Chapitre 3

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Enzo me guide vers un coin de la bibliothèque, là où un grand fauteuil en cuir est placé près d'une large fenêtre qui laisse entrer une douce lumière naturelle. Je m'assieds, tenant toujours sa main, tandis qu'il prend place sur le bord de la fenêtre, se tournant vers moi avec ce sourire malicieux que je commence à reconnaître.

"Alors," commence-t-il, ses yeux pétillant d'une lueur espiègle, "si tu ne devais choisir qu'un seul livre à emporter sur une île déserte, lequel ce serait ?"

Je ris légèrement, surprise par sa question. "Une île déserte, vraiment ? Avec tous ces livres ici, tu veux déjà m'envoyer au loin ?"

Il éclate de rire, un son chaleureux et réconfortant. "Je te rassure, tu ne vas nulle part. Mais sérieusement, je veux savoir quel livre est assez important pour que tu ne puisses pas t'en passer."

Je réfléchis un instant, puis je réponds : "Probablement Orgueil et Préjugés de Jane Austen. C'est un classique que je pourrais relire encore et encore sans jamais m'en lasser."

Il hoche la tête, comme s'il approuvait mon choix. "Une femme de goût, je vois. Mais je dois t'avouer que je ne l'ai jamais lu."

"Quoi ?" Je le regarde, faussement choquée. "Tu n'as jamais lu Orgueil et Préjugés ? Je pensais que tout le monde connaissait Mr. Darcy !"

Il sourit, un éclat joueur dans les yeux. "Peut-être que j'ai déjà entendu parler de lui... mais je crois que j'aurais besoin d'une très bonne raison pour plonger dans cette histoire."

Je hausse un sourcil, amusée par son ton. "Et quelle raison pourrait bien te convaincre ?"

"Hum... peut-être que si tu m'en faisais la lecture un jour, je serais tenté," répond-il, un sourire en coin. "Il paraît que la voix de quelqu'un de spécial peut rendre un livre encore plus captivant."

Je sens une chaleur monter à mes joues, embarrassée et flattée à la fois par son compliment. "Oh, tu ne serais pas en train de me flatter, Enzo ?"

Il se penche légèrement vers moi, ses yeux fixant les miens avec intensité. "Qui sait ? Peut-être que je suis sincère... ou peut-être que je veux juste entendre ta voix un peu plus longtemps."

Je ne peux m'empêcher de sourire, touchée par son charme. "Tu es incorrigible, tu le sais ça ?"

"Peut-être," admet-il avec un clin d'œil. "Mais je crois que ça te plaît un peu, non ?"

Je secoue la tête, amusée. "Tu as cinq minutes, Enzo, ne les gaspille pas à essayer de me charmer."

"Ce n'est pas du temps gaspillé si ça te fait sourire," répond-il immédiatement, son regard toujours fixé sur moi.

Je ris, sincèrement cette fois, une douce chaleur se répandant en moi. "D'accord, tu as gagné. Alors, dis-moi, qu'est-ce qui te fait rire, toi ?"

Enzo prend une posture réfléchie, feignant de considérer la question sérieusement. "Ce qui me fait rire ? Honnêtement, voir ta réaction quand je te fais des compliments... c'est assez divertissant."

Je roule des yeux, essayant de cacher mon sourire. "Je suis sûre que tu peux faire mieux que ça."

"Très bien, très bien," dit-il, levant les mains en signe de reddition. "Mais tu sais, ce qui me fait vraiment rire, c'est te voir essayer de garder ton sérieux alors que je sais que tu veux éclater de rire."

Je plisse les yeux, essayant de garder mon sérieux, mais ses paroles touchent juste, et je finis par céder, riant de bon cœur. "Tu es impossible."

"Je prends ça comme un compliment," dit-il en souriant, visiblement satisfait de lui.

Séléna : L'amour Des AbîmesWhere stories live. Discover now