🥀 | Chapitre 11

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Adalia

Après le départ d'Oscen, j'ai profité de l'occasion pour réorganiser la serre à ma guise. J'ai déplacé plusieurs pots de fleurs, cherchant à créer une harmonie nouvelle. Finalement satisfaite de mon travail, je prends le temps d'arroser quelques plantes, observant l'eau scintiller sur leurs feuilles. Après que le duc soit parti, j'ai consacré deux heures entières au jardinage.

Malgré mes efforts pour me nettoyer à la fontaine, ma robe est pleine de terre par endroit, j'ai tout de même réussi à bien nettoyer mes mains.

Je donnerai cher pour voir la tête de la comtesse.

J'imagine déjà la grimace se dessiner sur son visage.

Le soleil commence à décliner à l'horizon, teignant le ciel de nuances dorées et pourpres, annonçant la fin de l'après-midi. Je décide qu'il est temps de fermer la serre et de rentrer au palais. Il me reste à rassembler mes affaires et celles d'Emersyn pour les remettre à ses parents. Une vague d'inquiétude m'envahit.

J'espère qu'elle m'a laissé des instructions, car elle n'a jamais abordé ce sujet.

En traversant les jardins de l'aile nord, je m'arrête un instant devant le lac aux nénuphars multicolores. Leurs teintes éclatantes flottent paisiblement à la surface de l'eau. Je me dirige ensuite vers la chambre d'Emersyn, ou plutôt, l'ancienne chambre, songeant aux souvenirs qui y sont enfermés.

Les couloirs du palais s'étendent devant moi, leur sol recouvert d'un tapis moelleux qui semble s'étirer à l'infini.

Éreintée, je me résous à retirer mes talons, appréciant le contact doux et réconfortant du tapis sous mes pieds nus. Mes chaussures à la main, je continue ma marche, savourant le silence apaisant qui règne dans le palais à cette heure-ci.

Désormais, je me pavane dans les longs couloirs du château, pieds nus, ma robe de soie glissant avec grâce sur le sol. Seul le doux bruissement des tissus caressant langoureusement les tapis se fait entendre. Les membres de la garde royale, postés à divers endroits, veillent à la sécurité du palais et à empêcher toute intrusion.

En déambulant, je croise finalement le regard de Lord Amias. Une idée me traverse l'esprit ; il pourrait sûrement m'aider à transporter les affaires d'Eme jusqu'à ma chambre.

— Lord Amias ! Quel heureux hasard de vous rencontrer ici ! M'exclamai-je en m'approchant de lui.

— Votre Altesse. Il s'incline respectueusement, immédiatement imité par le garde à ses côtés.

— Auriez-vous un moment à me consacrer ? J'aurais besoin de votre aide pour soulever quelques cartons.

— Bien entendu, Votre Altesse. Il répond avec une politesse formelle.

— Parfait ! Suivez-moi, Lord Amias.

Je reprends ma marche, le garde se tenant légèrement en retrait. Soudain, je réalise cette distance respectueuse et ralentis le pas pour me mettre à son niveau.

— Vous savez, vous pouvez marcher à mes côtés, dis-je avec un sourire encourageant.

— Votre Altesse, vous êtes la princesse. Il est de mon devoir de respecter les règles et de garder une certaine distance, répond-il, un brin hésitant.

— Et moi, en tant que princesse, je vous ordonne de marcher à mes côtés, insistai-je avec douceur, mais fermeté.

Lord Amias hésite un instant, puis se conforme à mon ordre, rejoignant enfin mon rythme.

Je décide de lui expliquer que nous devons rejoindre l'ancienne chambre d'Eme pour qu'ils m'aident à récupérer les affaires.

— Votre Altesse, vous n'allez pas trouver les affaires que vous cherchez.

Les Larmes d'une RêveuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant