CHAPITRES UN

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Je descends de l'avion et l'air chaud de la Sicile me frappe immédiatement . Il y'a cette odeur de mer , mélangée au parfum des agrumes , qui m'accueille. Ça fait exactement cinq ans que je n'ai pas respiré cette air, et pourtant ,tout me revient comme un souvenir enfoui qui refait surface . L'italien chantant autour de moi , les annonces qui résonnent dans l'aéroport de Palerme , Tout me rappelle à qu'elle point ce pays m'a manqué.

Je marche à travers le terminal , mes pas sont un peu hésitants . Mon coeur s'accélère et une boule se forme dans ma gorge . J'essaie de repérer Marco parmi la foule . Est-ce qu'il sera là , comme mère me l'a dit ? Est-ce qu'il a changé ?  Je me demande comment il va réagir après tout ce temps.

Il est là, près de la sortie , un peu en retrait mais je reconnais son sourire . Ce sourire c'est celui de mon meilleur ami , celui qui a toujours su me rassurer peut importe la situation. Mes pas deviennent plus rapides alors que j'essaye de ne pas pleurer . Et quand j'arrive à sa hauteur tout devient naturel , Marco ouvre ses bras et je m'y plonge , retrouvant ce sentiment de sécurité que j'avais perdu.

Il me serre fort et tout semble reprendre sa place .

-. Benvenuta a casa , Althéa. Me dit-il d'une voix douce pleine d'émotions.

-. C'est tellement bien d'être de retour Marco. Je murmure ma voix tremblante.

Je sors de l'aéroport ,Marco à mes côtés , et l'air sicilien me frappe à nouveau, plus doux, plus familier. Il prend ma valise d'une main et m'indique la direction du parking . Nous marchons côte à côte et je sens qu'il a des choses à dire , tout comme moi . Pourtant, aucun de nous ne se précipite .

-. Alors ,comment c'était, les États-unis ? Commence t'il , sa voix calme, presque prudente.

Je réfléchis un instant cherchant les bon mots.

-. Intense . Différents. C'était une expérience incroyable, mais...

Je laisse ma phrase en suspens, ne sachant pas comment expliquer ce sentiment de déconnexion que j'ai ressenti là-bas.

-. Mais tu es contente d'être de retour, n'est-ce pas ? Marco me lance un regard de côté un sourire léger aux lèvres , comme si il savais déjà la réponse .

Je hoche la tête pour confirmer ces dires.

-. Je suis très contente de retourner ici mais d'un côté je voudrais ne plus jamais revenir ici.

Nous Moutons dans la voiture et notre discussion reprend après que la voiture ait démarré. Marco jette un coup d'oeil vers moi comme si il pouvait lire mes pensées.

-. Tu sais ,le patron ... il est impatient de te voir.

Je sens mon estomac se nouer à la mention de mon père.

-. Je sais. Je réponds doucement essayant de cacher la froideur dans ma voix. Mais tu sais que je n'ai pas hâte de retourner dans tout ça.

Il soupire comme si il avait anticipé ma réponse.

-. Théa , les choses sont ...différentes maintenant . Il a essayé de faire quelque changement même ton frère n'est plus aussi con.

Je la fixe septique.
-. Différentes Comment? La mafia , c'est toujours la mafia, non ? Peut importe comment on essaie de la justifier.

Marco reste silencieux un moment cherchant visiblement les bons mots .

-. Je comprends que ce ne soit pas facile pour toi,  mais c'est notre monde et la mafia fait partie de nous.

Je baisse les yeux luttant contre l'amertume qui monte en moi . Nous roulons en silence pendant un moment, les paysages siciliens défilent 
Sous nos yeux . Les collines verdoyantes , les oliviers , et les vieilles maisons en pierres me rappellent à quel point cette endroit fait partie de moi , malgré tout. Mais plus nous nous approchons de la maison plus je sens l'anxiété monté en moi .

Marco jette de temps en temps un coup d'oeil vers moi , comme pour s'assurer que je vais bien, mais  il reste silencieux , respectant mon besoin de tranquillité . Je ne peux m'empêcher de penser a la réaction des autres membres de ma famille en me voyant après toutes ces années.

Finalement la voiture s'engage dans l'allée de cyprès . La maison apparaît au bout imposante et inchangé . Ses murs en pierres blanches sont baignés par la lumière du soir ,lui donnant un air presque paisible. Marco arrête la voiture devant la grande porte en bois, et coupe le moteur. Je prends  une grande inspiration , tentant de calmer les battements de mon coeur.

-. Tu es prête ? me demande t'il doucement, posant sa main sur la mienne .

Je hoche la tête mais je ne suis pas sûr de l'être .

-. Ai-je le choix ?

Je souffle et sort de la voiture. Je suis de retour chez moi , le même endroit que j'ai juré de ne plus jamais poser un pied dessus.

Miroirs contraires Où les histoires vivent. Découvrez maintenant