ANTON
J- 22
20h01
Clinique privée de la Pietà Divina, Rome, Italie
J'aime être ponctuel.
Ce n'est pas tout à fait une question de politesse mais plutôt le gage que peu importe ce que vous avez fait, je serais là pour vous punir. La plupart des gens que je côtoie sont des politiciens à peine moins corrompus que moi mais pourtant, je vois leur regard vaciller quand je rentre dans la pièce.
Le pouvoir que j'ai n'est pas illusoire, la vengeance que j'inflige non plus.
Je ne sais comment fonctionne la sécurité du lieu qu'ils ont choisis mais il suffit que je montre une carte de la Douma pour que l'infirmière recule avec une moue d'excuse. Je lui offre le plus charmant de mes sourires et elle manque de vaciller sur ses jambes. C'est amusant de voir à quel point les femmes sont faibles face à moi, comme des pantins que je manipule d'une simple œillade fiévreuse.
Je suis ses indications bredouillantes et m'engage dans l'allée principale. Si la fiabilité du personnel est à revoir, la clinique ne lésine pas sur les moyens en ce qui concerne l'accueil de ses clients fortunés. Je traverse le hall aux moulures dorées, m'agrippe à la rampe en fer forgé de l'escalier principal et lève la tête pour observer le lustre à l'effigie des dieux grecs qui trône dans la cage d'escalier. Le luxe est ostentatoire mais j'apprécie l'effort.
Rosalia Spinam ne me déçoit jamais.
Alors que je scrute le numéro des portes à la recherche de celle de ma douce amie, je réalise que je me soucie de ce qu'il est advenu de Thomas, ma petite marionnette au cœur déjà si noir. Il faut dire qu'il n'est pas aussi décevant que je l'ai cru la première fois où j'ai entendu parler de lui.
C'est mon conseiller en cybersécurité qui m'a expliqué qu'un petit merdeux avait eu l'audace de subtiliser nos accréditations numériques pour le G7. Il faut croire qu'il n'était pas aussi invisible qu'il le pensait car mon propre hackeur, un certain HexHuntER si mes souvenirs sont bons, a remonté sa trace sans problème.
La suite est venue d'elle-même. Un des agents de liaison de Rose m'a fait passer l'information qu'elle recherchait un hacker assez talentueux pour l'aider dans quelques missions obscures et après tant d'années à attendre le moment parfait, j'ai su que Thomas serait mon ticket gagnant. Rose ne devait pas pouvoir remonter à moi et c'est pour ça qu'Hex n'était pas une option envisageable.
Nous avons pourchassés Thomas jusqu'au fin fond de l'Europe mais enlever sa sœur, à l'inverse, a été un jeu d'enfant pour les membres du KGB à ma solde. Ensuite, il n'a pas hésité une seule seconde, prêt à tous les sacrifices, tous les crimes pour sauver sa sœur de mes griffes perfides.
La suite, tout le monde la connaît je crois.
C'est vrai qu'il n'a pas été capable de faire ce que je lui ai demandé dans les règles de l'art mais je ne le croyais même pas capable de tenir une arme alors je suis agréablement surpris qu'il ait réussi à piéger la grande dame de Rome. En Italie, il est considéré comme lâche de ne pas tuer soi-même l'engeance de nos ennemis mais en Russie, les conventions sont bien différentes. Tout ce qui compte, c'est que Spinam va mourir et qu'elle paiera enfin pour ses crimes et ceux de son père.
J'ai suivi le déplacements de ses hommes à distance et j'ai sauté dans le premier avion pour Rome quand mon agent sur place m'a assuré qu'ils étaient de retour dans la Città Eternà. Je dois dire que je commençais à m'impatienter. Les affaires de Moscou sont insignifiantes face à la promesse de réduire le rictus moquer de Rosalia en cendres. Elle a mis du temps à guérir mais n'a pas hésité une seconde pour rentrer dans sa patrie. Si elle avait pris le temps de réfléchir, elle aurait au moins fait l'effort de me compliquer la tâche.
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ANAIDÉIA, LES ROSES DE ROME T.2 | Romantic suspens
Action↪ ceci est le second tome de la duologie : il est nécessaire d'avoir lu NÉMÉSIS pour comprendre ANAIDÉIA ! Rome, Italie Derrière chaque rose qui fleurit se cache une épine qui a dû mourir et pour chaque vengeance à accomplir, il y a une vie à sacrif...