Chapitre 7

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- Madara -

Un rire franc et massif s'échappa de sa gorge. Dieux qu'il était détestable.

- Vous emmenez avec moi est l'équivalent d'une mission suicide.

- Je ne suis pas fragile.

- Vous l'êtes suffisamment pour que je sache que vous mourrez à la seconde où nous entamerons la montagne des damnés.

Alors elle existait. Les livres, ainsi que nos professeurs se refusaient de nous en apprendre plus que le minimum syndical sur le territoire d'Abassial.

Kardex se rapprocha un peu plus, son aura menaçant désormais de faire s'effondrer l'entièreté des arbres du jardin.

- Et si par miracle nous la franchissons, nous devrions alors ni nous faire brûler vifs par un dragon, ni nous faire tuer par Kryx. - dit-il, le ton grave. Si vous mourrez sur mes terres, je serai également un homme mort. Cela n'est pas dans mes plans.

Évidemment. Son devoir était tout ce qui l'importait.

- Quels-sont-ils dans ce cas ?

- Détruire les cristaux, gagner du temps. - souffla - Kardex.

Nous savions l'un comme l'autre, que cette histoire de cristaux était trop parfaite pour être la clef pouvant mettre fin à cette guerre.

Kardex était d'une intelligence dépassant les limites de la mortalité. Lors de mon année à Amparia, j'avais retenue deux choses sur lui : qu'il avait une solution pour tout et qu'il ne valait mieux pas le mettre en colère.

- Il va falloir faire mieux vous savez. -lui lançais-je.

Il me jeta un regard interrogateur.

- Vous devez avoir des qualités, bien que je n'en ai pas encore perçue. Mais vous êtes un piètre menteur.

- Votre pouvoir ancestral est de révéler le vrai du faux ? -ironisa-t-il.

Lorsqu'une personne parvenait à la tête d'un royaume, elle obtenait automatiquement un pouvoir en provenance de l'ancien temps. Celui des sages.

Je n'avais toujours pas découvert le miens. Cela ne se faisait malheureusement pas en un claquement de doigts.

Je ne le dirais cependant pas à Kardex, risquant d'augmenter ma jauge de fragilité à ses yeux.

- Peut-être. -répondis-je, accompagnée d'un semblant de rictus.

Le jardin, bien que magnifique, semblait étrangement oppressant sous l'aura de Kardex. Chaque feuille, chaque brin d'herbe, semblait vibrer au rythme de son agitation intérieure. Je sentais qu'il se tenait au bord de la colère, et cela me faisait hésiter à poursuivre la conversation.

- Vous devriez vous méfier des apparences, Kardex. - dis-je finalement, prenant une profonde inspiration pour m'armer de courage. - Ce n'est pas parce que je ne montre pas mes cartes que je n'en ai pas en main.

Il haussait un sourcil, un geste qui trahissait à la fois l'ironie et la défiance. Il semblait chercher à percer mes secrets.

- Je ne doute pas de votre capacité à dissimuler vos intentions. Mais la ruse n'est pas toujours la meilleure des stratégies. Il y a des combats qu'il vaut mieux ne pas mener. Ravalez vos larmes.

Je me sentais piquée au vif. Je n'étais pas là pour jouer les victimes, encore moins pour me laisser intimider par cet homme qui semblait avoir une réponse à tout.

Kardex soupira, un bruit lourd et chargé de significations. Il se leva lentement, ses mouvements fluides comme ceux d'un prédateur se préparant à bondir. Puis, il se dirigea vers un banc en bois sculpté, se laissant tomber dans l'assise avec une nonchalance calculée.

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