Partie une

1.3K 46 6
                                    

Il commence à faire jour lorsque je décide de quitter les lieux. Mon regard est trouble et je ne vois pas exactement l'heure sur mon téléphone. De toute façon, je crois qu'il n'a plus beaucoup de batterie. Je sors de l'immense pièce éclairée par milles couleurs qui alternent dans un rythme chronologique. J'ai les oreilles qui sifflent, le ventre qui gronde. Je ne suis vraiment pas au meilleur de ma forme. Mes amis me font signe depuis l'entrée alors que je continue à traverser le parking. Ils ont l'air un peu déformé et ça me fait rire. Je tourne sur moi-même plusieurs fois et ne sais plus par où partir. Alors je file droit, en me cognant parfois contre quelques voitures. Il faudrait que je trouve la mienne, même si je sais pertinemment que je ne peux pas conduire. Je vais sans doute m'y installer et attendre que la nausée me passe. Mais, alors que j'avance petit à petit, je me perds d'avantage et me cale alors contre le mur défoncé qui se trouve à côté de moi. Je ferme les yeux mais l'impression d'être sur un bateau en pleine tempête m'envahit. Je ne suis vraiment pas bien. Je me tourne sur le côté et recrache une partie de ce que mon estomac ne peut pas digérer. Contrairement à certains, je garde une certaine lucidité même en étant complètement soul.

Il se passe un petit moment -dix minutes, une heure ?- avant que des rires me reviennent. Là, en cet instant précis, je ne supporte plus le bruit. Ils se guident avec les faibles rayons du soleil et ces derniers me brulent la rétine. J'enfouis mon visage entre mes bras mais cette position m'est encore plus inconfortable. Je me tords dans tous les sens et soudain, plus de lumière. Je lève alors les yeux et voient quelqu'un qui m'observe. Il a l'air vraiment grand. Il cache le soleil mais je ne peux pas vraiment le décrire. Il m'aide cependant à me mettre sur pied et m'attrape par la taille pour me guider. Là, je le vois mieux. Il porte la barbe et des cheveux bruns, des bracelets pendant sur ses poignets. Un joli piercing sur sa lèvre inférieure me plait bien. La mine sévère, toutefois, il m'entraine vers une voiture où le moteur est allumé. Sans ménagement, il m'installe à l'arrière et s'assoie à côté de moi. La porte se ferme et le conducteur se met en route. Celui de devant, je le reconnais. C'est Georg, mon colocataire. Par contre, lui, à côté de moi, je ne le connais pas.

- T'es qui ? demandé-je soudain.

Mais parler me donne là encore la nausée. De toute façon il ne me répond pas, il me regarde comme s'il venait de croiser la plus étrange créature qui soit. Je dévie mon regard vers son bras et vois un tatouage. Cependant, ce n'est pas cela qui m'intéresse, je suis d'avantage fasciné par ses bracelets et m'amuse avec. Il me laisse faire.

Δ Δ ΔLorsque je me réveille, je suis trempé de sueurs et un horrible mal de crâne m'empêche de me lever sans avoir le vertige. Je suis seul dans la pièce et il fait sombre, quelqu'un a pensé à fermer les volets. Toutefois je ne suis pas dans ma chambre habituelle. Je dors avec un coussin et là, j'ai un traversin.

Il me faut quelques minutes pour me lever et j'ai besoin du soutient des murs pour avancer. J'ouvre la porte mais la lumière m'aveugle et je grogne. J'avance à tâtons et finis par arrivée dans une pièce qui m'est inconnue. C'est joli ici, mais je suis chez qui ? Peut-être chez l'inconnu qui m'a fait entrer dans la voiture. Je reconnais toutefois Georg et lui fais un faible sourire.

- Tu te sens mieux ? s'amuse t-il.
- Très drôle !

Quelqu'un me tapote l'épaule. Je me retourne un peu trop vite et perds l'équilibre. Toutefois, cette même personne me rattrape et m'aide à m'asseoir à côté de mon ami, puis me place un verre dans la main. Je le reconnais, c'est le bel inconnu de la veille.

Je regarde l'heure. Quatorze heures. C'est que j'ai dormi longtemps !

- Bois, ça te fera du bien, lance alors le barbu qui me regarde toujours d'un air sévère.

Je fais alors ce qu'il me dit. Ca a un goût infect mais je sais ce que c'est. Un foutu doliprane. Je le remercie silencieusement mais ne le quitte pas des yeux, attendant qu'il me révèle son identité.

Ich bin nich' ich [OS.TH.YAOI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant