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ROMY


Encore une journée à plaquer un sourire factice sur mon visage. C'est fatiguant à la longue mais c'est une des conditions non négociable lorsque l'on travaille dans le domaine du luxe. Le mantra ici, c'est de ne pas interférer avec ses problèmes personnels et de les laisser à l'entrée du magasin. Alors, lorsque je commence ma journée, j'oublie tous mes soucis, les plus futiles soient-ils et enfile mon masque. Celui qui cache mes véritables émotions. Et je dois dire que je suis plutôt forte, pour ça.

— Tu peux me rajouter ces deux colliers dans la vitrine, s'il te plaît Romy ?, me demande ma patronne.

En deux enjambées, je suis devant elle et récupère les deux coffrets qu'elle me tend. J'ai de la chance de travailler avec une patronne qui, même si elle paraît très rigide de premier abord, est adorable.

Je me dirige ensuite vers l'avant du magasin pour les placer dans une des vitrines. Il y a souvent de nouveaux arrivages, presque tous les jours, alors il n'est pas inhabituel d'effectuer cette tâche. Le magasin est plutôt grand et regroupe plusieurs dizaines de grandes marques de bijoux, telles que Cartier, Buccellati, Dior Joaillerie et j'en passe.

Mon travail consiste surtout à accueillir les clients et les conseiller suivant leur demande. Ça va de personnes qui souhaitent offrir un cadeau, qui souhaitent trouver la bague de mariage parfaite ou tout simplement se faire plaisir à soi-même.

Autant de clients différents que de bijoux que nous possédons. Mais c'est un métier qui me plait depuis que j'ai effectué un stage lors de mes études dans un magasin de bijoux. Je ne l'échangerais pour rien au monde et d'autant plus que mon amie Ambre, avec qui j'ai effectué mes années d'études, travaille aussi dans la même boutique.

Cette dernière me lance un sourire depuis l'autre bout de la pièce et je la rejoins derrière la caisse. C'est la planque parfaite pour effectuer nos commérages habituels. Et c'est aussi le poste que l'on doit tous effectuer, en fonction des jours. Je prends le temps de me poser quelques minutes avec elle, car de toute façon, il y a seulement deux clients dans la boutique en ce moment, et Louis et Morgane, nos deux autres collègues, s'en occupent déjà.

— J'ai encore entendu Morgane se plaindre auprès de Martha, tout à l'heure en allant chercher un rouleau pour le TPE, me souffle mon amie en baissant légèrement sa voix.

— Elle disait quoi encore ?, je fronce les sourcils.

On ne porte pas vraiment Morgane dans notre cœur. Elle est arrivée quelques mois après nous et se prend pour la reine des lieux. Elle n'a pas encore compris que nous sommes tous au même stade dans cette boutique, hormis Martha, notre patronne, évidemment. Je crois qu'elle a le seum d'être passé de responsable d'équipe à simple conseillée. Mais si vous voulez mon avis, elle sait très bien où se trouve la porte, si ça ne lui plaît pas.

— Soit disant que t'aurais mal rangé les nouveaux arrivages dans la réserve, ce matin, elle pouffe de rire et je hausse les épaules pour seule réaction.

Tant qu'elle ne m'accuse pas d'un vol que je n'ai pas commis, je m'en contre-fou de son avis. Martha sait que je suis une bosseuse et une personne de confiance. Cette Morgane cherche juste à essayer de voir nos limites. Et pour le moment, elle peut continuer à piailler, ça nous passe bien au dessus.

Je secoue ma main devant mon visage pour essayer de me faire un peu d'air, même si c'est peine perdue. La chaleur du mois de juillet ne nous épargne pas, cette année. Le magasin est censé être climatisé mais cette dernière est en panne depuis le début de la semaine. C'était bien le moment de décider de ne plus fonctionner. La boutique est un vrai four et je me note à moi-même de penser à aller acheter un éventail, ce soir. Ça pourra toujours m'aider un peu.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 05 ⏰

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sous l'averse • 𝐩𝐥𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant