Qu'elles aillent au diable toutes ces pimbêches ! C'est la goutte de trop.
Je frappe le plat de mes mains contre mon bureau et y prends appui pour me lever. D'un pas décidé et furibond, je sors de mon bureau vitré et entre dans l'open-space. À cette heure-ci de la journée, tous les employés sont déjà rentrés chez eux depuis deux bonnes heures.
C'est mon moment préféré, habituellement. Seule, dans le silence, à la tombée du jour, un dernier café entre mes mains.
Sauf que ce soir, je ne suis pas seule, et le savoir encore présent m'horripile. Surtout avec cette marée humaine de tops modèles qui patientent près de son espace à lui.
Je freine ma course près de l'espace détente aménagé pour les employés, pose mes mains sur mes hanches et analyse ce qui se passe. Cinq femmes attentent encore, élégamment assises sur les fauteuils, jambes croisées. Loin de moi l'envie de pister le PDG majoritaire de la boîte, je sais pourtant que plus d'une dizaine ont déjà défilé sous l'heure qui vient de s'écouler.
Mais à quoi il joue ?!
Le boulot c'est le boulot, il ne faut pas mélanger. Bien que nous ne nous entendions pas, il a toujours respecté nos règles, dont l'une des plus importantes : ne jamais ramener le privé sur le lieu de travail. Jamais.
Je soupire presque de soulagement lorsque je vois son assistant sortir de son bureau, une brunette sur les talons. Je le laisse la raccompagner vers l'ascenseur puis faire entrer une autre femme dans son bureau avant de venir l'accoster discrètement.
Je l'appelle d'un signe de la main et l'invite à me rejoindre. Il s'exécute en affichant un sourire contrit.
– Il va falloir que tu m'expliques, là, débuté-je sans préambule.
Je croise les bras sous ma poitrine et le fixe. Jules, l'assistant depuis 8 ans de Zacharie, le PDG majoritaire de la boîte que je codirige, se masse les tempes avant de me répondre.
– Il va me tuer si je le fais, Maxine...
Dès que je suis arrivée ici, j'ai exigé que les barrières tombent et que tous m'appellent par mon prénom. Madame Campbell, c'est bien trop formel. Être proche de mon équipe, c'est ça la clé de mon succès et de leur efficacité.
Je travaille avec leur respect, et eux avec le mien.
J'ai pris la place de mon père, cofondateur de MWC Resort, depuis maintenant sept ans, et tout fonctionne mieux que je ne l'aurais espéré.
Enfin... Si je n'avais pas cette épine dans le pied qui vient sans cesse me freiner dans ma lancée.
Zacharie McWalker.
Intransigeant, froid et autoritaire, il possède tous les défauts du dirigeant. Possédant cinq pourcent de plus que moi sur la compagnie, grâce un a rachat discret et fourbe de l'un de nos anciens actionnaires, il se fait un malin plaisir à me pourrir la vie depuis deux ans.
Avec ces cinq pourcent, il s'octroie le droit de regard sur toutes mes directives et mes projets. Nous avons le même poste au sein de la compagnie, et cela n'aide pas.
Heureusement, qu'il ne possède pas cinquante pourcent de l'entreprise, mais seulement trente-cinq, sinon il est certain qu'il m'aurait déjà fichu dehors.
Le reste des parts est entre les mains d'autres actionnaires et investisseurs. Seulement l'un deux possède plus de pourcentages que les autres, et miraculeusement, nous sommes amis tous les deux avec lui. Liam nous départage la plupart du temps, et reste objectif malgré nos liens. Fort heureusement, sinon notre hostilité nous aurait déjà porté défaut.
VOUS LISEZ
Sous contrat avec le boss
RomanceMaxine Campbell gère d'une main de maître son travail et s'y consacre entièrement depuis que son père, cofondateur de MWC Resort, lui a légué ses parts. Belle, intelligente, réfléchie, elle a tout pour réussir. Sauf qu'une ombre ne quitte jamais son...