Cauchemar réel

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Nous échangeons des regards inquiets, la légèreté du moment précédent s'estompe alors que l'inconnu s'installe autour de nous

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Nous échangeons des regards inquiets, la légèreté du moment précédent s'estompe alors que l'inconnu s'installe autour de nous.

Nous tournons lentement nos têtes vers l'origine du bruit. Nos cœurs battent la chamade, et nos yeux s'écarquillent à la vue d'une silhouette longue et osseuse, mesurant près de trois mètres de haut. La créature se tient immobile, tout au bout du couloir. Sa peau écailleuse semble scintiller sous la lumière blafarde, tandis que ses yeux rouges, brillants comme des braises, transpercent l'obscurité. Ce monstre, avec ses dents jaunes et acérées, tachées de sang, et ses griffes noires qui raclent le sol en laissant des marques profondes, semble sortir tout droit d'un cauchemar. Une odeur fétide de moisissure et de soufre envahit l'air, nous prenant à la gorge.

Nous sommes tous paralysés par la peur. Des sueurs froides glissent le long de mon dos, et je recule, mes mouvements hésitants et tremblants. La créature avance lentement, ses muscles tendus, prêts à bondir. Un grognement aigu s'échappe de sa gorge, un son sinistre qui résonne dans le couloir, semblable à un écho venant des profondeurs de l'enfer.

Dans un ultime effort de survie, je tente de fuir, mais mes jambes semblent collées au sol, paralysées par la terreur. Je jette un coup d'œil furtif derrière moi et aperçois Lucy, pétrifiée, des larmes coulant le long de son visage. Soudain, une idée me traverse l'esprit.

L'ascenseur.

Comme électrisée par cette pensée, je me précipite vers l'ascenseur le plus proche.

- Lovely ! Crie Abby en me voyant passer en trombe.

La créature s'approche inexorablement, réduisant chaque seconde un peu plus la distance qui nous sépare.

J'appuie frénétiquement sur le bouton d'appel de l'ascenseur, mais rien ne se passe. Aucun signal, aucune lumière. Juste un silence oppressant.

- Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête, mais dépêche-toi, on va crever ! S'exclame Neela, qui se tient entre nous et le monstre.

Je cours vers les autres ascenseurs, répétant désespérément le même geste, mais le résultat est toujours le même : rien.

Nous sommes pris au piège, acculés dans un couloir sans issue. Mes seuls espoirs se volatilisent, réduits en miettes.

- On va mourir... Murmuré-je d'une voix presque inaudible en me retournant vers les filles.

- Q-quoi ? Non, impossible. Balbutie Lucy, sa voix tremblante, son visage ravagé par les larmes.

- On est dans un rêve, c'est impossible. Renchérit Ania, cherchant désespérément à se rassurer.

La créature s'avance encore, tendant ses griffes acérées vers nous. Puis, d'un coup, elle sprinte dans notre direction. Juste avant qu'elle ne nous atteigne, Neela réagit instinctivement et lui assène un coup de poing violent en pleine gueule. La créature, surprise, chancelle en arrière, mais pas avant d'avoir griffé l'œil droit de Neela. Celle-ci pousse un cri de douleur, portant une main tremblante à son visage ensanglanté.

La bête percute violemment une lampe murale avant de s'effondrer lourdement au sol.

- Neela ! S'écrie Kavya en courant vers elle, suivie de près par nous toutes.

- Ça va ? Demande Abby, la voix pleine d'inquiétude.

- Mmh, ce n'est qu'un rêve, ça ne va pas durer. Rétorque Neela, d'un ton bravache, malgré la douleur.

- Mais tu saignes ! S'exclame Kavya, en retirant délicatement la main de Neela de son visage blessé.

- C'est rien. Répond Neela d'un ton las, presque indifférent.

- Tu peux marcher ? Il faut qu'on tienne jusqu'à ce qu'on se réveille. Demandé-je, le souffle court.

- Ouais, ça ira. Merci. Me répond Neela avec un faible sourire.

