𝙷𝚒𝚍𝚎 𝚊𝚗𝚍 𝙾𝚞𝚝 - 𝙱𝚎𝚗 𝙽𝚊𝚞𝚐𝚑𝚝𝚢 𝙱𝚘𝚢[𝙴𝚗 𝚌𝚑𝚊𝚗𝚝𝚒𝚎𝚛]

𝟷 | 𝚁𝚘𝚘𝚔𝚢 𝙹𝚘𝚔𝚎𝚜

43 ans après les événements de Pentaire...

𝟬𝟭 𝗻𝗼𝘃𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟳

𝗗𝗲𝗲𝗣𝗶𝗻𝗲 𝗦𝘁

𝗗𝗼𝗻𝘂𝘁 𝗗𝘂𝗰𝗸 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗕𝗼𝗶𝘀𝗲

𝗛𝗶𝗱𝗲, 𝗔𝗺𝗲́𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲

21 H 34

Rooky Jokes et sa valise déblayaient l'allée de cette ville paumée de Donut Duck. Un long voyage pour atterrir dans un hameau pareil, même le silence se voyait jeté à la porte avec cette vieille femme enfoncée dans son fauteuil à bascule qui hurla qu'un inconnu avait mis les pieds à Donut Duck sans délivrer son identité. Personne ne répondit, mais Rooky sentit des regards pesants. On disait que l'Hide recouvrait la moitié ouest de l'Amérique comme un nuage pouvait recouvrir un ciel azur. Cependant, on ne disait pas que les vieilles femmes de l'Hide étaient aussi méfiantes qu'une panthère nébuleuse.

Entouré de ces — étonnantes — jolies maisons, aux points de senteur dans tous les jardins — il repéra même un jardin avec un érable rouge dépassant largement le toit de la maison — Rooky ne savait plus trop où aller. Délivrer son identité ? Il y avait-il un équivalent en France ? Non, pas le moins du monde. D'abord, en France, ni dans n'importe quel autre pays, on ne se faisait pas aboyer dessus par une vieille dame.

Rooky ne pouvait pas compter sur un sauveur. Enfin, jusqu'à ce qu'un chat à la démarche humanoïde vienne vers lui. Il était accompagné d'une montagne de muscles, avec des phares — il n'y avait que la lumière du xénon pour détruire autant les yeux — encastrés dans les épaules. Le petit chat arborait un costume allergique aux plis tandis que l'homme-bagnole (Rooky ne le voyait pas autrement), était muni d'une chemise rayée dont le nœud papillon couleur vin pendouillait le long de son épaule. Il avait été pressé, il était couvert d'un trench-coat noir. Comme son nœud, son ceinturon basculait d'un côté, en d'autres termes, il l'avait attaché à la va-vite. Ses bottes en cuir de la même couleur que son manteau martyrisaient le sol ainsi que les tympans de Rooky. Au moins, il gardait le sourire. En y réfléchissant, Rooky ne savait pas si c'était par orgueil ou par optimisme. Le chat assura à la vieille femme — il l'appelait Miss Grancine — que monsieur Jokes n'était pas une source de méfiance, mais plutôt d'espoir et qu'il délivra son identité sous peu. Miss Grancine s'enterra sous ses couvertures, vaincue.

— Bienvenu, monsieur Jokes ! — Le chat était désormais à sa hauteur, enfin, comme il le pouvait. Un long sourire était étalé sur sa face de félin, remarquable, aussi, c'étaient ses yeux, un beau vert émeraude luisant. — Vous ne deviez arriver que demain matin, mais Donut Duck est ravie de vous recevoir aussi en avance !

— Je viens de loin, je préférais partir plus tôt, fit Rooky. — À qui ai-je l'honneur ? — Il adressait plus particulièrement la question à l'homme bagnole, il se doutait que le chat était le maire. Quoi que, connaître son nom ne lui déplaisait pas non plus.

— Oh, excusez-moi, je n'ai pas encore eu l'occasion de me présenter ! Alors voilà, je suis Buzz, maire de cette petite ville, et voici le shérif Orwell. Il vous assistera la plus grande majorité du temps dans votre travail.

Le shérif lui tendit une poignet de main ferme que Rooky accepta, en dépit du fait que son sourire sans fin l'irritait.

— Rappelez-moi, vous serez rétrogradé à quel poste ? questionna le shérif en toisant Rooky, son sourire refusa de le quitter, même s'il parlait.

— Il sera notre Agent de Dernier Recours ! s'enthousiasma Buzz. Voyez-vous, cela fait trop longtemps que Donut Duck n'a pas reçu un petit bichonnage. L'ancien agent n'a tenu que trois mois après avoir démissionné le mois dernier. Et monsieur Jokes s'est gentiment proposé pour le remplacer !