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On finit par passer pour manger et on s'assoit à une table de 4 avec Kenza et Idriss, qui avaient bientôt fini.

- Kenza : *Ça y est, t'as fini de faire ta grognasse ?*
- Jahid : *Non, elle est vraiment dure comme de la pierre, votre copine, mais j'aime ça.*
- Idriss : *PTDR, force à toi en tout cas, on est ensemble.*
- Moi : *Vous ne voulez pas voir le positif au lieu de toujours dire que je suis aigrie ?*
- Idriss : *Parce que tu arrives à ne pas être aigrie ?*
- Kenza : *Quand elle a ses moments de folie, oui.*
- Moi : *Vous allez m'afficher encore longtemps ?*
- Jahid : *Ça te dérange que je sache autant de choses ?*
- Moi : *Oui.*

Kenza et Idriss quittent la table et il ne reste plus que moi et lui. C'est là où il y a un gros blanc. Je ne suis pas une fille intéressante dans le sens où je n'arrive pas à avoir de la discussion, et encore aujourd'hui, je pense que c'est à cause de ma timidité. Mais bon, un jour ça partira.

L'après-midi, on a sport, escalade exactement, et je me mets en binôme comme d'habitude avec Idriss. On se suit de partout. On était dans le grand gymnase du collège, il y avait un grand mur d'escalade et des GRANDES vitres qui donnaient vue sur la cour de récréation.

- Professeur : *Qui passe en premier ?*

De là, il y a un blanc, plus personne ne parle. Sérieux, qui veut passer en premier au sport ?

- Professeur : *Je vais devoir désigner un nom alors.*
- Idriss : *Comme par hasard, ça va tomber sur moi et Hannane.*
- Professeur : *Seulement pour la remarque, c'est vous qui allez commencer.*
- Moi : *Putain, tu pouvais pas fermer ta bouche au moins une fois dans ta vie. On va se donner en spectacle là ! Comme si tu savais escalader.*
- Idriss : *Non mais tout a un commencement, non ?*
- Professeur : *Cessez de bavarder et présentez-nous votre travail.*

Et là, comme par pur hasard, je vois Jahid passer quand j'étais à la moitié du mur. Idriss me chuchote quelque chose :

- Idriss : *PSSSTTT grognasse, fais semblant de tomber et d'avoir super mal.*
- Moi : *Alors là, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde.*

Ni une ni deux, je fais semblant de tomber, sauf que je me fais vraiment mal au genou. Et bien sûr, ça amuse la galerie, tout le monde commence à rigoler. Le but d'Idriss, mais pas le mien. Moi qui ne voulais pas me donner en spectacle.

- Professeur : *Ça ne m'étonne pas après la remarque que tu as faite à ton camarade.*
- Moi : *J'ai vraiment mal. On peut m'amener à la vie scolaire ?*
- Professeur : *Non, tu vas t'asseoir. 0 + rapport. Je vous connais, toi et Idriss, c'est fait exprès.*

On va s'asseoir à côté de la grande vitre sur une chaise avec Idriss et je revois passer Jahid qui me lâche un gros sourire.

- Idriss : *Bah alors, on rougit ?*
- Moi : *Mais qu'est-ce que tu dis, rien à voir. Regarde, à cause de toi, je vais me faire détruire à la maison. En plus ce soir, je ne rentre pas chez moi.*
- Idriss : *Tu vas où ?*
- Moi : *Chez Mounir, il va me tuer s'il apprend.*
- Idriss : *Commence pas à sortir mon blaze, il va me tuer à moi aussi.*
- Moi : *On l'a fait à deux, la connerie. Maintenant tu assumes.*

- Professeur : *Vous allez vous taire à un moment donné.*
- Moi : *Quand vous m'aurez amenée en vie scolaire ou à l'infirmerie.*
- Professeur : *Si tu insistes autant, un des délégués l'amènera et n'oubliez pas de raconter à la CPE son spectacle.*

- Moi : *Tu poucaves rien.*
- Délégué : *5 euros pour aller manger un grec et je me tais.*
- Moi : *Tu sais quoi, poucave, j'en ai rien à foutre. Viens pas te plaindre après si je te hagar.*
- Délégué : *C'est des menaces ?*
- Moi : *Y'a un problème ?*
- Délégué : *Tu vas faire quoi avec ton mal de genou, cousine ?*
- Moi : *Mal au genou ou non, s'il faut que je te gifle, je le ferai.*

Et là, elle me fout une grosse gifle à la joue gauche. Ni une ni deux, je lui jette mon sac dans sa gueule de pétasse et on finit par se battre jusqu'à ce que Jahid arrive et nous sépare.

Il ma tuéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant