Prologue

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Château de la ville de la déesse Deyanira à Ardotalia, l'an 3528.

Le Soleil s'était déjà retiré depuis quelques heures à présent tandis que les étoiles parsemaient le vaste ciel. Le paysage était endormi en effet, les animaux nocturnes entamaient petit à petit leurs escapades. Les contours d'un château se dessinaient vaguement dans la pénombre au loin, surplombant la ville.

Pourtant, ici, les gardes et les femmes de chambre ne circulaient plus dans les couloirs étroits du bâtiment qui furent, autrefois, animés. La végétation s'était infiltrée dans l'enceinte de ses murs imposants. Elle gouvernait en ces lieux sacrés et lézardait les alentours. Les divers meubles qu'ils restaient et quelques objets qui jonchaient le sol, étaient marqués par des griffures ainsi que des traces, pour certaines sûrement laissées par des animaux sauvages. La salle de réception n'était plus aussi vivante depuis que ses résidents avaient arrêté d'y danser, et même les discussions incessantes dans la cour s'étaient tues. 

Cependant, il y avait là, montant lentement les marches de l'escalier central dans le silence absolu, la silhouette inquiétante d'un homme. Il avait pénétré dans l'enceinte du domaine en passant par l'une des portes de service, qui se trouvait être plus appropriée que d'emprunter le lourd portail métallique dont il ne possédait pas la clef. Malgré sa lassitude, il savait très bien où il mettait les pieds, il connaissait l'histoire de cet endroit, désormais laissé à l'abandon, et avançait d'un pas confiant. Il ne perdit pas une seconde à admirer les anciennes peintures ou encore moins l'architecture du bâtiment, il cherchait quelque chose. Quelque chose de dangereux. Ses pas firent craquer le vieux plancher sous son poids alors qu'il s'aventurait plus profondément dans ce dédale de couloirs tandis que l'odeur d'humidité et de moisissure lui prenait la gorge tant elle était prononcée. 

La chose en question se trouvait au centre du château, dans la pièce la plus élevée de celui-ci pour mieux recevoir l'énergie de la Déesse. Chaque dieu transmettait une partie de son énergie à une ville en particulier afin de la maintenir en vie, ses habitants priaient en retour et lui dédiaient sacrifices et offrandes pour garder la bénédiction du dieu et renforcer ses pouvoirs. En transmettant une partie de son énergie à la ville et une autre à un réceptacle humain, le dieu permettait alors de maintenir l'équilibre sur ce continent à l'aide des cinq autres dieux alentour. Ils avaient pour rôle d'apporter leur soutien aux humains et de leur fournir une protection face aux autres continents, telle une promesse. Or, le réceptacle de ce château était mort, car sa Déesse n'était plus en capacité d'assurer ses fonctions.

Debout face au cœur du château, là où toute l'énergie arrive et circule, se tient immobile l'homme au regard vide. Il scrutait cette fois-ci les courbes et détails de l'engin, perdu dans ses pensées. De sa main grossière, il caressa la surface devant lui, imaginant divers scénarios. Il savait ce qu'il avait à faire et pourtant, une faible hésitation serra le cœur de cet homme impassible.
"Est-ce la bonne chose à faire ? " S'interrogea-t-il.
"... Évidemment ! Il n'y a rien de mieux pour moi en ce bas monde. Je dois le faire."
Sa voix avait tremblé, l'espace d'un moment dans la pièce vide avant de se ressaisir. Le doute, maintenant dissipé, laissa place à la détermination. Il s'empara à deux mains de la valve principale, qui était fermement scellée, et prononça quelques mots en langue étrangère sans même bégayer une seule fois. Ses yeux se tintèrent d'une vive couleur sanguine avant que la valve ne coulisse lentement, effectuant quelques tours.
Soudain, un bruit sourd retentit dans la pièce, le tuyau le plus élevé vibrait.

Quelque chose approchait ou plutôt quelqu'un...

La tuyauterie, trop vieille, commença à se briser. Un tremblement secoua violemment le château forçant l'homme à s'agripper fermement à la valve toujours dans ses mains. Le silence était rompu. Le toit se fissura tel que les murs et des débris entamèrent leurs dangereuses chutes tout autour du cœur du château. Un nuage de poussière s'était levé, obstruant la vision de l'individu un instant. Le ciel, qui fut bientôt visible, s'offrait à l'homme qui attendait là, esquivant de temps à autre les morceaux du toit.
La nuit était perturbée, le vaste ciel troublé et Diantha désormais chamboulée.  
Il n'y avait plus de retour en arrière possible, pas pour cet homme. Une Déesse arrivait dans ce monde insignifiant et rien ne l'empêcherait de répandre sa haine sur cette faible population.
Le cauchemar allait débuter.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 03 ⏰

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The song of storm and dreams (version test)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant