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NGONO

17 juin Yaoundé

Jamais je n'aurais cru quitter ma maison pour une ville inconnue où je suis censée vivre. Je ne sais absolument rien de New-York. Mais selon mon père j'aurais plus d'opportunités là bas qu'ici. Il est l'un des fonctionnaires de l'état avec 4 épouses dont la première est ma mère. Étant l'un des hommes les plus respectés de la ville, j'ai toujours eu à fréquenter dans des écoles privées. Bien que je sois l'aînée d'une fratrie de 9 enfants, mon père a toujours su me gâter : me qualifiant d'être la plus belle de ses filles. Et ceci n'a pas manqué de créer de la jalousie dans les cœurs de mes consanguines.

Me voilà entrain de faire mes bagages pour la ville où je cite : «  tous les rêves se réalisent » . La maison se remplie au fur et à mesure que les jours passent . Mes tantes et mes oncles me tiennent compagnie et me comble de présents pour m'aider à me préparer. Des aliments, des produits de beauté et des vêtements.Mon père s'occupe des préparatifs du voyage et de tout ce qui concerne mon logement et mon éducation là bas. Ma mère elle, se contente de prier pour moi et de m'aider à faire mes valises, n'étant pas joyeuse de voir son bébé s'en aller...

J'ai entendu dire que le grand frère de mon père sera mon hôte et qu'il me trouvera du travail chez un de ses amis « WHATT » (1) ; je serai payé ainsi je pourrais aider ma famille et mes nombreux demi frères et sœurs. Si Dieu le veut je pourrais aussi trouver un meilleur emploie et faire la fierté de mes parents.

J'avoue que comme ma mère je n'ai non plus envie de m'en aller. Ce voyage paraît si bénéfique vu comme ça mais s'il ne l'était pas ?

Partir au bout du monde chez je ne sais qui, tout ceci juste pour l'orgueil personnel de mon père. Laissez frères et amis pour peut-être rater ma vie et détruire celle des autres. Ne pourrais-je pas vivre ici comme tout mes amis ? Suis-je obligée de vivre la vie qu'on me dicte ? Malheureusement oui !!!

Je suis coupée dans mes pensées par la voix de ma tante depuis le salon :

- NGONO vient voir qui est à la porte
- tout de suite Tata

Je descends les escaliers en trombe ne voulant pas me faire crier dessus

- Bonjour NGONO
- Eh ELOÏSE entre je t'en prie
- Comment tu vas ? Et ton voyage c'est pour quand ?
- dans une semaine je pense
- Ekié (2) ça ne fait même pas encore un mois que les vacances ont commencé et tu t'en vas déjà ?
- hélas ! Assieds-toi je vais nous prendre un truc à boire.

ELOÏSE est mon amie d'enfance et c'est d'ailleurs la seule. Nos parent se connaissent et Dieu merci car c'est la seule mon père permet que je vois. Elle est très généreuse et je suis sûr que si elle le pouvait, elle m'accompagnerait et me soutiendrait tout mon séjour au état-unis d'Amérique.

- tiens
- merci
- j'ai demandé à maman de faire du foléré (3) puisque tu aimes ça.
- merci ! Ça va vraiment me manquer d'en boire avec toi.

En disant cela , ses yeux brillait de tristesse et j'eu soudainement envie de pleurer et de lui raconter toutes mes inquiétudes. Mais je n'avais pas le droit. J'avais cette chance que beaucoup n'ont pas et je me devait de le rendre fier de moi. Je décide alors de briser le silence :

- ça va allez dit moi plutôt si tu as des nouvelles de BILOA
- Ekié ! Tu penses encore à mon frère ?
- Toi même là ! Tu sais que je pourrais jamais arrêter de penser à lui . C'est quand même mon gars (4)
- même après qu'il t'ait trompé avec une autre ?
- il s'en est excusé et je sais qu'il m'aime. Cependant je n'ai pas reçu de message de sa part depuis la remise des diplômes.N'aurait-il pas un nouveau numéro ?
- ma copine arrête de penser à ce gars je suis sûre qu'il va te faire perdre ton temps pour ensuite te quitter.

[...]

C'est ainsi que se termine ma soirée. Bavarder encore et encore avec ma meilleure amie en buvant du foléré. Quand elle rentre chez elle j'ai l'impression d'avoir oublié ne serait-ce que pour deux heures mon triste destin. Je retourne dans ma chambre en attendant l'heure du dîner. Lire un bon harlequins me ferait le plus grand bien.

Cherchant mon livre dans mes affaires, une soudaine vibration de mon portable me fait sursauter :

Message de BILOA :
Cc (5) mon bb (6) 😘dsl(7) de ne pas t'avoir écrit .J'étais malade 😭

Moi :
Cva (8) et tqt (9) je t'en veux pas❤️. Comment tu vas désormais ? Tu me manques 😩🫶🏾

BILOA :
Cva mieux. Je dois te laisser j'ai une urgence. Je t'appellerai demain . Je t'aime 👩🏾‍❤️‍💋‍👨🏽

Moi :
Moi aussi je t'aime 🥰

Aaaahhh je suis trop contente... n'empêche il a été très distant lui et moi avions l'habitude de causer des heures et des heures. J'espère qu'il ne me ment pas. Demain est une nouvelle journée en moins dans mon compteur.

« À table »

Le dîner débute par une brève prière de ma mère et nous commençons à manger. Le silence est de plus en plus pesant et comme ci mon père lisait dans mes pensées, il entame une conversation :

- j'espère que tu ne stresses pas trop NGONO
- Non papa ne t'inquiète pas tout va bien

Qu'est-ce que j'aimerais tout lui cracher à la figure. Lui dire que ce n'est pas à lui de décider de mon avenir et de ce que je vais devenir...

- Tant mieux puisque ton voyage est avancé à demain matin. Après le dîner ta mère et toi feront les derniers bagages

- QUOI ?!!

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Salut les amis
Voici le premier chapitre et je tiens à préciser qu'il a lieu au Cameroun 🇨🇲
Votez pour m'encourager et rendez-vous la semaine prochaine pour le chapitre 2 qui nous informera sur la vie et la personnalité de DAMIEN.
À votre avis NGONO va-t-elle enfin dire ce qu'elle ressent avant de partir ? Quel est ce travail bien payé déjà trouvé pour elle ?

AVEC ELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant