Chapitre 1

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Un matin, je me réveille, tranquillement, en combinaison spatiale!

Quelle surprise-horreur! Mais que se passe t-il?
Un coup d'œil sous ma couverture de survie : je porte une espèce de tenue entièrement faite d'aluminium, un casque argenté. Qu'est ce qui s'est passé hier? Je ne me rappelle de rien...ou presque. Au pied de mon couchage, une flaque de vomis acide et fumant, signe d'un voyage intersidéral mouvementé.

Je veux me rendormir. C'est sans doute un cauchemar. Allez, je ferme les yeux, je compte jusqu'à trois et ça va se remettre en place, je vais me réveiller  dans mon "vrai"chez moi.

Au secours!

J'avoue avoir ronchonné si souvent d'avoir atterri sur Terre, il y a quelques années. Dans la répartition des postes, le Maître de l'Univers avait dû se planter.

J'avais mis des années à m'habituer à la planète bleue et maintenant je lis clairement sur le spaciogps que ma position géographique est ECB019. Mais, personne ne m'a alertée que je partirai si précipitamment pour une nouvelle planète!

Mes souvenirs sont flous, je me vois danser, boire, manger, et boire encore, puis danser et rentrer dans mon logement de fonction vers...18H? 19H?

Et que s'est il passé alors? Je n'étais pas seule. Il y avait des inconnus. Des habitants d'autres planètes venus en repérage. Ils ne me semblaient pas dangereux. Et tout se brouille. Black Out. Mes bras sont douloureux, comme si j'avais porté un tas de trucs lourds et qu'en conséquence je bénéficiais de grosses courbatures.

Sans me donner le choix, j'ouvre ma couchette-capsule après seulement 2 ans de sommeil, comme l'indique l'ordinateur de bord.

Mes yeux peinent à s'ouvrir tant la lumière y est vive. Après quelques secondes, mes pupilles s'habituent et découvrent à travers le hublot de la cabine : des routes bordées de verdure, des maisons aux abords accueillants.

Ça et là, quelques ruisseaux scintillent, et bruissent doucement les feuilles des arbres majestueux .
Certains âgés de 5484 ans, me prévient froidement l'ordinateur intégré dans mon casque.

Mon regard se fraye un chemin jusque l'horizon au loin et je découvre quelques monts enlacés d'une légère brume.

Je dois sortir de la navette pour inspecter les lieux. Même si mes muscles sont atrophiés, je me hisse hors du lit et parviens à me mettre debout. Fermement agrippée au rebord du chevet, je fais mon premier pas depuis fort longtemps.

Et bien entendu, je me pète la figure sur le sol gris et froid de cette navette spatiale. Pour quelle raison aurais-je facilement réussi à remarcher après autant d'inertie ? Mon corps a perdu l'habitude de me porter.

C'est donc en rampant comme un GI que je fini par atteindre la porte arrière  du vaisseau et appuyer sur le bouton d'ouverture.

Soudain, un vent léger vient caresser ma tenue de cosmonaute. Un contraste qui ne manque pas de me faire sourire.
Je suis là, allongée à l'entrée d'un vaisseau au milieu d'un paysage féerique comme une tâche sur un joli tableau. Une erreur à gommer avec photoshop. Plein de métal et d'électronique au milieu de la nature la plus bucolique que je n'ai vu depuis longtemps.

Mon accoutrement me casse les pieds. J'ai déjà du mal à me mouvoir mais en prime ça pèse une tonne. Le casque réduit mon champs de vision et m'empêche de profiter de la vue.
Mais il n'est pas encore temps de l'enlever : rien n'indique que l'air sera respirable.  Il me reste encore à prendre quelques mesures avant de toucher la nature même si elle paraît accueillante.

Car je n'ai pas tout oublié de ma vie d'avant.
Il m'est arrivée d'être imprudente, d'ôter mon casque trop vite et de manquer de m'étouffer dans une atmosphère trop polluée.

J'ai une seconde vie ici.
Et je ne prendrai plus le moindre risque.

Je me suis équipée de différents détecteurs ultra puissants. Il est possible de les questionner au moindre doute et je ne m'en priverai pas.

Commande vocale ? Dis moi qui est cet habitant? Quelles sont ses intentions ?

La réponse est instantanée. L'IA de fou. Le top du top.

Par le passé, mon précédent système a été touché par de nombreuses failles.
Notamment des failles de sécurité. Des intrusions multiples ont bien faillit me coûter la vie.

Les pirates avaient pris le contrôle de tous mes appareils et faussé les résultats  de nombreux tests, si bien qu'en zone mortelle, je me suis délestée  de mon scaphandre sans savoir que j'étais cernée par "le brouillard invisible"  . Une épaisse fumée poisseuse malodorante et destructrice pour quiconque la respire.

Ici, le signal ne passera pas et il leur sera impossible de recourir aux mêmes méthodes. Cette distance devrait assurer ma sécurité.
Je resterai simplement sur mes gardes jusqu'au moment de trouver des indicateurs rassurants triplement vérifiés.

Je fini par trouver la force de m'assoir et commence à contempler le paysage. La nuit tombe progressivement.

Perdue dans mes pensées depuis plus d' une demi-journée à observer la nature silencieuse, la fatigue se fait ressentir dans tous mes membres. Il est foutrement temps que j'installe un bivouac si je veux profiter de ce lieu apaisant pour la nuit.

Mon corps ne sait plus faire le moindre effort. Je lui dois du repos et l'habituer progressivement .

Assistant vocal?
Calcule le meilleur emplacement pour cette nuit et paramètre mon programme d'entraînement à mettre en place à partir de demain pour récupérer la forme.

Bigilip. Très bien,je m'en occupe immédiatement. Vous avez deux nouveaux messages.

OK. Lis-les.

Bigilip. Premier message . Vous avez rendez-vous demain avec votre officier principal terrestre pour certifier votre mission. Vous recevrez sous peu votre convocation.

Beurk. Rien que d'y penser j'ai intensément la gerbe. Je ne sais même pas ce que je fous là.

Deuxième message. Au secours! Nous sommes envahi . Où es tu? Tu nous a lâché? Au secours! Haaaaaaargff.

Le son est coupé brutalement.

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