Pedri
Dès que je sentis qu'Elvira s'était endormie à côté de moi, son souffle devenant régulier et calme, mon esprit commença à retracer notre conversation. Je n'arrivais pas à m'en défaire. Chaque mot, chaque expression, était gravé dans ma mémoire.
Je n'avais jamais vu quelqu'un se protéger autant qu'Elvira. Elle avait érigé des murs si hauts que même lorsque je pensais avoir réussi à l'atteindre, elle les relevait aussitôt, me laissant de l'autre côté, impuissant. Cette froideur qu'elle m'opposait constamment... Je savais que ce n'était pas seulement envers moi. Elle fuyait quelque chose de bien plus profond, quelque chose qui la terrifiait.
Ses mots tournaient en boucle dans ma tête. "Je suis juste un problème de plus". Cette phrase m'avait frappé plus fort que je ne voulais l'admettre. Qu'est-ce qui pouvait la pousser à penser ainsi ? Je savais qu'elle portait un fardeau, quelque chose qui la rongeait de l'intérieur. Cette impression se confirmait chaque fois qu'elle esquivait mes tentatives de rapprochement, chaque fois qu'elle se refermait comme une huître dès que je m'approchais trop près de ce qui la blessait.
Et puis, il y avait cette froideur qu'elle m'opposait particulièrement. Comme si elle voulait à tout prix me tenir à distance, m'empêcher de franchir cette ligne invisible qu'elle avait tracée. Mais en même temps, j'avais senti... une hésitation, un vacillement. Comme si une partie d'elle-même voulait que je m'approche, que je lui prouve que tous les hommes ne sont pas comme celui qu'elle avait mentionné avec tant de peur et de dégoût.
Mais comment ? Comment pouvais-je lui prouver que je n'étais pas un problème pour elle ? Que je ne cherchais pas à la blesser ? Ce n'était pas une question de volonté, mais de temps. Elle avait besoin de temps, et moi, j'étais prêt à attendre, aussi longtemps qu'il le faudrait. Mais est-ce qu'elle le comprendrait ? Est-ce qu'elle accepterait cette patience que je voulais lui offrir, ou continuerait-elle à me repousser, par peur de ce qu'elle pourrait ressentir ?
Je jetai un coup d'œil à elle. Elle avait l'air si paisible quand elle dormait. Le contraste avec la tension qu'elle exprimait éveillée était saisissant. J'aurais voulu lui dire qu'elle n'avait pas à se battre seule, qu'elle n'était pas un problème à résoudre mais une personne à comprendre. Mais ces mots, je savais qu'elle n'était pas encore prête à les entendre.
Alors je me contentai de rester là, à veiller sur elle, à lui offrir silencieusement ce soutien qu'elle refusait d'accepter. Parce qu'au fond, peu importe combien elle essayait de nier ce qu'elle ressentait, je savais qu'il y avait quelque chose entre nous. Quelque chose qu'elle ne pouvait pas complètement ignorer, malgré tous ses efforts.
Et moi, je ne pouvais qu'espérer qu'un jour, elle se sentirait suffisamment en sécurité pour abaisser ces murs. Pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était être là, attendre et espérer que, tôt ou tard, elle verrait que je n'étais pas là pour lui causer du mal. Que, malgré tout ce qu'elle pensait, elle n'était pas un problème à mes yeux, mais quelqu'un de précieux.
**
ElviraCe ne fut que lorsque l'avion commença sa descente que je me réveillai, encore engourdie par la fatigue. Je pris quelques secondes pour reprendre mes esprits, sentant le léger frémissement de l'appareil alors qu'il touchait terre. Les lumières de Madrid brillaient à travers le hublot, illuminant la nuit.
- On est arrivés, murmura Pedri à côté de moi, sa voix douce, sans insistance.
Je hochai la tête en silence, évitant son regard. J'étais encore fatiguée, mais pas assez pour oublier l'embarras de notre conversation précédente. Je sentais son regard sur moi, comme s'il s'inquiétait de ma réaction après notre échange.
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𝐁𝐑𝐄𝐀𝐓𝐇 𝐨𝐟 𝐡𝐨𝐩𝐞 - 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐢
FanfictionElvira Días Alvaro, la nièce du célèbre footballeur Raphinha, tente de se reconstruire après un passé marqué par la douleur et une maladie dont elle parle peu. Malgré sa carapace de froideur et d'indépendance, elle se retrouve plongée dans un monde...