dominée par la couleur blanche, sauf le tapis au sol, celui-ci est gris, le contraste attire le regard. 

-Assis toi en face de moi.

Je m'installe sur une des deux chaises, il rejoint ses mains sur son tapis de souris, son expression de visage s'adoucit, ses sourcils se détendent. Malgré cela, je peux toujours le sentir sous pression, tendu. 

-Je vais avoir des problèmes ? *Je demande timidement*

-Non mais qu'est ce qu'il t'es passée par la tête pour faire ça ? T'introduire sans autorisation dans un commissariat de police !

-Je...je ne sais pas quoi dire.

-Ton père serait forcément énervé, mais aussi très admiratif de ce que tu as réussie de faire.

-Vous connaissez mon père ? 

-Oui, mais tu n'as pas besoin de me mentir sur ce sujet là.

-Comment ça ?

Sombre désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant