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S O F I A
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Ce matin, j'ai été impliquée dans l'une des plus grandes réunions de ma vie. Tout semblait si stressant, d'autant plus que je devais prendre la parole à maintes reprises afin de représenter dignement notre entreprise.
Ces derniers jours ont été intenses sur tous les points de vue sentimentaux. Et même quand je m'apprêtais à m'endormir, je repassais en boucle mon speech dans ma tête. Jusqu'à présent, ma vie était très tourmentée par les péripéties banlieusardes. Certains se moquaient que mes ambitions soient aussi lointaines, pourtant, j'ai montré par ma dévotion que je vivrai ce fichu rêve même si je dois y laisser ma santé.
Je ne voulais plus des toits tristes d'Evry-Courcouronnes, ni des règlements de comptes incessant au pied de mon bâtiment. Je voulais juste m'évader de cette prison, m'évader des causes de mes maux.
Après avoir obtenu mon baccalauréat, j'ai refusé de poursuivre mes études dans mon secteur natal, j'ai voulu évoluer ailleurs. Ma mère était contre cette idée, pourtant, je lui ai bien fait comprendre que ma volonté, était ma volonté.
J'ai postulé dans les plus grandes universités d'économie de France et avec beaucoup de surprise, j'avais été prise à Université Paris-Dauphine.
Mon combat venait tout juste de commencer, c'était si excitant.
Si excitant de découvrir un nouveau monde différent de celui dans lequel je vivais.
Les années passaient et j'aimais toujours autant profiter de chaque seconde de ma vie d'étudiante. Ma mère était fière de moi, au point d'avoir regretté toutes ces années où elle s'était promis de ne jamais s'éloigner de son unique fille.
En 2021, je ressors avec le césar entre les mains. Tout avait un sens, je pouvais travailler dans toutes les entreprises parisiennes, françaises ou même mondiales.
Je me souviens que nous avions fêté cet événement avec ma mère et ma famille. J'étais devenue une fierté, même pour ceux qui prenaient mes rêves pour de simples rêves irréalisables.
Après cela, j'ai rapidement été prise au sein d'une entreprise en recherche de petits jeunes comme moi. Je débutais ma carrière, je n'avais pas forcément un grand rôle, pourtant, on m'avait offert un appartement dans le 15e. Tout semblait si irréel, pourtant, si ça l'était, et j'adorais ma vie.
J'adorais le goût de la sécurité et de la réussite après un tel acharnement.
- Sofia, vous avez fait un très bon travail ! Votre prestation a conquis nos actionnaires. Continuez sur cette voie ! Me lance mon patron avec une petite tape contre l'épaule.
Bien sûr, j'étais la petite jeune, et à peu près tout le monde m'appréciait. Certains avaient été réticents à l'idée de m'accueillir, mais je suis bien là, prête à prouver le contraire.
Après la réunion, nous sommes directement partis chacun de notre côté. Certains dans leur bureau puis d'autres chez eux.
Moi, j'ai décidé de remplir les derniers papiers à rendre pour dans la semaine histoire d'être tranquille. Il n'est pas vraiment tard, l'horloge montre 17:15. Je suis censée finir vers 30, donc j'ai encore un peu de temps devant moi. Le rituel après les réunions, c'est souvent qu'on aille fêter nos performances, mais pas aujourd'hui. Honnêtement, c'est bien mieux ainsi, je n'aime pas forcément qu'on me présente tel un trophée, je préfère rester de mon côté en appréciant seulement la joie des autres.
De toute manière, demain je commence à treize heures, je pensais à rendre visite à ma mère, une longue semaine sans elle c'est compliqué, sachant qu'il n'y a qu'elle qui abrite mes pensées lorsque je ne suis pas concentrée sur mon travail.
J'irai lui acheter une petite pâtisserie près de Corbeil, elle sera très contente.
Enfin bon, après avoir signé les quelques papiers et rempli les cases à remplir, j'ai tout assemblé dans une petite pochette de dossier avant de les déposer dans la petite boîte aux lettres de mon patron en précisant de quel type de paperasse il s'agit.
En sortant des locaux de l'entreprise, j'ai très rapidement rejoint ma petite et vieille Peugeot 207.
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ANAKIN : Fais-moi découvrir tes étoiles
RomanceSofia était une jeune femme ordinaire habitant dans les douces rues du 15ème arrondissement parisien. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette petite banlieusarde n'avait pas le statut d'une Parisienne lambda, pourtant, avec beaucoup de vo...