les fleurs des autres

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c'est sous l'eau que l'on voit les plus jolies choses. je n'y vois rien de précis, seulement ce que je veux. je ferme les yeux sur le monde et je n'existe plus. je ne suis qu'une masse, quelque chose qui se déplace sans bruit. on me voit sans me voir, on me voit parce qu'on me sent. c'est comme être perdu-e dans l'animalité. c'est se mouvoir sans cesse, sans peur aucune de mourir. parce que oui, sous l'eau je pourrai mourir. mon corps se laisserait aller à des réflexes de survie, des réflexes que j'ignore, dont je ne pense pas être capable. il en faut peu pour ne pas mourir. je crois que l'on se rapproche de la mort quand on est sous l'eau, on ne sort respirer que par dépit. c'est s'échapper de soi-même que de s'offrir à la profondeur de l'eau, c'est une façon de se refuser à ses contraintes. sous l'eau, la mort est à portée de corps alors on se couvre de souvenirs pour faire fleurir sa tombe.

érafler l'été Où les histoires vivent. Découvrez maintenant