Chapitre 6

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Camila

Le lendemain matin, je me réveille avec un léger mal de tête, probablement dû aux évènements de la veille. Les souvenirs de la soirée reviennent en vagues, entre la violence froide que j'ai exercée sur cet imbécile en bas dans la cave, et la rencontre inattendue avec Lauren. Il y a une dissonance étrange dans ces deux aspects de ma vie qui semblent s'entrechoquer brutalement. D'un côté, la froideur calculée, l'obscurité de ce que je fais pour protéger ce qui m'est cher, et de l'autre, cette rencontre imprévue, cet échange qui me fait sentir... normale.

Je me lève finalement, décidée à ne pas me laisser emporter par ces pensées. Après tout, la réalité est ce qu'elle est, et j'ai des responsabilités. J'enfile une tenue confortable, jeans et t-shirt, prête à affronter la journée. Mais alors que je descends les escaliers, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil vers la porte de la cave. Je l'ai bien verrouillée hier soir, mais une partie de moi s'inquiète toujours.

Je m'arrête un instant devant la porte fermée, ma main effleurant la poignée. J'écoute attentivement, mais tout est silencieux en bas. Pas un bruit, pas un murmure. Peut-être qu'il a compris qu'il n'avait aucune chance. Je soupire et m'éloigne, me dirigeant vers la cuisine où Sofia est déjà installée, un bol de céréales devant elle.

Je m'installe donc en face d'elle.

Camila : Bien dormi Sof ?

Sofia : Oui juste un peu fatiguée.

Camila : Je comprend, Qu'est-ce que tu comptes faire aujourd'hui ?

Sofia : Je pensais sortir, peut-être aller faire un tour en ville. Histoire de connaître un peu notre nouveau chez nous. Et toi ?

Camila : Je vais aller prendre l'air avant de retourner aller voir notre invité.

Je lui fais un clin d'œil avant d'aller enfilé mes baskets pour sortir un peu. Je commence à marcher sans but précis, laissant mes pensées dériver au rythme de mes pas. Les rues du quartier sont calmes ce matin, presque endormies, et je me retrouve à apprécier cette tranquillité. Le soleil filtre à travers les arbres, projetant des ombres mouvantes sur le trottoir. Il y a quelque chose de paisible dans cette scène, quelque chose qui contraste violemment avec ce qui se cache dans ma cave.

Je soupire et me retourne apercevant une silhouette familière. Lauren. Elle est dehors, dans son jardin, accroupie près de ce qui semble être un parterre de fleurs.

je m'arrête un instant, hésitant à l'approcher. Mais quelque chose en moi, peut-être cette nouvelle curiosité ou cette envie d'une normalité que je ne me permets jamais, me pousse à avancer.

Lauren lève la tête en m'entendant approcher.

Lauren : Bonjour ! Tu fais une petite balade ?

Camila : Disons que j'avais besoin de de prendre un peu l'air.

Lauren : Tu veux peut être entrer ? J'allais justement me faire un café.

Camila : Non ça ira je dois rentrer, Bonne journée.

J'aurais peut-être dû accepter son invitation, m'autoriser un moment de normalité, même si ce n'était que le temps d'un café. Mais la réalité m'attend, tapie dans l'ombre de ma cave, et je ne peux pas me permettre d'oublier ce que j'ai fait, ce que je dois continuer de faire.

Lorsque je rentre à la maison, Je m'arrête à nouveau devant la porte de la cave, cette fois pour m'assurer qu'elle est bien verrouillée. Le silence qui règne de l'autre côté me rassure un peu.

Je monte à l'étage pour me changer, enfilant des vêtements plus pratiques pour ce que je dois faire. Sofia est déjà partie, probablement en ville comme elle l'avait prévu. J'aimerais lui épargner tout cela, mais elle sait déjà trop de choses.

Après avoir pris une profonde inspiration, je retourne à la cave. J'ouvre lentement la porte, la lumière crue inondant la pièce alors que je descends les escaliers. Il est toujours là, assis sur le matelas, son regard fixé sur le sol. Il a l'air d'avoir passé une mauvaise nuit, mais ça j'en ai totalement rien a faire.

Camila : Alors, bien dormi ?

Il relève la tête, mais ne répond pas. Je m'approche lentement, mon regard se durcissant à mesure que je me rappelle pourquoi il est là. il va payer. Je ne peux pas me permettre d'être clémente.

Camila : Tu sais que tu n'as aucune chance, n'est-ce pas ?

Il baisse à nouveau la tête, son silence me confirmant ce que je savais déjà. Il a peur. Et il a raison d'avoir peur.

La violence ne me fait pas peur, mais elle me laisse toujours avec un goût amer. Je n'aime pas ce que je deviens lorsque je laisse cette partie de moi prendre le dessus. Mais c'est nécessaire.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 16 ⏰

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