Fresque de la fourberie et de la haine

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                  - Parfois quand je regarde le Soleil, il m'arrive de repenser à ce jour. Ce jour damné où toute chose mourra et se réincarna sous la poussière. Ce jour qui m'a laissé des cicatrices à jamais sur mon corps, brûlant encore ma peau aujourd'hui. Ce fut le jour où chacun de ces orgueilleux dirigeants décidèrent de se mettre sur la gueule... Sans considérer les milliards de vies rabaissées au rang de "dégâts collatéraux". Comme quant on regarde le Soleil, il y eu un énorme flash blanc. Puis quelques secondes de calme où régnait le calme absolu, tandis qu'une colonne de flamme s'éleva de la terre pour venir toucher les cieux. Là, le calme omnipotent fut brisé par la plus violente des choses ; rugissant comme un monstre et écrasant comme la mort. Tout fut emporté, et les moins chanceux furent annihilés. Après ça, il ne restait rien du paysage d'avant, juste un énorme cratère gris et poussiéreux qui dégageait une odeur de mort. On aurait pu penser que c'était la pire chose possible : toute l'humanité rasée par des milliers et des milliers d'explosions... Mais le pire fut après. Parfois la nature est joueuse et laisse des créatures insignifiantes tels que nous survivre à pareil catastrophe. Peut-être pour voir ce qui se passera, ou pour nous faire souffrir encore un peu plus. La seule chose qui restait était des humains, en piteux état mais toujours là ; le reste du règne vivant complétement effacé du monde. Dit comme ça on dirait une mauvaise blague, mais il ne restait plus que nous. D'abord nous cherchions à récupérer ce qu'il pouvait rester d'avant, avec l'espoir de reconstruire ce que nous étions. Mais la faim et la soif nous rattrapa tous, et avec rien d'autre que nous-même... et bien, on se doute de comment ça a fini. Au-delà du fait d'écraser le crâne de ma mère pour survivre et devoir traîner son corps en décomposition pendant plusieurs semaines pour ne pas manquer de chair et de sang, j'ai plutôt bien vécu cet espèce d'apocalypse. Mais devoir tuer chaque personne que je croisais pour éviter qu'elles ne me tue, ça c'était vraiment un calvaire ! Tellement de vivres gâchés et d'énergie gaspillée... J'vous jure. C'est pour ça que j'ai décidé de vous rejoindre.

La femme qui venait de raconter cette histoire, c'était moi. Enfin c'est toujours moi, heureusement que je ne suis pas morte.

- Et nous te remercions de ta présence Kara.

Le vieux qui venait de parler, c'était un gars qui pensait que l'on pouvait fondre une société cannibale sans s'entretuer. Et lui pour le coup il va pas tarder à clamser. Il recommence à parler :

- Grâce à ton expérience de combat, nous avons pu nourrir notre groupe sans avoir à chasser mais uniquement en nous défendant. Vous voyez mes amis, il est possible de survivre sans chercher la violence. Mais en la laissant venir à nous...

Il blablate des trucs sur pourquoi il ne faut pas culpabiliser de tuer quelqu'un si on n'a pas attaqué en premier. Enfin bref, c'est un petit groupe de 5 personnes complétement vulnérable. Ils sont presque tous estropiés et composés de vieux sauf un gamin complétement apeuré et muet,  mais tout autant inutile que les vieux. J'ai croisé ce groupe y a pas longtemps alors que je traquais un Maudit. Ils avaient fait un petit campement dans la carcasse d'une maison, et ils avaient essayer de convaincre des gens passant dans le coin de les rejoindre pour "recréer la société humaine". Eh eh, ils sont vraiment con. Et quand ils m'ont vu il ont dû se dire "oh une jeune fille faible comme elle pourrait être facile à convertir" ou un truc du genre. Du coup ça fait 2, 3 jours que je suis ici. Je leur fait croire que je les protègent de personnes voulant les bouffer, alors que c'est juste moi qui va chasser la nuit. Et j'aimerais bien essayer de les convaincre de s'auto-mutiler car ça éviterais de tuer, c'est le genre de conneries qu'ils gobent et ça pourrait être marrant de voir un septuagénaire bouffer sa main. Ou alors je forcerais le gamin à manger sa langue, il parle pas alors il en a pas besoin eh.

- Kara ? Tu es avec nous ?

Oh merde, le vieux me parlait je l'avait pas entendu :

- Oui, vous disiez ?

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 11 ⏰

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