Our unwinnable fights

Chapitre 2 : Molly adorée

Le lendemain matin, Blay fut réveillé par le tintement de son vieux réveil, qu’il coupa d’un coup sec avec la paume de sa main. Il se redressa péniblement et se frotta les yeux. Il se tourna et mit ses 2 pieds à terre.
Lorsqu’il se leva, il fut pris d’un mal de tête qui lui dura quelques minutes. Julia dormait encore le dos tourné. Il ouvrit et ferma la porte sans un bruit, puis s’avança dans la cuisine. Il brancha la machine à café et, lorsqu’il pressa le bouton “on”, la machine émit un bruit aigu et se mit à fumer, ce qui enclenche l’alarme incendie et réveilla, non seulement sa femme, mais également tous les habitants de l’immeuble, qui se ruèrent tous dehors. Le lieutenant se rua vers Julia la rassurant et la persuadant de rester au lit. Les pompiers ne tardèrent à arriver et Blay leur expliqua ce qu’il c’était passé. Il reçut des insultes de tous les côtés avant de s’excuser encore une fois auprès des pompiers et retourna dans son appartement.
Il monta les escaliers quatre à quatre. Lorsqu’il arriva au bon numéro, il ouvrit la porte, fila dans la chambre de sa femme et la rassura. Le moindre petit coup de stress ou la moindre fatigue pouvait entraîner une crise. Il regarda sa montre et vit avec horreur : 7h50. Il lui fallait 10 minutes pour aller au collège en voiture et il n’avait pas encore mangé et ne s’était ni habillé, ni lavé. Ni une ni deux, il accourut dans la salle de bain et se brossa les dents. Il enfila un pantalon noir, un tee-shirt et un pull gris et se vêtit d’un manteau marron quelconque, sans oublier son habituel fedora noir. Lorsqu’il arriva, 10 minutes en retard, il vit en face du collège des policiers, discutant avec une grande femme, aux lèvres pulpeuses, blonde, dont les cheuveux tirés en arrière formaient un chignon et qui portait une longue jupe noir, ainsi qu’un tee-shirt blanc et un tailleur noir. Elle se tenait à côté d’un homme encore plus grand qu’elle, à la mâchoire carrée et aux cheveux noirs et légèrement grisés. Leurs visages ne laissaient paraître aucune expression, seulement un air glacial. Blay supposa qu’il s’agissait des parents de la victime. Il s'avança vers eux et lança :

-Bonjour, je suis le lieutenant Blay de la police judiciaire…

L’homme coupa froidement :

-Paul Deschamps et voici ma femme, Hélène. Nous sommes les tuteurs de Molly. Vous avez 10 minutes de retard. Faites vite, je vous prie; nous recevons un client dans 20 minutes, nous sommes très pressés.

Le lieutenant ne savait que dire; décidément, ce n’était pas sa journée! Il commença:

-Bien, j’essaierai de faire vite. Avez-vous remarqué une attitude bizarre de la part de Molly ces derniers temps?
-Eh bien…

La femme, qui s’exprimait avec un fort accent portugais, commença à faire couler une larme le long de sa joue. Elle ordonna d’un signe de main à un photographe de la prendre en photo. Le lieutenant jeta un coup d'œil à la caméra qui comportait le logo du journal régional. Le photographe s’exécuta. Blay repris, cette fois s’adressant  Paul :

-Serait-ce possible d’avoir une discussion privée?
-Qu’insinuez-vous?
-Rien, seulement, l’enquête est confidentielle et je ne voudrais pas que le dossier de l’enquête fuite, comprenez.
-Jean est un homme de confiance, il ne publiera rien sans notre accord.
-Je ne doute en aucun cas de “Jean”, seulement, je risque le licenciement si le dossier fuite.
-Et moi je risque la faillite si je ne suis pas avec mon client dans très exactement 18 minutes, alors je vous conseille de vous dépêcher ou bien c’est moi qui vous fais licencié.

Cette fois s’en était trop. Le lieutenant garda tant bien que mal son calme, suite à la menace de Mr.Deschamps, et reposa la question à sa femme:

-Avez-vous remarqué des comportements bizarres chez Molly ces derniers temps?
-Molly..est une ado, commença la femme. Elle faisait souvent des crises et se renfermait sur elle-même. Elle ne nous a jamais vraiment parler, vous savez, mais c’est vrai qu’elle était particulièrement… ailleurs ces temps-ci.