2

11 2 3
                                    

Aïe, ma tête me lançait une douleur insupportable. Qu'est-ce qui s'était passé ? Je rentrais chez moi et puis... trou noir. J'ouvris lentement les yeux, et ma vision floue commença à se clarifier. 

Je me retrouvai allongée dans un lit géant, la pièce était blanche avec quelques meubles qui la rendaient moins vide. Je ne savais pas où j'étais, mais je devais partir maintenant.

 J'essayai de me lever, mais ma jambe me faisait mal. Je remontai mon pantalon et vis que ma jambe avait été soignée. Est-ce que j'avais le pouvoir de guérison ? Serais-je une sainte ? Je ricanais doucement et me donnai une petite claque pour revenir à la réalité.

Je boitai jusqu'à la porte, mais avant que je ne l'ouvre, elle s'ouvrit violemment, me frappant au nez. Je touchai le bout de mon nez pour vérifier si je saignais, cela faisait tellement mal.  

Je voulais avancer,mais quelqu'un attrapa ma jambe.

-Pardon...pardon...ne punissez pas.

Je restai figé, incapable de comprendre pourquoi elle s'était excusée de cette manière. Elle ressemblait à une adolescente, avec ses cheveux courts et blonds, ses yeux bleus, et sa robe noire accompagnée d'un tablier blanc. Elle avait l'air douce et calme. Je lui tendis la main.

-Ne t'inquiète pas, je vais bien. Tu peux te relever. Prends ma main, je vais t'aider ! dis-je avec douceur.

Elle refusa en secouant la tête et se leva toute seule.

-Comment pourrais-je vous toucher ? murmura-t-elle, le regard baissé. Vous ne le savez peut-être pas, mais ici, c'est un crime de toucher un membre de la Familia pour des futilités.

La Familia? Était-ce un rêve? Je n'avais plus de famille depuis bien longtemps... J'avais abandonné l'idée d'en avoir une. 

Un mois après la mort de ma mère, j'avais fugué de chez moi. Je ne supportais plus de vivre dans cette cage construite par mon géniteur. Ce fut le pire mois de ma vie, un cauchemar que je ne pourrai jamais oublier. Comme une cicatrice, il restera gravé en moi pour toujours.

Je repris mes esprits quand une petite silhouette fit des allers-retours dans la pièce, ses gestes étaient précis et rapides.

-Tu fais quoi ? demandai-je, intriguée.

-Installez-vous ici d'abord, répondit-elle en me montrant le siège devant la coiffeuse.

Je m'installai, sentant l'élégance ancienne du fauteuil sous moi, son bois était patiné par le temps. Elle s'approcha avec délicatesse, attacha mes cheveux en un chignon serré et me plaça un bandeau sur le front pour retenir les mèches rebelles. Ses doigts étaient habiles, presque apaisants. Elle prit ensuite une serviette légèrement humide, dont le toucher frais glissa contre ma peau, et commença à me nettoyer le visage avec soin, comme si chaque geste avait une signification particulière. Le parfum subtil de la lavande se dégageait de la serviette, ajoutant une touche apaisante.

-Vous vous demandez peut-être pourquoi j'agis ainsi ? Je vais tout vous expliquer depuis le début ! s'exclama-t-elle avec enthousiasme.

Je la regardai dans le miroir et la laissai continuer.

-Déjà enchantée, je m'appelle Sophia, j'ai quinze ans et je suis au service des Ventura depuis mes neuf ans. J'ai entendu dire que vous viviez au Brésil, alors bienvenidos a España ! On m'a placée à votre service jusqu'à la fin de..., elle hésita, votre vie ?

Je ne comprenais plus rien : d'une part, qu'est-ce qu'une gamine de quinze ans faisait ici au lieu de passer son brevet ? D'autre part, que faisais-je à l'autre bout de mon pays ? Et enfin, pourquoi était-elle à mon service pour le reste de ma vie ? Cela signifiait-il que j'étais destinée à être là jusqu'à ma fin ?

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 21 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

KionaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant