CHAPITRE 2 || AARON

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AARON WILSON

Le vent léger caresse mon visage et quelques mèches de mes cheveux retombent sur mon front. J'étais appuyé sur la rambarde du rooftop de l'organisation, contemplant le soleil se coucher lentement sur la ville de Chicago amenant avec lui une teinte rosée dans le ciel.

Je ferme mes yeux quelques secondes me remémorant cette journée catastrophique qui venait de se produire. J'avais attirer les foudres de ma mère après un faux pas a l'entraînement ce matin. Je m'étais fait éclater la gueule par un nouveau. N'étant pas assez concentré après ma nuit écourtée, j'avais eu du mal à anticiper ces coups et j'étais tombé, lamentablement. Comme un débutant. Vince, qui s'occupait de superviser l'entraînement, n'a pas manqué de raconter en détails ce qu'il s'était passé à ma charmante mère, ce qui m'a valu un remontage de bretelles digne de ce nom. Elle n'a pas raté l'occasion de me cracher tout ce qu'elle pensait de moi et de mes performances pathétiques depuis quelques semaines.

J'ouvre mes yeux précipitamment, tentant d'oublier tout cela. Mes yeux se dirigent vers une famille au loin, sortant du restaurant, les enfants avec des glaces aux mains qui riaient à pleines dents. Ils étaient tous bien apprêtés et les parents étaient tellement ornés de bijoux qu'il me tapait dans l'œil de la haut. Je ne peux pas m'enpêcher de les envier. Ils avaient l'air d'avoir une bonne relation avec leurs enfants, eux.

Soudain, mes pensées fut interrompues par le bruit de la porte en ferraille qui s'ouvre derrière moi. Je tourne ma tête par dessus mon épaule et souffle légèrement en redirigeant mon regard vers la ville éclairée.

- Toi aussi, tu viens pour me recarder ? lançai-je tout sauf ravi de voir qu'on vient m'interrompre dans mon moment de solitude.

- Tu sais très bien que je suis de ton côté Aaron. Arrête de te faire des idées, tu veux, rétorqua ma sœur en venant se poser à côté de moi sur la rambarde.

Je le savais très bien qu'elle ne tolérait pas les remarques de maman, elle lui tenait même souvent tête lorsque ça allait trop loin. Mais mon esprit ne peut pas s'empêcher de penser au seul risque, même minime, qu'elle puisse être de son côté. Il ne peut pas s'empecher de me torturer en pensant au pire. Me laissant seul contre elles. Et me faisant sombrer dans les abysses de la souffrance.

- Je le sais, mais tu me connais.

Tout le monde connaît ma fâcheuse tendance à penser que tout le monde est contre moi, cela m'a valu de nombreuses disputes avec mes proches.

Après de longues minutes de silence, elle tourne sa tête vers moi et fit un mouvement vers ma main :

- Qu'est-ce que tu caches derrière ta veste ? Me fait pas cette mou, Aaron. On sait toi et moi que ça ne marchera pas.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

Elle pivote et cette fois c'est son corps tout entier qui est face à moi, elle lève ses sourcils et me toise d'un air déconcerté.

- Au contraire, tu sais très bien de quoi je parle.

Je fais la sourde oreille et continue à contempler la nuit qui prenait doucement le dessus sur la journée. Je n'ai pas envie d'en parler, surtout pas avec elle.

- La flasque rempli d'alcool que tu essayes de cacher, continue-t-elle.

- Ah, ça, répondis-je sur un ton ironique. C'est de l'eau, Océ. T'inquiètes pas.

Je sens son regard sur moi et lorsque je la regarde, c'est à ce moment que je vis son visage rongé par l'inquiétude. Océane était ce genre de grande sœur qui ne pouvait pas s'empêcher de toujours me protéger et de s'inquiéter pour moi, même si je lui ai dis à maintes reprises de ne pas perdre son temps avec ça.

Je souffle et repris après une courte pause le temps de chercher les bons mots :

- Ça va, je te le promets. J'avais juste besoin d'un petit remontant, tu sais comment peut être maman.

Elle hoche la tête, signe d'acquiescement. Océane savait à quel point cela pouvait être compliqué, elle le vit aussi. Le conflit avec notre mère ne remonte pas d'aujourd'hui.

- Je sais, mais je veux juste que tu fasses attention s'il-te-plaît.

Je la fixe pendant quelques secondes et elle aussi. C'était comme ça avec Océane, on se comprenait avec de simples regards. Elle me sourie légèrement avant d'ébouriffer mes cheveux. Je tente de décaler sa main en lui disant d'arrêter et son rire comble alors le silence que la ville nous offrait.

- Ne tarde pas trop Aaron. Demain, une longue journée t'attends.

Elle dépose un baiser sur ma joue et tourne les talons afin de rejoindre l'intérieur.

Avant qu'elle ne quitte le rooftop, je tourne légèrement la tête :

- Bonne nuit, Océ.

Elle se retourne et m'offrit un sourire sincère, avant de repartir me laissant seul avec moi même au dessus des buildings.

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- Debout, Aaron.

Mon drap est tiré et l'air frais du matin arriva jusqu'à moi. Grommelant contre mon meilleur ami, je cache mon visage avec mon bras lorsque je le vois se diriger vers les rideaux, ne voulant pas être aveuglé de bon matin. Je me tourne pour enfoncer ma tête contre mon oreiller, encore fatigué de la journée d'hier mais surtout mal en point de la soirée dernière.
J'avais beaucoup trop bu, encore. Je ne supportais plus les altercations avec ma mère et tous les secrets qu'elle gardait. S'en était trop. L'entraînement, lui aussi, devenait de plus en plus intensif que ce qu'il n'était déjà n'améliorant pas mon état.

Je fais une pause dans mes pensées lorsque je remarque plus aucun bruit. Je me doute que Léo me scrute, il devait s'en douter.

- Tu as encore bu ?, me questionna-t-il calmement.

Voyant que je ne réponds pas, il souffle fortement avant de faire les cents pas devant moi. Je sais qu'il s'inquiète, mais il n'y a vraiment pas de quoi.

- Je croyais que c'était fini tout ça, Aaron.

Je prends mon courage à deux mains et me tourne vers lui afin de lui faire face. Nos regards se croisent et je pu discerner toute l'angoisse qui le submerge. Je lui en avais fais voir de toutes les couleurs avec l'alcool et il ne voulait pas que cela recommence.

- Ça l'est, disai-je fermement.

- Arrête de me mentir. C'est la troisème fois en deux semaines que tu bois seul le soir et que je te retrouves dans cet état le matin, dit-il en me montrant de la main.

Je passe mes mains sur mon visage puis dans mes cheveux. Je sais très bien qu'il a raison.

- C'est fini, je te le promets.

- Ne me fait pas des promesses que tu briseras dans tous les cas, retorqua-t-il.

Mon cœur se serre à l'entente de ces mots qui sortaient de sa bouche sans aucune once d'hésitation. Il faut dire que je ne l'ai pas ménager, il y a deux ans. Mon regard se baisse sur mes cuisses nues recouvertent d'un simple drap noir et mes dents retrouvent ma lèvre inférieure pour la triturer. En voyant mon anxiété montée lorsque ma jambe se mis a bougé frénétiquement, Léo s'assoie sur mon lit à mes côtés. Je le vis chercher ses mots pendant quelques minutes. Il ouvre la bouche pour d'aussitôt la refermé, puis il se lance :

- Ce que je cherche à te dire, mon pote, c'est que je ne veux pas que tu retombes dedans. Tu en as déjà assez bavé et je ne souhaites pas que tu recommences. On sait tous les deux que ce n'est pas la bonne chose à faire, d'accord, m'expliqua-t-il doucement pour ne pas me brusquer.

Je hoche la tête et il me fit une tape dans le dos.

- Allez, lève-toi il est presque sept heure, on va rater le petit déjeuner.

Il me balance mes affaires et je rigole légerement avant qu'il ne quitte la pièce pour me laisser me préparer.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 14 ⏰

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