Nous avançons, tentant d'être aussi discrets que possible pour ne pas réveiller cette chose immonde. Le silence est à peine troublé par nos respirations haletantes.

- Je pense qu'on devrait aller à droite. Chuchote Ania.

Nous acquiesçons d'un signe de tête et tournons à droite, progressant aussi rapidement que nous le pouvons dans ces couloirs étroits, qui semblent dater des années 90.

Au bout de ce couloir, une nouvelle décision s'impose : droite ou gauche ? Nous optons à nouveau pour la droite, entrant dans une pièce qui ressemble fortement à un vieux bureau. Au centre, un vaste bureau en bois massif trône, ses finitions en chêne scintillant doucement sous la lumière tamisée des lampes murales. Les tiroirs sont pleins à craquer de documents et de fournitures diverses. Au milieu du bureau, un vieil ordinateur de bureau trône fièrement, son écran cathodique imposant et ses câbles serpentant sous la table comme des racines. À côté, un téléphone à touches attend, silencieux, d'être utilisé. Un mur est orné d'une vieille photo de famille, mais étrangement, comme celles près des ascenseurs, les visages des trois personnes dessus sont gribouillés : le père, la mère, et l'enfant au milieu.

Kally s'approche de l'ordinateur, tentant de l'allumer, mais rien ne se passe. Frustrée, elle jure entre ses dents avant de se diriger vers un rideau. Intriguée, je m'approche à mon tour. Lorsqu'elle tire le rideau de côté, mon cœur manque un battement. La créature que nous venons de combattre est là, tout au fond du couloir, cachée derrière ce long rideau poussiéreux.

- C'est quoi ce bordel ? Jure Kally, les yeux écarquillés de terreur.

La créature nous fixe, immobile, avant de se retourner lentement et de poursuivre son chemin, disparaissant dans les ténèbres.

Je referme précipitamment le rideau et échange un regard avec Kally. Nous sortons du bureau par une autre porte, située à l'opposé de celle par laquelle nous sommes entrées.

Nous nous retrouvons maintenant dans une pièce encombrée de chaises en bois dispersées partout. En face de nous se dresse une grille de sécurité imposante. À droite de celle-ci, une sorte d'écran rectangulaire est incrusté dans le mur.

Nous nous regroupons autour de l'écran, tandis que quelque chose s'affiche à sa surface.

- Code brouillé ? Murmuré-je, intriguée.

- Il y a des boutons "avancer" et "reculer" à droite de l'écran, ça devrait nous aider à replacer les rectangles dans leurs cases respectives. Propose Lucy, en examinant l'écran tactile.

- C'est pas bête. Approuve Abby, avec un soupçon d'espoir dans la voix. Tu penses pouvoir y arriver ?

- Je pense oui, donnez-moi cinq minutes.

Lucy se met au travail, appuyant sur les boutons avec une concentration intense. Rapidement, elle réussit à replacer tous les rectangles dans leurs cases respectives avant d'appuyer sur le bouton « soumettre ».

La grille de sécurité émet un grincement sinistre avant de se lever lentement, révélant un énième couloir. Au bout de celui-ci, un ascenseur apparaît, semblable à celui que nous avions vu au début, avec des murs couverts de papier peint marron et beige, et un miroir en face de nous.

- Tu as réussi ! S'écrie Kavya, en prenant Lucy dans ses bras.

- O...oui. Balbutie Lucy, la voix tremblante d'émotion.

Nous avançons prudemment vers l'ascenseur et nous y engouffrons, soulagés de trouver enfin une issue. Un soupir de soulagement m'échappe.

- On devrait appuyer sur ce bouton ? Demande Ania, en désignant un bouton rouge sur lequel « réveil » est marqué.

- Je pense que oui. Dis-je, perplexe.

Elle s'exécute. Soudain, comme lorsque nous étions à Game-buy, un flash de lumière intense nous aveugle, et je sens le sol disparaître sous mes pieds. Une sensation de chute libre m'envahit, et je ferme les yeux, m'abandonnant à l'inévitable.

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